Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 09:00
Greg REITAN : “Post No Bills” (Sunnyside / Naïve)

Quatrième album sous son nom pour Greg Reitan, un compositeur travaillant à Los Angeles pour le cinéma et la télévision, mais aussi un pianiste de jazz au toucher fin et délicat, un virtuose qui peut jouer beaucoup de notes, mais préfère bien les choisir, leur donner saveur et beauté. “Post No Bills” est son quatrième album pour Sunnyside et depuis l’enregistrement de “Some Other Time“ en 2008, son premier, le même trio l’accompagne. Jack Daro à la contrebasse et Dean Koba à la batterie assurent la parfaite section rythmique qui convient à sa musique, du jazz moderne de facture classique qui sans réellement innover, affiche de belles couleurs harmoniques et témoigne d’une réelle esthétique. Elève du compositeur David Raskin, Greg pourrait très bien remplir ses disques de ses propres compositions. Il préfère jouer des standards, en proposer des versions nouvelles et raffinées. Outre l’incontournable Bill Evans dont il interprète Re : Person I Knew et Blue in Green dans ses disques précédents, une de ses autres influences est bien sûr Keith Jarrett dont il reprend avec bonheur The Mourning of a Star en ouverture de ce nouvel album, Greg affectionnant des mélodies qui lui permettent de raconter des histoires, et les rendre sensibles. Sa relecture de One Day I’ll Fly Away, un thème que Joe Sample et Will Jennings écrivirent pour la chanteuse Randy Crawford témoigne d’une grande invention mélodique. En osmose avec sa rythmique, Greg fait chanter des notes exquises à son piano. Il fait de même dans Lonely Woman (celui d’Horace Silver), After the War, une ballade que Denny Zeitlin enregistra en trio pour Columbia en 1965, et I Loves You, Porgy de Gershwin dont il nous offre une version lumineuse. Le mélodiste dont la main droite brode de jolies notes perlées maîtrise parfaitement le bop et son vocabulaire et s’offre quelques plages plus virtuoses. On y relève alors sa capacité à construire son discours, à le mener à terme avec invention et logique. Même à grande vitesse, notamment dans Windows (Chick Corea), Stella By Starlight et Post No Bills une de ses trois compositions, le pianiste laisse ses notes respirer. Puisse-t-il visiter Paris. Nous l’attendons impatiemment.

Partager cet article
Repost0

commentaires