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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 12:13
Laurent COULONDRE : “Michel On My Mind” (New World / L’autre distribution)

Michel, c’est bien sûr Michel Petrucciani disparu il y a vingt ans, en 1999. Laurent Coulondre n’en a que dix cette année-là. Il joue du piano et de la batterie mais ne connaît pas encore la musique de Michel. Il la découvre avec “Michel Plays Petrucciani” (Blue Note) qu’il écoute en boucle, sans jamais s’en lasser, un disque que lui offrent ses parents. Devenu pianiste de jazz, elle n’a jamais cessé de faire tourner sa tête et chavirer son cœur. En novembre 2018, à l’occasion d’une carte blanche au Bal Blomet, il interprète pour la première fois en public le répertoire qui sera celui de ce disque, un « tribute » à son musicien préféré. Il est également présent au piano et à l’orgue Hammond (un B3 avec pédalier et cabine Leslie) lors d’une soirée hommage organisée par l’Académie du Jazz à la Seine Musicale le 9 février 2019. Réuni par François Lacharme, cet All Stars de onze musiciens s’est également produit cet été à Marciac. Joués lors de ces deux soirées, Looking Up, September Second, Rachid et Little Peace in C figurent dans “Michel On My Mind”, son nouvel album.

Car entre-temps, Laurent Coulondre a cassé sa tirelire, créé son label, New World Production, et enregistré ce disque, en trio avec Jérémy Bruyère à la contrebasse et André Ceccarelli à la batterie. Au programme : onze compositions de Michel et une d’Eddy Louiss (Les Grelots). Deux thèmes de Laurent s’y ajoutent, la révélation d’un compositeur. Le répertoire de l’album provient des albums Blue Note (entre 1985 et 1993) et Dreyfus Jazz (entre 1994 et 1998) de Michel Petrucciani. Laurent ne reprend aucun des morceaux que ce dernier enregistra pour Owl Records, sa première maison de disques. Ce sont eux qui révélèrent l’immense pianiste qu’il était, l’attachement à la mélodie de ce musicien énergique qui martelait puissamment ses notes pour mieux les faire sonner.

 

Sans avoir la virtuosité de Michel, Laurent Coulondre parvient pourtant à faire constamment chanter sa musique. Ces morceaux, il s’est attaché à préserver leur groove, à mettre en évidence leur aspect solaire, et n’a pas trop cherché à les arranger autrement.  D’une grande délicatesse harmonique, Michel On My Mind, le thème qu’il lui dédie et qui donne son nom à l’album, témoigne de la compréhension qu’il a de sa musique. En la jouant comme il le fait, avec générosité et gourmandise, il reste parfaitement lui-même. Ne devient-on pas ce que l’on est en imitant les autres ? Dynamisée par la parfaite osmose de ses musiciens, la musique de ce disque met en joie. Les trois morceaux empruntés à “Music” – Memories of Paris, Looking Up et Bite –, sont irrésistibles. Colors et le tonique She Did It Again que Michel enregistra avec Gary Peacock et Roy Haynes (l’album “Michel Plays Petrucciani”) bénéficient d’un merveilleux piano. Laurent Coulondre fait danser ses notes. Toujours utilisé à bon escient, son orgue tisse des nappes sonores qui enchantent. J’arrête là, les compliments. Ce disque, je vais beaucoup l’écouter.

Laurent COULONDRE : “Michel On My Mind” (New World / L’autre distribution)

Outre le CD déjà disponible, un double vinyle de “Michel On My Mind” doit paraître le 18 octobre avec quatre morceaux supplémentaires.

Concert de sortie le 10 octobre au Bal Blomet (20h30).

 

Photos © Vincent Le Gallic (trio) & Marc Ribes

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commentaires

B
J'ai pu écouter ce pianiste cet été en Bourgogne où Jazz & Caetera, l'association à laquelle je participe, avait choisi de faire venir Nicolas Folmer et son ensemble afin de jouer son hommage à Miles. L'album m'avait épaté par son originalité et le niveau des musiciens. Ainsi Laurent nous a enchanté sur le Fender loué pour la circonstance. Et puis, je découvre ce disque sur Petrucciani. Je suis en arrêt, comme un vieux chien de chasse que je suis ! L'album respecte le style de Michel mais Laurent l'investit avec ses impros et son talent d'arrangeur : incontournable. Cela remonte le moral de voir que nous avons de tels musiciens en magasin dans notre France. Merci pour ce cadeau. Billy Glubo
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