Comme le montre cette photo, c’est devant des caméras de télévision que
nos Pères Noël rouges de colère en sont venus aux mains. Les cris et les coups plurent jusqu’à l’intervention de la police impuissante à rattraper les traîneaux des fuyards tirés par des rennes
en apesanteur capables de parcourir le ciel à des vitesses considérables.
Parmi les nombreux cadeaux commandés à Santa
Claus par les parents des enfants sages, figure toujours en bonne
place le recueil de chansons de Noël que Diana Krall enregistra en 2005. “Christmas Songs“ bénéficie des couleurs somptueuses d’un grand orchestre, le Clayton/Hamilton Jazz
Orchestra. Même le nunuche Jingle Bells déménage. En tenue de soirée sur la pochette de son disque, la chanteuse scate et tient une forme éblouissante. Sa voix rauque, parfois juvénile
(Santa Claus is Coming to Town, d’une actualité pour le moins frappante) magnifie ces mélodies qui ont probablement bercé son enfance. On se délecte à l’écoute de The Christmas
Song, le seul morceau en quartette de l’album. La guitare d’Anthony Wilson donne de l’élégance à Winter Wonderland. Celle de Russell Malone joue un
rôle essentiel dans Christmas Time is Here. Autres perles, Let it Snow et Santa Claus is Coming to Town permettent d’apprécier l'assurance de Diana au piano, chaque
morceau mettant en valeur un ou plusieurs instruments au cours d’improvisations concises, contrepoints brillants à des arrangements qui le sont tout autant. Confiés à John
Clayton et à Johnny Mandel, ces derniers anesthésient vos soucis, chassent la bile et mettent de bonne humeur. La musique idéale de votre réveillon.
Un film à voir ou à revoir en cette période de fêtes. John Huston le réalisa en 1987, peu de temps avant sa mort. Je le considère comme
l’un des plus important de sa carrière, probablement son plus profond bien que le ton y soit léger et l’ambiance à la fête. Dans une vieille maison de Dublin, le 24 décembre 1904, les vieilles
demoiselles Morkan reçoivent. Une soirée joyeuse au cours de laquelle se révèlent les blessures, la fragilité des convives. Adapté de “The Dead“ la plus longue et la dernière nouvelle des
“Dubliners“ de James Joyce, “Gens de Dublin“ est un grand film sensible sur le temps qui passe, la vie qui défile et la mort qui attend. Pour donner poids et véracité au récit de
Joyce, Huston offre des acteurs irlandais à sa fille Anjelica et s’efface derrière une caméra qui scrute, observe et saisit les émotions, les gestes et les regards furtifs de ses
personnages vieillissants. Admirable et bouleversant.
JOYEUX NOEL à tous et à
toutes.
Installé à Trafalgar Square, près de la colonne
Nelson, ce sapin est celui qu’offre chaque année la Norvège à la ville de Londres.
Photos ©Pierre de Chocqueuse