Lundi soir 12 janvier, dans le grand foyer du théâtre du Châtelet, l’Académie du Jazz remettait ses récompenses annuelles devant un parterre, de journalistes, musiciens, directeurs de maisons de disques et représentants du ministère de la culture.
Présidée par François Lacharme, la cérémonie débuta à 19 heures et fut suivie d’un cocktail animé au cours duquel tous purent étancher leur soif.
Attribué à “Jazz Covers“ ouvrage rassemblant plus de 650 pochettes de disques, le Prix du Meilleur Livre de Jazz fut le premier décerné. Jean-Luc Choplin, directeur du Châtelet, le remis à Joaquim Paulo, collectionneur Portugais et auteur de l’ouvrage qui avait spécialement fait le voyage de Lisbonne.
Auteur d’un des plus beaux disques de 2008, le contrebassiste norvégien Arild Andersen s’était également déplacé pour recevoir le Prix du Jazz Européen, le label ECM se voyant également récompensé en la personne de Norma Winstone, récipiendaire cette année du Prix du Jazz Vocal. Lorsqu'André Francis lui remit son prix, Arild découvrit qu'André était la voix qui naguère présentait les concerts du Festival d’Antibes, la voix qui intoduit le Miles Davis Quintet dans l'album "Miles Davis in Europe". Très ému, il improvisa à la contrebasse sur l’un de ses morceaux.
Présente elle aussi, Norma reçut son prix des mains de MC Solaar et nous chanta What’s New, Enrico Pieranunzi l’accompagnant au piano. Ce dernier se vit remettre le Prix du Meilleur Inédit pour “Yellow & Blue“, enregistré à Lausanne en 1990 avec Marc Johnson à la contrebasse. Immense pianiste, Enrico joua magnifiquement la première pièce de l’album, Je ne sais quoi, puis avec Jean-François Zygel, nous offrit une improvisation acrobatique à quatre mains.
Hervé Sellin et son (presque) tentet nous joua un extrait de “Marciac - New York express“, meilleur disque enregistré par un musicien français. Invité surprise, Alain Goraguer lui remit son prix avant d’interpréter en quartette le thème du film “J’irai cracher sur vos tombes“ adapté du livre de Boris Vian. Xavier Cherrier du groupe Chanson plus bifluorée lut un texte de ce dernier et Nicole Bertold, animatrice infatigable de la fond’action Vian, nous parla de Boris dont on célèbre cette année le cinquantième anniversaire de la disparition.
Absents, Daniel Humair, Joachim Kühn et Tony Malaby ne purent se partager le Grand Prix de l’Académie du Jazz pour “Full Contact“, une production du label Bee Jazz. En Afrique du Sud, le batteur avait envoyé une bande-son dans laquelle, au sein même du fameux parc Kruger, il remerciait l’Académie. Mohamed Gastli de Bee Jazz se vit confier le précieux trophée.
L’événement tant attendu de cette soirée inoubliable fut bien sûr l’attribution du Prix Django Reinhardt. Cinq finalistes et deux lauréats ex-aequo, Médéric Collignon et Géraldine Laurent, un troisième et dernier tour de scrutin académique n’ayant pu les départager. Accompagnés par la contrebasse de Bruno Rousselet et la batterie de Karl Jannuska, Médéric à la trompette de poche et Géraldine au saxophone alto soufflèrent quelques notes brûlantes autour d’Art Deco, un thème de Don Cherry. Assoiffés par deux heures d’émotion, les invités prirent les bars d’assaut. La fête ne faisait que commencer.
De gauche à droite et de bas en haut sur les photos: François Lacharme - Arild Andersen à la contrebasse - Norma Winstone reçevant son prix - Enrico Pieranunzi au piano - Alain Goraguer - Médéric Collignon et Géraldine Laurent lauréats du Prix Django Reinhardt.
Pas de fête sans l'infatigable Marcel Zanini. Jean-Louis Chautemps tient également une forme éblouissante.
François Lacharme, un président content en compagnie de Jean-François Zygel. A gauche, la charmante Lou Mollgaard, attachée de presse des éditions Taschen, discute avec Joaquim Paulo, auteur de "Jazz Covers" livre primé par l'Académie.
Glenn Ferris et Enrico Pieranunzi échangent quelques verres. Guillaume de Chassy sans Daniel Yvinec. Ils sortent prochainement un album ensemble. A droite, Hervé Sellin pense déjà à son prochain disque et à un autre prix.
Toujours Jean-Louis Chautemps qui aime bien mes photos. A ses côtés Franck Bergerot, rédacteur en chef de Jazz Magazine, Glenn Ferris sans verre ni trombone et Laurent de Wilde, Prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz en 1993. Chautemps l'a obtenu en 1965. Heureux et amoureux, Médéric Collignon, Prix Django Reinhardt 2008, embrasse Céline sur la photo de droite.
N'oublions pas Emmanuel Fouquet, infatigable barman patenté, présentant les excellents vins du Gard qu'il sert et ressert sans se tromper ni les couper. Le rouge, Arpège, une cuvée de 2006, possède un arôme de sous-bois. De nombreux fruits rouges le parfume. Chorus, un blanc de noir fruité de 2007, se boit divinement bien en apéritif. Le vigneron propriétaire, Philippe Briday, possède le domaine Combe de la Belle http://www.combedelabelle.com On l'applaudit des deux mains.
Prix Django Reinhardt (musicien français de l’année) : Médéric Collignon & Géraldine Laurent.
Grand Prix de l’Académie du Jazz (meilleur disque de l’année) : Daniel Humair, Joachim Kühn, Tony Malaby « Full Contact » (Bee Jazz / Abeille Musique).
Prix du Disque Français (meilleur disque enregistré par un musicien français) : Hervé Sellin tentet « Marciac – New York express » (Cristal / Abeille Musique).
Prix du Musicien Européen (récompensé pour son œuvre ou son actualité récente) : Arild Andersen.
Prix de la Meilleure Réédition ou du Meilleur Inédit privilégiant un Travail Editorial Exceptionnel : Enrico Pieranunzi, Marc Johnson « Yellow & Blue Suites » (Challenge / Intégral Distribution).
Prix du Jazz Classique : Harry Allen « Hits by Brits » (Challenge / Intégral Distribution).
Prix du Jazz Vocal : Norma Winstone « Distances » (ECM/Universal).
Prix Soul : David Sanborn « Here & Gone » (Decca / Universal).
Prix Blues : Big James « Thank God I Got the Blues » (Jamot Music / www.bigjames.com).
Prix du livre de Jazz : Joaquim Paulo « Jazz Covers » (Taschen).
Photos ©Pierre de Chocqueuse