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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 09:36

Depuis “Hide & Seek“ publié en 2001, Michael Mantler n’avait pas enregistré un album entier de nouvelles compositions. Sept concertos (pour trompette, guitare, saxophone, marimba et vibraphone, trombone, piano et percussion) pallient aujourd’hui à ce manque. Les musiciens du Kammerensemble Neue Musik Berlin, un orchestre de chambre de quinze membres, accompagnent les solistes dont certains viennent du jazz (Roswell Rudd, Bob Rockwell) et du rock (Nick Mason). Loin de casser les formes par un langage libertaire, ces derniers improvisent sur des thèmes, suivent des partitions. Le premier concerto, le plus cuivré, relève de la musique contemporaine. La musique y serait austère sans les notes de jazz émises par la trompette. Dans le second, les cordes cohabitent mieux avec la guitare de Bjarne Roupé. Ils parviennent à s’entendre sur un discours et une cadence commune. Les cuivres affichent une certaine réserve et la musique se fait moins agressive. Celle sur laquelle Bob Rockwell improvise tient de la forme chorale. Ecriture et improvisation s’équilibrent avec bonheur dans ce concerto pour saxophone. Rockwell souffle des phrases tendres et lyriques. L’orchestre pose les couleurs sonores d’un paysage inquiétant, des pages abstraites que réchauffe le ténor. Confiée à Pedro Carneiro, la pièce suivante pour marimba et vibraphone, une des plus réussie, met également en valeur les cordes. Les lamelles de bois du marimba donnent une couleur inimitable à la musique. La partition de Roswell Rudd est également très belle. L’orchestre tisse de longues nappes sonores, étale le même accord en attente des questions que soulève le trombone. Il finit par répondre à ce dernier et esquisse tardivement les pas d’une danse à laquelle se mêle la voix rauque et primitive de l’instrument soliste. Contrairement aux autres, le concerto pour piano et orchestre, le plus long de l’album (un peu plus de 12 minutes) semble entièrement écrit. La pianiste Marjella Stockhausen, la fille de Karlheinz, tient le piano. Le langage est moderne, agréablement dissonant, mais tonal. Célèbre pour avoir rythmé pendant de longues années la musique du Pink Floyd, Nick Mason assure la batterie et les instruments rythmiques du dernier morceau, un concerto pour percussions. La masse orchestrale s’enrichit de nouvelles couleurs, scande des mesures binaires, abrite une guitare électrique et brouille davantage les frontières entre les genres que les concertos précédents.

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