Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 15:49

Pendant cinq mois, de janvier à mai 2007, le Paris Jazz Big Band se produisit un jeudi par mois au Trabendo, parc de la Villette, dans un programme chaque fois différent. Tous les concerts furent enregistrés et ce coffret de trois CD dont la parution coïncide avec les dix ans d’existence de l’orchestre en propose de larges extraits. Les trois premiers programmes, “Paris 24 h“, “Mediterranéo“ et “A suivre“ ont fait l’objet d’enregistrements studio, mais jouée live, la musique apparaît beaucoup plus excitante, spontanée et fluide. Le quatrième programme, un hommage au pianiste Bernard Maury disparu en août 2005, tourne autour de Bill Evans que Bernard admirait particulièrement. Zool Fleischer, Eric Legnini et Pierre de Bethmann occupent tour à tour le piano. Les œuvres des deux premiers sont arrangées par Pierre Bertrand et Nicolas Folmer, patrons talentueux de ce magnifique orchestre et auteurs de la plupart des formidables compositions inscrites à son répertoire. Le cinquième programme rassemble les travaux de trois compositeurs et arrangeurs français et québécois : Ivan Jullien (un arrangement de Nostalgia in Time Square de Charles Mingus), Laurent Cugny (Moya, une pièce magnifique) et François Théberge. Le Paris Jazz Big Band a convié chaque mois des musiciens à le rejoindre - Louis Winsberg, André Ceccarelli, Christophe Wallemme et Minino Garay pour n’en citer que quelques-uns - , tous ajoutant une note personnelle, mélodique ou rythmique, à la musique. Les arrangements très variés font donc appel à une large palette d’instruments et de rythmes. Les sons cristallins du piano Fender se mêlent aux riffs des instruments à vent, la formation s’accommodant très bien de quelques instruments électriques pour séduire, envelopper d’une chaleur concertante l’auditeur subjugué. Intégrant aussi bien le langage du blues que le vocabulaire d’un bop modernisé à son répertoire, l’orchestre offre une musique aux textures sonores et aux couleurs changeantes, et surprend par la variété des paysages qu’il propose. Encadrés par des sections rythmiques souples et mobiles, par une masse orchestrale aussi légère qu’élégante, les solistes brillent par la qualité de leurs improvisations, chaque pièce leur laissant le temps de longuement s’exprimer. Denis Leloup fait ainsi merveille au trombone dans Iona, une composition de Nicolas Folmer trempée élégamment dans le funk. Ce dernier impressionne dès qu’il embouche sa trompette. Sur le même instrument, Fabien Mary enchante dans Sueño de niño et Pierre de Bethmann et Zool Fleischer éblouissent au piano, le premier dans Pra Baden et Fragile, le second dans Air Comme René, une de ses compositions. Merci à Sylvain Beuf, Stéphane Chausse (pour le magnifique chorus de clarinette de Biguine), Alfio Origlio, Pierre Bertrand (épatant au ténor dans Incertitude) et Stéphane Guillaume pour leur contribution à ce bien bel album.

Partager cet article
Repost0

commentaires