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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 15:56
MERCREDI 10 juin
Enrico Pieranunzi en trio au Duc des Lombards. Le seuil franchi, je tombe sur le pianiste qui discute avec André Ceccarelli en italien. « Mon grand-père, premier de la famille à avoir émigré en France, mettait un point d’honneur à ne parler que français. J’aime l’Italie. J’y ai vécu quelques années » me confie-t-il. Avec moi, Enrico s’exprime en français. J’ai droit à ses remerciements pour ma belle chronique de “Dream Dance“ dans jazzman, « un choc de blogueur de choc » précise-t-il non sans humour. J’en profite pour lui demander la raison pour laquelle cet enregistrement de 2004 n’a été publié que cette année. « Nous avions fait deux séances la même semaine. Celle réalisée en quartette avec Kenny Wheeler donna lieu à l’album “As Never Before“. Les responsables de Cam Jazz l’ont préférée à la session en trio d’où le retard de parution de “Dream Dance“. » Nous discutons. Enrico me confie ses projets. Il sera à nouveau à Paris au Sunside les 3 et 4 août pour des concerts en trio et a enregistré un disque en solo qui doit sortir en septembre. Un album en quintette doit suivre, un projet latin. « J’aime le blues et la musique afro-cubaine. Krzysztof Kieslowski a tourné “La double vie de Véronique“ et, comme cette Véronique, Enrico Pieranunzi a une double vie (rires). Je joue donc du Scarlatti, mais aussi du blues, du bop, du jazz modal. » Contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas Bill Evans – sur lequel Enrico a publié une étude – qui lui a donné le goût de la modalité, mais McCoy Tyner. « Préparant des articles sur lui et sa musique, je l’ai rencontré plusieurs fois. Il m’a dit un jour que Keith Jarrett n’était pas un pianiste de jazz. » Enrico partage-t-il cette opinion ? Il n’a pas le temps de me répondre. André Ceccarelli et Darryl Hall l’attendent sur scène. Dès le premier morceau, une vraie complicité s’instaure entre lui et ses musiciens. Contrebasse et batterie rythment et commentent mélodiquement des  phrases que pimente l’imprévu. All the Things You Are est l’occasion pour le pianiste de montrer sa passion pour les rythmes afro-cubains. Enrico rajeunit ce vieux standard, lui donne un aspect chaloupé et excitant, les trempe dans un bain de soleil. Ses mains font danser des myriades de notes, caressent les plus tendres dans des ballades où il excelle en romantique. I Hear a Rhapsody : Enrico rapsodise, devient concertiste classique avant de confier le thème au trio. Le tempo plutôt rapide ne gêne nullement la contrebasse chantante et vive qui réagit à l’humeur du piano.
Photos © Pierre de Chocqueuse
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