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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 17:10

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LA CÉRÉMONIE - Foyer du Châtelet, mardi 15 janvier : l’Académie du Jazz remet ses prix pour l’année 2012. La salle est trop petite pour contenir les invités de cette soirée privée, officiels du ministère de la Culture, responsables de compagnies de disques, attachés de presse, journalistes et amis. Ils sont donc une centaine à suivre la cérémonie sur écran dans l’antichambre du foyer, à papoter aussi. Les gens du métier se retrouvent, discutent, échangent idées et informations. En bon Monsieur Loyal, le président François Lacharme après avoir réglé tous les détails de la cérémonie, assure son bon déroulement, appelle les remettants, convoque sur scène les musiciens primés et leurs orchestres. À la tête de la commission blues et soul, Jacques Perin révèle les noms des élus : Bettye Lavette et Lurrie Bell. Auteur d’un disque de blues acoustique, ce dernier nous a fait parvenir un petit film dans lequel il manifeste sa joie et ses remerciements.

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Comme l’an dernier, le Prix du livre du Jazz revient à un ouvrage des éditions Alter ego : le “Petit Dictionnaire Incomplet des Incompris” d’Alain Gerber. Monté de Céret, petite ville des Pyrénées Orientales et siège de la maison d’édition qu’il dirige, Joël Mettay récupéra le trophée. Exilé à Toulon où il se console par une pratique assidue de la batterie, Alain nous avait fait parvenir un texte très bien lu par Smaïn, un hommage à Jean-Louis Ginibre récemment disparu. « Il est encore plus gratifiant de donner un peu que de beaucoup recevoir. C’est pourquoi, ayant reçu de cette académie plus que je n’aurais osé en espérer, je vais décupler mon plaisir en décernant un prix à mon tour. À titre tout à fait personnel, mais aussi, par malheur, à titre posthume pour ce qui regarde l’heureux lauréat. »

Fiona Monbet © J.M. Legros 

Jeune talent présenté par le Fonds d’Action SACEM associé à cette remise des prix, la violoniste Fiona Monbet interpréta deux morceaux en quartette. Sa bourrée auvergnate (ou irlandaise) fut un peu hors contexte, mais Fiona possède un joli minois et un bon coup d’archet. La sortie de son premier disque est prévue en février. On l’espère réussi, rempli d’un jazz capable de séduire nos oreilles difficiles.  

 

Jordi Pujol (c) © Ph. MarchinJordi Pujol en personne reçut des mains de Jean-Michel Proust le Prix de la meilleure réédition pour l’ensemble des rééditions de son label Fresh Sound, une institution qui s’est enrichie de plusieurs milliers de références depuis sa création à Barcelone en 1983. Jordi évoqua les premiers pas français de son label, sa rencontre avec Vladimir de la FNAC Montparnasse qui l’introduisit auprès de Média 7, son premier distributeur, sa découverte de Crocojazz, magasin qu’occupe depuis des années l’ermite (et aujourd’hui académicien) de la montagne Sainte-Geneviève, Gilles Coquempot, un ami indéfectible.

 

 

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Aaron Diehl, cover (b)Pas de remettant pour le Prix du jazz classique, attribué à “Live at the Players”, un disque d’Aaron Diehl, jeune pianiste talentueux que j’aurais aimé saluer. Aaron a depuis publié un excellent disque en quartette sur le label Mack Avenue : “The Bespoke Man’s Narrative”. Son jazz est moderne, intemporel. Il a travaillé avec Wynton Marsalis, s’est produit avec Benny Golson, et est aussi capable de jouer du bop que de reprendre Scott Joplin et Jelly Roll Morton.

 

Rene-Urtreger-c-Philippe-Marchin.jpegChargé de rendre hommage à Dave Brubeck, autre cher disparu, René Urtreger, Prix Django Reinhardt en 1961, trouva des mots très juste pour nous parler de celui qui fut un compositeur important et un pianiste fertile en idées mélodiques. René joua aussi sa musique, reprit en solo The Duke , une de ses plus belles compositions.

On attendait Catherine Russell, lauréate du Prix du Jazz Vocal. Elle ne put faire le déplacement, nous chanter un extrait de “Strictly Romancin’” qui obtint les suffrages des académiciens et remercia dans le petit film qu’elle nous adressa. Son agent, Hervé Cocotier, reçut pour elle la récompense.  

 

J.J. Goron, P. Pedron © Ph. MarchinRemis par Jean-Jacques Goron (de la fondation BNP Paribas), le Prix du disque français revint à Pierrick Pedron (Prix Django Reinhardt 2006), pour son “Kubic’s Monk” édité par ACT records. Avec Viktor Nyberg à la contrebasse et Franck Agulhon à la batterie, Pierrick joua donc Thelonious Monk avec lyrisme et parvint (presque) à nous faire oublier l’absence d’un piano. J’apprécie peu sa propre musique, mais j‘entends souvent Charlie Parker dans son jeu de saxophone alto et ses relectures en trio ne manquent ni d’audace, ni de conviction.

 

Jorge-Pardo---Victoria-Abril-c-Ph.-Marchin.jpegAppelée sur scène par François Lacharme, Victoria Abril contamina l’assistance par sa bonne humeur. Les Michu qui somnolaient furent ravis d’applaudir l’une des actrices fétiches de Pedro Almodóvar (“Attache -moi ! ”, “Talons aiguilles”) et que l’on peut aussi voir dans “Gazon maudit” de Josiane Balasko, film oh combien apprécié par Monsieur Michu ! Chanteuse, Victoria a fait paraître un disque de bossa-nova et un recueil de chansons françaises revisitées par le flamenco. Elle était donc la personne adéquate pour remettre le Prix du Jazz Européen à son compatriote Jorge Pardo, un flûtiste / saxophoniste qui depuis de longues années pratique le métissage du jazz et des rythmes d’Andalousie. Bien qu’ayant  travaillé avec Paco de Lucia, Chick Corea et Pat Metheny, il reste méconnu du public français. Pas de l’Académie du Jazz qui ce soir lui fait fête. Son improvisation en solo sur des thèmes de Maurice Ravel (Le Boléro) et de Manuel de Falla fut aussi osée que remarquée.

B. Mehldau Where Do You Start, cover

 

Récompensant le meilleur disque de jazz de l’année, le Grand Prix de l’Académie du Jazz fut attribué à Brad Mehldau pour “Where Do You Start ?”, un des meilleurs opus en trio de sa longue carrière. Brad avait déjà reçu ce prix en 1997 pour “The Art of the Trio, Vol.1”. Un beau doublé pour le pianiste qui, bien qu'ayant fait parvenir une lettre de remerciements, nous fit regretter son absence.

 

F.-Lacharme---Yves-Boisset-c-Ph.-Marchin.jpegAutre remettant surprise, le cinéaste Yves Boisset (“Le juge Fayard dit le Shérif”, “La femme flic”) remit le très convoité Prix Django Reinhardt au saxophoniste Émile Parisien. Non sans nous avoir parlé de son métier et regretté que pour le jeune public d’aujourd’hui le cinéma commence souvent avec Quentin Tarantino (lui-même cinéphile) et qu’un Louis Jouvet est aujourd’hui largement oublié. François Lacharme le fit parler de son plus grand succès commercial, “Un Taxi Mauve”, film adapté du roman de Michel Déon, avec Charlotte Rampling, Philippe Noiret, mais aussi Fred Astaire dont ce fut la dernière apparition à l’écran - « Un type adorable. Il avait alors 84 ans et dansait encore divinement… ».

Emile Parisien (b) © Ph. Marchin

Invité avec son quartette à jouer un morceau, Émile Parisien choisit l’un des siens, une longue pièce abstraite, bruyante, agressive et au thème introuvable qui fut très mal perçu par les amateurs de jazz attachés à la tradition et à ses standards. Gentil garçon dont je ne comprends rien à la musique, Émile fit pour le moins sensation. Non sans provoquer quelques remous. Dérangé par les cris suraigus du saxophone soprano, saisi de palpitations, Monsieur Michu dut quitter précipitamment la salle. Il était temps de passer au glouglou, de rejoindre le bar où une sélection de vins de Saint-Emilion et un excellent sauvignon blanc attendaient les assoiffés.

 

  LA PARTY

 

Glenn Ferris © PdCLaurent Mignard © PdCMiles Yzquierdo © PdC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(de gauche à droite) : Glenn Ferris, le plus français des américains, assiège le bar. Il a tant soufflé dans son trombone qu'il ne craint plus l'alcootest. Tout sourire, Laurent Mignard profite des joies du buffet : éclairs au chocolat, pâtisseries miniatures, des mignardises bien méritées pour le leader du Duke Orchestra. Vous avez tous reconnu la très charmante Miles Yzquierdo. On avalerait miles et kilomètres pour lui faire la bise.

Philippe Coutant © PdCPhilippe Baudoin © PdC

   Philippe Coutant : une longue carrière dans le théâtre l'a rapproché du jazz. On lui doit des concerts des pianistes Joachim Kühn et Tord Gustavsen et une représentation inoubliable de "La Tectonique des Nuages" à Nantes, au Grand T dont il fut le directeur. Pianiste anachronique de l'Anachronic Jazz Band, formation qui reprend du service après 38 ans d’absence, Philippe Baudoin a-t-il été dans sa jeunesse membre de l’association secrète des chiche capon de Saint-Agil ? Cette photo le laisse supposer.

Emmanuel Bex © PdCJean-Louis ChautempsSylvie Durand © PdCEmmanuel Bex met un point d'orgue à avoir un verre toujours plein. Le nez fin de Jean-Louis Chautemps est plongé dans le sien... sous le regard amusé de Sylvie Durand, attachée de presse émérite.

Francis-Capeau--b--c-Ph.-Marchin.jpegAgnès Thomas © PdC

Le docteur  Francis Capeau, notre premier barman, a le bras très long mais il a beau le tendre, les verres ne désemplissent pas. Songeuse, la pétillante Agnès Thomas, attachée de presse de l'Académie, doit penser que tous ces amateurs de vin poussent le bouchon un peu loin.

P.-Caratini--E.-Caumont---H.-Bonnet-c-PdC.jpegLe Blogueur de Choc & Franck Agulhon © Ph. Marchin Près d'Elisabeth Caumont, Christian Bonnet, trésorier de l'académie, se sent tout chose et en oublie de boire. Comme le vin, la belle Elisabeth fait tourner les têtes. Patrice Caratini exprime ainsi sa joie immense d'être sur la photo. A droite, votre serviteur, le Blogueur de Choc, avec Franck Aghulon, batteur émérite du trio de Pierrick Pedron et compagnon de voyage occasionnel du Blogueur.

Philippe Marchin © PdCMédéric Collignon © PdCMarc Sénéchal © PdCUne bonne partie des photos de ce reportage sont de Philippe Marchin qui, sur le cliché de gauche, admire la nouvelle tête de Médéric Collignon. Boute-en-train infatigable, ce dernier amuse aussi Marc Sénéchal, attaché de presse aujourd'hui indépendant dont on ne voit qu'un quart de tête.

Francoise-c-PdC.jpegJacques-des-Lombards---Laurence-Ossart-c-PdC.jpegLa cuisine adjacente à la Salle Nijinski dans laquelle se déroule notre cocktail académique sert de studio de photos. A gauche la très charmante Franny pose dans un manteau d'hiver moscovite. A droite la délicieuse Laurence a fait fondre le coeur de Circuit 24 qui a insisté pour poser avec elle. Son châssis aux lignes élégantes n'a effectivement rien à envier à celui d'une voiture de course.

Jean-Philippe-Viret-c-PdC.jpegMichel-Contat-c-PdC.jpegBajoues profondes © PdCJean-Philippe Viret sans sa contrebasse et prêt à "rhabiller le gamin" pour le supplément d'âme qu'apporte aussi le bon vin. Le chapeau toujours vissé sur la tête, Michel Contat, monsieur jazz Télérama, ne me contredira pas. On taquine beaucoup Bajoues profondes dans ce blog avec des histoires à dormir debout. C'est pourtant ce qu'il parvient à faire, malgré la foule bruyante qui l'entoure et fait la fête.

Pierre-Carlu---Christian-Bonnet-c-PdC.jpegJ.P.-Doret---Chloe-Perrier-c-PdC.jpeg

Très mobile, Christian Bonnet a lâché la belle Elisabeth pour poser avec Pierre Carlu fin connaisseur de l'histoire du jazz. Sur la photo de droite, Jean-Philippe Doret, monsieur Opus Jazzis sur Vallée FM, une émission hebdomadaire et dominicale (16h00 – 18h00) téléchargeable en podcast wwwvalleefm.fr/podcast.php Avec lui Chloé Perrier, une jeune chanteuse qui se plaît à jazzifier nos belles chansons françaises. 

Celine-Breugnon-c-PdC.jpegMonsieur-Michu.jpgLe-President.jpeg

Le jazz est un village pour la très appréciée Céline Breugnon. Avec Miles Yzquierdo elle se partage la presse d’un world label qui édite Ahmad Jamal, Omar Sosa et Chucho Valdés. Au centre, remis de ses émotions, Monsieur Michu s’apprête à boxer les jazzmen faiseurs de bruit qui font dangereusement palpiter son palpitant. Enfin, on aura reconnu le Président Lacharme qui règne sur les hautes et basses-cours Académiques.

Laureats-2012-c-Ph.-Marchin.jpegAutour de François Lacharme au centre et de gauche à droite : Jordi Pujol, Victoria Abril, Jorge Pardo, René Urtreger, Pierrick Pedron et Émile Parisien.

 

Logo-Academie-fond-Noir.jpegLe PALMARÈS 2012

Prix Django Reinhardt (musicien français de l’année) : Émile Parisien

Grand Prix de l’Académie du Jazz (meilleur disque de l’année) : Brad Mehldau : « Where do you Start ? » (Nonesuch/Warner)

Prix du Disque Français (meilleur disque enregistré par un musicien français) : Pierrick Pedron « Kubic’s Monk » (ACT/Harmonia Mundi)

Prix du Musicien Européen (récompensé pour son œuvre ou son actualité récente) :Jorge Pardo

Prix de la Meilleure Réédition ou du Meilleur Inédit : Fresh Sound Records pour ses rééditions

Prix du Jazz Classique : Aaron Diehl « Live At The Players » (CD Baby/www.cdbaby.com)

Prix du Jazz Vocal : Catherine Russell « Strictly Romancin’ » (World Village/Harmonia Mundi)

Prix Soul : Bettye Lavette « Thankful n’ Thoughtful » (Anti-/PIAS),

Prix Blues : Lurrie Bell « The Devil Ain’t Got No Music » (Aria B.G./Socadisc)

Prix du livre de Jazz : Alain Gerber « Petit Dictionnaire incomplet des incompris » (Alter ego)

 

CREDITS PHOTOS :

Fiona Monbet en lever de rideau, Glenn Ferris, Laurent Mignard, Miles Yzquierdo, Philippe Coutant, Philippe Baudoin, Emmanuel Bex, Jean-Louis Chautemps, Sylvie Durand, Agnès Thomas, Élisabeth Caumont avec Patrice Caratini et Hervé Bonnet, Philippe Marchin, Médéric Collignon, Marc Sénéchal, Franny, Laurence O. & Jacques des Lombards, Jean-Philippe Viret, Michel Contat, Yves Chamberland, Pierre Carlu & Hervé Bonnet, Jean-Philippe Doret & Chloé Perrier, Céline Breugnon, le Président F.L. © Pierre de Chocqueuse

 

François Lacharme & Joël Mettay, Jordi Pujol au micros, Grand angle sur le Foyer, René Urtreger au micro, Jean-Jacques Goron & Pierrick Pedron avec François Lacharme, Jorge Pardo & Victoria Abril, François Lacharme & Yves Boisset, Émile Parisien, Francis Capeau, Pierre de Chocqueuse & Franck Aghulon, Groupe comprenant Jordi Pujol, Victoria Abril, Jorge Pardo, René Urtreger, Pierrick Pedron et Émile Parisien © Philippe Marchin 

 

Fiona Monbet au violon © Jean-Marie Legros.

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