22 mars 2010
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MERCREDI 3 mars
Brad Mehldau, on aime l’entendre improviser au piano. Il possède un rare sens de la forme et construit ses chorus avec une logique qui leur donne un aspect achevé. Le concert qu’il donna en solo au théâtre du Châtelet le 3 mars prêta pourtant à polémique. Martelant les accords d’un ostinato, le pianiste se lança d’emblée dans un maelström de notes qu’il fit tourner jusqu’à épuisement, le sien et celui du public. Mehldau exposa ensuite une jolie mélodie bluesy vite abandonnée pour un épais tourbillon de notes gonflées aux hormones orchestrales. Ce n’est qu’avec The Needle and the Damage Done qu’il revint à une certaine simplicité, la mélodie de Neil Young se voyant magnifiée par des tours de passe-passe harmoniques, notes dansantes et féeriques posées par des doigts au toucher délicat. Brad fit de même avec I’m Old Fashioned et My Favorite Things, s’attachant à mettre en valeur les notes des thèmes par de longues phrases ressemblant à des vagues. Inspiré par la beauté de leurs lignes mélodiques, il leur invente de nouvelles harmonies, entrouvre en temps réel les portes d’un monde sonore inexploré, dans une éternité de l’instant qui semble indéfiniment durer. Il en va tout autrement lorsque le choix de son répertoire le conduit à une surenchère harmonique, aussi vaine qu’étouffante. Ses reprises apparaissent alors comme de véritables tours de Babel sonores dont les architectures massives ne semblent plus reposer sur un sol mélodique (si toutefois un tel amoncellement de notes permet de reconnaître les mélodies qu'il reprend). Gêné dans sa concentration par les palabres d’un premier rang bavard, Brad Mehldau écourta sa prestation, offrit un seul rappel à un public divisé, les enthousiastes et les déçus héritant d’un concert un peu court.
Photo © Philippe Etheldrède
Brad Mehldau, on aime l’entendre improviser au piano. Il possède un rare sens de la forme et construit ses chorus avec une logique qui leur donne un aspect achevé. Le concert qu’il donna en solo au théâtre du Châtelet le 3 mars prêta pourtant à polémique. Martelant les accords d’un ostinato, le pianiste se lança d’emblée dans un maelström de notes qu’il fit tourner jusqu’à épuisement, le sien et celui du public. Mehldau exposa ensuite une jolie mélodie bluesy vite abandonnée pour un épais tourbillon de notes gonflées aux hormones orchestrales. Ce n’est qu’avec The Needle and the Damage Done qu’il revint à une certaine simplicité, la mélodie de Neil Young se voyant magnifiée par des tours de passe-passe harmoniques, notes dansantes et féeriques posées par des doigts au toucher délicat. Brad fit de même avec I’m Old Fashioned et My Favorite Things, s’attachant à mettre en valeur les notes des thèmes par de longues phrases ressemblant à des vagues. Inspiré par la beauté de leurs lignes mélodiques, il leur invente de nouvelles harmonies, entrouvre en temps réel les portes d’un monde sonore inexploré, dans une éternité de l’instant qui semble indéfiniment durer. Il en va tout autrement lorsque le choix de son répertoire le conduit à une surenchère harmonique, aussi vaine qu’étouffante. Ses reprises apparaissent alors comme de véritables tours de Babel sonores dont les architectures massives ne semblent plus reposer sur un sol mélodique (si toutefois un tel amoncellement de notes permet de reconnaître les mélodies qu'il reprend). Gêné dans sa concentration par les palabres d’un premier rang bavard, Brad Mehldau écourta sa prestation, offrit un seul rappel à un public divisé, les enthousiastes et les déçus héritant d’un concert un peu court.
Photo © Philippe Etheldrède