27 février 2010
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Mardi 16 février
Le Christian Scott Band au New Morning. Deux petits sets, mais une musique forte, puissante, beaucoup plus tonique que celle que le trompettiste propose dans “Yesterday You Said Tomorrow“, son dernier disque, son meilleur à ce jour. Moins raffinées sur le plan sonore, les compositions qu’il contient gagnent en dynamique et intensité, le concert favorisant les échanges et les morceaux de bravoure, malgré une mise en place parfois approximative et quelques fausses notes. The Eraser de Radiohead l’introduit. Milton Fletcher a “préparé“ son piano et Scott posé une sourdine sur le pavillon de son instrument coudé afin d’en tirer une sonorité feutrée plus proche du souffle et de la voix humaine. Angola, LA & The 13th Amendment place au premier plan la section rythmique, la batterie de Jamire Williams ponctuant avec énergie un long solo de guitare fiévreux. Le tempo de The Eye of the Hurricane, une composition d’Herbie Hancock, est plus rapide. A un chorus acrobatique de trompette succède une longue improvisation du pianiste dont le jeu en accords (blockchords fréquemment dissonants), ajoute du mystère à la musique. Christian Scott prend son temps pour présenter avec humour ses musiciens. Il enchaîne avec Rumor, un extrait de “Live at Newport“, un thème conjointement exposé par la guitare et le chant délicat de la trompette. Introduit longuement par la batterie, il contient de nombreux changements de rythmes, un chorus de piano construit sur une répétition d’accords. Les musiciens attaquent le deuxième set avec K.K.P.D. (Klux Klux Police Department), une charge violente contre le racisme ordinaire que professe la police des états du sud de l’Amérique. Williams martèle puissamment ses tambours ; la contrebasse de Kris Funn gronde comme un volcan réveillé après un long sommeil ; la guitare joue des accords hendrixiens. Dans The Last Broken Heart, une des ballades du nouvel opus, la trompette se fait tendre, sensuelle. Scott s’accorde une pause, puise des forces pour nous offrir en rappel une version brûlante de Rewind That, son morceau fétiche, très marqué par le rock.Photos © Pierre de Chocqueuse