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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 09:30

Beirach--Unspoken-cover.jpgMembres fondateurs de Quest, groupe renaissant aujourd’hui de ses cendres, Dave Liebman et Richie Beirach ont enregistré cinq disques en duo. “Chant”  le précédent date de 1989. Plus de vingt ans le sépare donc de ce sixième opus qui témoigne du chemin parcouru. Si Beirach pratique sensiblement le même piano, Liebman se montre moins agressif, assume un jeu plus mélodique. Au soprano, il affectionne le registre aigu de l’instrument, monte même jusqu’au suraigu à la fin de Transition qu’il enrobe pourtant d’un baume apaisant. Au ténor, il possède un son ample, volumineux. Il peut violenter ses notes jusqu’au cri (Awk Dance, l’introduction de Prayer for Michael), mais leur fait souvent chanter des mélodies. Celle de All The Things You Are qu’il aborde au soprano se voit conséquemment enrichie par les inventions harmoniques de Beirach. Ce dernier a choisi de mettre au répertoire Invention (l’Adagio pour cordes de la seconde suite de “Gayaneh”) d’Aram Khatchaturian, adagio (une andante dans la version intégrale du ballet) que Stanley Kubrick utilise dans “2001 : A Space Odyssey”. Construit sur une simple phrase, Ballad 1 captive par la profondeur harmonique de ses dialogues. Composé dans les années 70, Awk Dance est plus sombre. Le pianiste plaque des accords dans les graves, donne une consistance quasi matérielle au morceau. Dans Waltz for Lenny (qui figure dans un vieux disque Owl de Liebman) il surprend par l’étendu de son vocabulaire pianistique, ses accords percussifs et inattendus, l’usage de la pédale forte lui permettant de multiplier les effets sonores. New Life est plus abstrait. Le piano assure un contrepoint mélodique à un soprano parfois rêveur. Morceau préféré de Jean-louis Chautemps auteur de l’un des deux textes du livret - « peut-être le chef-d’œuvre de ce CD » écrit-il -, Tender Mercies est une prière d’une grande richesse harmonique que Liebman joue à la flûte. Hymn for Mom et Prayer for Michael concluent l’album. Le saxophoniste composa le premier à la disparition de sa mère en 2005. Le piano de Beirach lui apporte densité et mystère. Dans Prayer for Michael, hommage de Liebman à Michael Brecker décédé en 2007, le ténor pleure des flots de notes paroxystiques. Contre la mort qui frappe son vieil ami, il crie haut et fort sa colère.    

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