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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 10:25

Laurent Mignard (b)                                                                                                                                           Laurent Mignard

JEUDI 18 février

Espace artistique et culturel (films, concerts, débats, conférences) et lieu de rencontres, l’Entrepôt (7/9 rue Francis de Pressensé 75014 Paris) abrite depuis quelques mois La Maison du Duke, association fondée en septembre 2009, dont le but est de fédérer les amateurs de jazz autour de l’œuvre de Duke Ellington.

Un samedi matin par mois (de 10h30 à 12h30), y est organisé un cycle de conférences thématiques autour de Duke Ellington. Les prochaines auront lieu le 13 mars (Mélodie et contrepoint par François Théberge), le 10 avril (les trompettistes chez Ellington par François Biensan) et le 29 mai (Le Duke et ses Suites par Claude Carrière, président d’honneur de l’association).

Un soir par trimestre, le Duke Orchestra sous la direction de Laurent Mignard y donne une répétition publique suivie d’un concert commenté (le prochain, le 15 avril aura pour thème les « Duke Ladies »). Reconnu comme le meilleur orchestre “ellingtonien“ en activité par les responsables de la Duke Ellington Music Society, le Duke Orchestra vient d’obtenir le grand prix du Hot Club de France pour “Duke Ellington is Alive“, son premier enregistrement. 

Fred CoudercAntonin-Tri Hoang








 Fred Couderc                                                               Antonin-Tri Hoang

Venu nombreux, le public s’y presse le 18 février pour écouter la “Far East Suite“, une des dernières œuvres importantes du Duke. Devant son pupitre encombré de partitions, Laurent Mignard fait répéter les quinze membres de l’orchestre afin de revoir une dernière fois en détail les difficultés que posent les morceaux, d’en Ph; Milanta & P-Y Sorinreprendre les passages délicats, de choisir les bons tempos et de donner une meilleure fluidité aux sections. Julie Saury indisponible, François Laudet tient à la batterie. Au saxophone alto et à la clarinette (l’instrument occupe une position centrale dans Bluebird of Delhi), Antonin-Tri Hoang, l’un des jeunes musiciens de l’ONJ de Daniel Yvinec, remplace provisoirement Aurélie Tropez.

Comprenant neuf morceaux, la “Far East Suite“ fut crée en 1966, à la suite d’une tournée de l’orchestre d’Ellington au Moyen-Orient en 1963 et d’une autre au Japon en 1964, cette dernière donnant lieu au fameux Ad Lib on Nippon que le Duke orchestra reprend dans son album. Impressions de voyage,

Philippe Milanta & Pierre-Yves Sorin

la musique subit l’influence d’autres cultures, se teinte de nouvelles couleurs harmoniques, notamment dans Tourist Point of View grâce à l’emploi d’un mode mineur, et surtout dans Blue Pepper, un blues, la pièce la plus orientale de cette suite, la contrebasse de Pierre-Yves Sorin assurant un bourdon sur le premier temps de chaque mesure.

Didier DesboisClaude CarrièreAvant d’interpréter cette “Far East Suite“ savamment commentée par Claude Carrière, le Duke Orchestra attaque Rockin’ in Rhythm, morceau de bravoure flamboyant introduit en trio par la section rythmique. Les solistes de l’orchestre ont maintes occasions de déployer leur verve et de le faire avec brio. Fred

 

  Didier Desbois                                  Claude Carrière

Couderc improvise brillamment au ténor dans Tourist Point of View et Mount Harissa, morceau dédié à notre Dame du Liban dans lequel Philippe Milanta au piano émerveille. Ajoutons les chorus d’alto de Didier Desbois  dans Isfahan et Blue Pepper, celui de Philippe Chagne au baryton dans Agra, courte pièce écrite pour l’instrument d’Harry Carney, et l’appel à la prière d’Amad confié au trombone de Jean-Louis Damant.

Nicolas MontierFrançois LaudetNicolas Montier                                                               François Laudet

Au service de la musique pendant tout le concert, Nicolas Montier s’est réservé pour le rappel, une longue et magnifique version de Diminuendo And Crescendo in Blue, variations sur le blues écrites en 1937 qui permettent d’apprécier son immense talent au ténor. Introduit par le piano de Philippe Milanta, la composition réserve bien des surprises. On y goûte la très belle ligne mélodique que dessinent les anches, les effets de growl que François Biensan tire de sa trompette et la magnifique reprise du thème par les quatre clarinettes. De la musique de répertoire, certes (une des seules a véritablement s’y prêter), mais du jazz, du grand, joué par de talentueux musiciens qui vous transportent au septième ciel.

Pour adhérer à l’association, soutenir ses activités et bénéficier de ses avantages : http://www.maisonduduke.com
Photos © Pierre de Chocqueuse  
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