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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 11:53

Il y a presque un an, le 18 novembre 2008, Christophe Marguet, Joachim Kühn, Christophe Monniot et Sébastien Boisseau (placé dans cet ordre, la première lettre de leur nom de famille forme l’acronyme MKMB), donnaient un concert mémorable à Nantes, au Grand T, dont j’ai parlé dans les pages de ce blog. Je découvris une musique ouverte, changeante, énergique, d’une grande finesse harmonique, très solide et imaginative sur le plan du rythme. Le quartette s’était produit quatre ans plus tôt en septembre 2004 à l’initiative de Christophe Marguet et n’avait plus guère trouvé le temps de se réunir. Les quatre hommes se retrouvèrent en mai au Studio La Buissonne pour enregistrer ce disque, leur premier, recueil de huit compositions (bénéficiant d’une longue introduction de piano, White Widow occupe deux plages) parfois anciennes, toutes retravaillées, approchées sous l’angle de l’instrumentation que propose leur quartette. Joachim Kühn reste le compositeur le plus prolixe de cette formation sans leader. Méhariste sensible aux musiques africaines et du Maghreb, il nous entraîne dans le désert saharien avec Dahin (écrit pour le trio Kalimba) et Sata, titre inédit débouchant sur une longue improvisation modale scandée par les tambours de Marguet, mélopée développée par l’alto de Christophe Monniot dont les chorus souvent brûlants donnent du piment à la musique. Le saxophoniste confie au groupe son Have You Met Mystic, écrit pour un album que la Campagnie des Musiques à Ouïr réalisa avec le guitariste Gábor Gadó. Musicien raffiné, Kühn y excelle au piano. Il personnalise chaque accord par un toucher ferme et sensuel, joue de longs voicings plein de notes bleues qu’accompagne une section rythmique toujours en éveil. Sébastien Boisseau pose son imposante contrebasse sur la musique, fait entendre une voix mélodique souple et vive. Ecrit pour le Baby Boom de Daniel Humair dont il est le bassiste, Wanbli la met en valeur, mais aussi Ballet, un des deux titres de Christophe Marguet (le second est Song for Bacon), compositions ouvertes inspirées par la peinture et destinées spécialement à cet album. Le batteur commente, suggère, ponctue, dessine des rythmes qui s’ouvrent et se referment pour mieux accueillir une vraie musique de groupe dont on goûte immodérément les audaces.

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commentaires

L
<br /> Cher Pierre,<br /> <br /> Sache que je n'ai aucune rancoeur ou animosité contre toi, je suis juste déçu, car je sais de quoi tu es capable.j'aime lire tes enthousiasmes (même si je ne les partage pas toujours) et j'apprécie<br /> ta prose. Comme par exemple ton excellente chronique du CD de Vijay Iyer dans le Jazz Magazine d'octobre. Sur "Emotions Homogènes", tu ne t'es pas foulé, tu ne t'impliques pas, on ne sait pas ce<br /> que tu ressens. Tu ne fais que reprendre les détails de chaque morceau que j'ai explicités dans les notes de pochette, mais tu ne donnes pas vraiment ton avis personnel. J'aurai mieux compris ton<br /> manque d'implication si cette chronique avait été une commande, mais comme il s'agit de ton blog personnel, où tu règnes en maître, je comprends beaucoup moins bien. C'est dommage et encore une<br /> fois c'est juste une déception, sans aucune rancune de ma part.<br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> Lionel Eskenazi<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Cher Lionel, j'aurai dû signaler dans mon texte que tu es l'auteur du texte du livret de cet album, ayant utilisé certaines informations que tu donnes pour mon propre papier. Mea culpa... Ma<br /> chronique reste néanmoins argumentée. Je donne mon avis sur la musique du groupe dont j'ai pu apprécier la grande valeur sur scène. J'essaye simplement de traduire avec des mots la beauté d'un<br /> disque que je trouve magnifique. Mais peut-être n'y suis-je pas parvenu.<br /> Amicalement.<br /> Pierre<br /> <br /> <br />
L
<br /> Cher Pierre,<br /> <br /> Il ne s'agit pas vraiment d'une chronique puisque tu as recopié quasiment tout ton texte d'après les notes de pochettes que j'ai moi-même rédigées. La moindre des choses aurait été de citer tes<br /> sources. Je suis tout de même content que tu apprécies l'album !<br /> Cordialement.<br /> <br /> Lionel Eskenazi<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Cher Lionel,<br /> J'ai effectivement lu les notes de pochette de l'album que tu as rédigé, mais j'ai toutefois écrit un vrai papier, m'abstenant de reprendre tes phrases et de les recopier comme tu le prétends. Ton<br /> texte m'a simplement permis d'indiquer la provenance des morceaux, d'étoffer grâce aux détails que tu donnes ma propre chronique. Puisse cette dernière servir la musique que nous défendons tous les<br /> deux. Amicalement.<br /> <br /> <br />
B
<br /> D'accord avec les sensations du blogueur, surtout concernant la finesse des interactions, et le flamboiement de Monniot.<br /> <br /> <br />
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