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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 13:16

Jury TrophéesLe jury des Trophées du Sunside 2010. De gauche à droite : Alain Fayaud (Jazz en Ligne), Mohamed Gastli (Bee Jazz), Agnès Minetto (Sunset / Sunside), Stéphane Portet (Direction Sunset / Sunside), Edouard Ferlet (pianiste), Stéphane Kochoyan (Direction artistique des festivals d’Orléans, Nîmes et Barcelonette). Ne figurent pas sur la photo : Axel Matignon (attaché de presse) et votre serviteur qui la prend.   

 

-Difficile cette année pour les membres du jury des Trophées du Sunside dont je faisais partie de nous mettre d’accord. Le bon niveau de la compétition ne facilitait pas les choses, mais surtout les musiques très différentes que nous entendîmes Agathenous compliqua la tâche. En effet comment choisir entre une chanteuse proche du fado (Sofia Ribeiro), le funk-rock de Dad Quartet et le jazz onirique et intimiste de Walabix ? Sortir un palmarès cohérent nécessita plusieurs heures de débats passionnés. Je vous ai précédemment commenté la première soirée. La seconde révéla Agathe, une chanteuse prometteuse et émouvante dans un répertoire de standards. Dans The Man I Love, son pianiste remplaçant lui offrit un magnifique bouquet de notes. Donner le prix de soliste à ce dernier n’était pas envisageable, Paul Lay n’étant plus un espoir mais un pianiste confirmé. Malgré le trac, Fiona Monbet assura une bonne prestation. La jeune violoniste swingue avec beaucoup d’aisance et improvise habilement. Aucun des trois groupes qui se produisit le troisième soir ne fit l’unanimité. Malgré un certain académisme musical, j’avoue avoir été séduit par le Pierre HH Sextet. Certaines compositions baillent un peu aux entournures, comme pensées pour l’heure de la sieste et j’aime ça. Le groupe dispose de bons solistes et fait entendre un excellent trombone, Bastien Ballaz, qui connaît son affaire. Le jury n’eut guère de mal à repérer Anthony Jambon le guitariste de Nemesis, formation aux arrangements soignés et dernier groupe de la compétition à se produire. Il fallait débattre. Nous l’avons fait, parvenant à établir le palmarès de la neuvième édition Fiona Monbetde ces Trophées. Je vous le communique :

-1er prix de groupe : Fiona Monbet Quartet

-2ème prix de groupe : Agathe Quartet

-1er prix de soliste : Gabriel Lemaire (saxophone alto de Walabix)

-2ème prix de soliste : Anthony Jambon (guitariste de Nemesis)

-Mention spéciale du jury : Walabix et Nemesis   

 

-Dans la newsletter de septembre de Grands Formats (fédération d’orchestres créée en 2003 qui a pour objectif de favoriser le développement des grandes formations de jazz), Patrice Caratini nous apprend la dissolution du Vienna Art Orchestra fondé en 1977 parMathias Rüegg. Une belle aventure s’achève.

S. Rollins Birthday Concert

 

-Le saxophoniste Sonny Rollins a fêté son quatre-vingtième anniversaire (avec trois jours de retard) le 10 septembre sur la scène du Beacon Theater de New York. Avec lui quelques amis parmi lesquels Ornette Coleman et Roy Haynes, rien que des très jeunes pour célébrer l’événement. Rollins (à droite sur la photo, vous ne rêvez pas, c’est bien lui) en a profité pour exhiber une nouvelle coiffure pour le moins au poil.   

 

Trio G. pansanel, couleurs-Neuvième album du guitariste montpelliérain Gérard Pansanel, “Future Early Years“ (Nord Sud / Codaex) réunit Arild Andersen à la contrebasse et Patrice Héral à la batterie. La guitare chantante de Gérard sert des compositions lyriques et ensoleillées. Le contrebassiste norvégien développe un jeu mélodique sans cesse inventif et donne du poids à la musique. Avec Arild et Patrice, Gérard fête la sortie de son disque au Jam de Montpellier le 30 septembre dans le cadre de la quinzième édition du festival des Internationales de la Guitare. A cette occasion, le guitariste Louis Winsberg se joindra au trio.

 

-Le 5e Concours de piano-jazz Martial Solal se déroulera à Paris du 16 au 24 octobre. Les deux premières épreuves (les 16, 17 et 18 octobre pour la première ; les Solal-Moutin20 et 21 octobre pour la seconde) se tiendront au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, 14 rue de Madrid, 75008 Paris. L’épreuve finale (23 octobre), la remise des prix et le concert des lauréats (24 octobre à 17h) auront lieu à l’Alhambra, 21 rue Yves Toudic 75010 Paris. La soirée sera enregistrée par France Musique et diffusée le 30 octobre à 23h. Martial Solal présidera un jury constitué de Franco d’Andrea, Claude Carrière, Jean-Louis Chautemps, Ronnie Lynn Patterson, Xavier Prévost, Hervé Sellin, Emil Spányi et Mario Stantchev. 56 candidats seront en compétition. Après  Aydin Esen en 1989, Antonio Faraò en 1998, Baptiste Trotignon en 2002 et Daniel Szabó en 2006, qui remportera cette année le Grand Prix de la Ville de Paris doté de 10.000 euros ou le deuxième prix, 7000 euros offerts par la Fondation BNP Paribas ? Réponse le dimanche 24 octobre. Renseignements : www.civp.com

Pavillon Chaptal

-Le célèbre pavillon du 14 rue Chaptal (ancien siège du Hot Club de France, de Jazz Hot et des premières années de Rock & Folk) libre à la location. J’en recopie l’annonce : « Rue Chaptal (métro St. Georges), pavillon sur jardin sur 4 niveaux de 30 m2 chacun (dont cave aménagée en petit club Saint Germain des Prés). Dernière activité : show-room guitares Gibson (ancien jazz hot club historique). Loyer 3.740 euros/mois. Possibilité nouveau bail 3/6/9. Conviendrait pour siège société ou show-room. Insonorisé. Système d’alarme. Cession bail : 110.000 euros, à débattre. 01 42 80 46 62. »

 

-Le Festival l’Agglo au rythme du Jazz se déroulera cette année du 1 au 24 octobre dans 14 communes de Nîmes Métropole. Les têtes d’affiche sont nombreuses avec C.-CoreacLynne-Goldsmith.jpgle trio Celea/ Couturier/Humair (à Caveirac le 1), le Laurent Mignard Duke Orchestra (à St. Gervasy le 7), Eddie Gomez et Cesarius Alvim (à Rodilhan le 15), Chick Corea en solo (à Nîmes le 18), le trio de John Scofield avec Steve Swallow et Bill Stewart (à Aubarne - Ste. Anastasie le 19), Dino Saluzzi/Anja Lechner duo (à Lédenon le 21), Roberta Gambarini  (à Sernhac le 22), le Roy Hargrove Quintet (à Milhaud le 23). On ne manquera pas non plus les seconds couteaux qui peuvent se montrer aussi bons que les vedettes, les pianistes Perrine Mansuy et Laurent Coulondre, le saxophoniste Jean-Charles Agou, le batteur Michel Bachevalier, Cossi Anatz, formation qui réunit le trompettiste Michel Marre et le saxophoniste Jean-Marc Padovani, Dale Chico le nouveau groupe très attendu du guitariste Philippe Gaillot avec Claude Bey à la trompette et au bugle et Gérard Couderc aux saxophones. Renseignements : www.nimes-agglo-jazz.fr

 

-Après les disparitions cet été du photographe Herman Leonard et de la chanteuse Abbey Lincoln (tous deux décédés le 14 août), on apprend tardivement que le trompettiste Harry Beckett nous a quitté le 22 juillet. Né en 1935, cette Buddy Collette, coverimportante figure du jazz britannique s’illustra dans de nombreux orchestres. Le John Surman Octet, Nucleus, le Brotherwood of Breath, le Stan Tracey Big Band, le Ronnie Scott Quintet, le London Jazz Composers Orchestra du contrebassiste Barry Guy l’accueillirent notamment dans leurs rangs. Autre décès survenu à Los Angeles le dimanche 19 septembre, celui du saxophoniste (alto et ténor), flûtiste et clarinettiste Buddy Collette, quatre-vingt-neuf ans, qui s’illustra dans l’histoire du jazz West Coast notamment auprès du batteur Chico Hamilton. Musicien de studio demandé, compositeur de nombreuses musiques Jazzafip Natode film, Colette fut également un enseignant réputé.  

 

-Depuis le 16 septembre, le Club Jazzàfip propose des émissions en direct du Sunside. Après André Ceccarelli et David Linx, Fip fêtera les 30 ans du label Nato avec son directeur, Jean Rochard le mercredi 29 septembre. Laurence Figoni et Patrick Derlon animeront l’émission de 19h à 20h30. Renseignements : www.fipradio.com

 

Latinidades©Delacroix-Patrice Caratini et son Jazz Ensemble (douze musiciens) se produiront le premier lundi de chaque mois à partir du 4 octobre au Petit Journal Montparnasse. Le 4 octobre et le 6 décembre, Patrice interprétera les musiques de son disque afro-cubain “Latinidad“. Le 8 novembre, la biguine sera à l’honneur avec le programme: “Chofé Biguine LA“ associant le trio du pianiste Alain Jean-Marieaux musiciens du Jazz Ensemble. Patrice Caratini se produit également tous les samedis en trio à 19h à partir du 11 septembre à L’instinct Théâtre, 18 rue du Beaujolais 75001 Paris. Au programme : la chanson française, la comédie musicale américaine, Cole Porter, Kurt Weil, Fats Waller. On se rendra sur place pour en goûter l’éclectisme. Avec Hildegarde Wanzlawe (chant) et Rémi Sciuto (saxophone).

The Book

 

-Après un premier ouvrage consacré à Michel Petrucciani, les éditions Henry-Lemoine publient Kenny Barron The Book, relevés et analyses par Armand Reynaud et Jérémy Brun. Outre une analyse détaillée du jeu du pianiste américain (de son jeu de main gauche notamment), le livre contient une quarantaine de relevés de solos couvrant l’ensemble de sa carrière. Une discographie et une biographie le complètent. www.henry-lemoine.com

 

de Wilde-Un portrait de Thelonious Monk par Laurent de Wilde sur Arte le mardi 26 octobre. L’émission s’intitule Die Nacht / La nuit. D’une durée de 52 minutes, elle se présente comme « un moment de télévision la nuit, le dernier mardi de chaque mois autour de minuit. » Monk, Laurent lui a consacré un livre que l’amateur de jazz n’est pas prêt d’oublier. Pendant l’émission, il en lit des passages, puis explique au piano. Au cours de cette leçon de musique, l’auteur se dévoile, nous devient familier. De Wilde éclaire Monk qui éclaire De Wilde. On tâchera de ne pas manquer ce double portrait musical.

 

-Le disque s’intitule “ Music Boox“. Le jazz y rencontre des livres, s’inspire de quelques grands textes de la littérature mondiale, “Le Maître et Marguerite“ de S. Lovato Music BooxMikhaïl Boulgakov, “Don Quichotte“ de Miguel de Cervantès, “L’Intrus“ de William Faulkner, “Dalva“ de Jim Harrison. Un livret de seize pages en présente quelques extraits. La maquette est de Philippe Ghielmetti (Illusions) qui m’a encouragé à écouter cet album, recueil de compositions du pianiste Sébastien Lovato, un ancien du CIM, mais aussi un élève du regretté Michel Graillier. La jeune et talentueuse Alexandra Grimal dont j’ai récemment salué l’excellence de son “Seminare Vento“  dans ce blog, assure avec bonheur les saxophones. Marc Buronfosse à la contrebasse et Karl Jannuska à la batterie apportent une assise rythmique très musicale aux compositions attachantes de Lovato. Ce dernier mêle piano acoustique et Fender Rhodes, donne à ses mélodies de jolies couleurs, l’élégance de ses lignes mélodiques allant chez lui de pair avec une virtuosité bien tempérée. L’album est en vente à la FNAC Montparnasse. On peut également se le procurer en envoyant un mail à Sébastien Lovato : seblovato@aol.com Le quartette a donné un concert épatant au Sunset le 22 septembre. Il mérite attention.

René Urtreger

-Chevalier dans l’ordre de la légion d’honneur depuis le 6 mai dernier, le pianiste René Urtreger possède un site sur le net www.rene-urtreger.fr Il est bon de s’y attarder.

 

-La 19ème cérémonie de remise des Django d’Or, cette année sur le thème Jazz & Cinéma, se déroulera le samedi 27 novembre au Théâtre Marigny (Carré Marigny, 75008 Paris).

 

PHOTOS : Jury des Trophées du Sunside, Agathe, Fiona Monbet, René Urtreger © Pierre de Chocqueuse – Chick Corea © Lynne Goldsmith – Patrice Caratini Jazz Ensemble © Delacroix

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 10:12

D.Douglas Band 

La crise ne semble pas affecter les sorties de disques, nombreuses en septembre. Octobre s‘annonce tout aussi riche. Comme chaque année avant les fêtes, les disquaires survivants font le plein de nouveautés. Il y en a pour tous les goûts et les bons ne se vendent pas forcément mieux que les autres. Bons ou mauvais, les disques existent et méritent de trouver acquéreur. Profitez-en. Certains éditeurs souhaitent les voir disparaître. Resteraient les téléchargements payants. Un site en ligne propose même la qualité “Studio Masters“ restituant à l’identique le son fourni par le studio d’enregistrement. Un CD gravé par ordinateur a toutefois une durée de vie bien inférieure à un CD vendu dans le commerce et il faut bien graver la musique pour l’écouter sur sa chaîne stéréo avec de vraies enceintes et un très bon ampli. Pourquoi imprimer soi-même pochettes et livrets, gâcher encre et papier ? Les CD commercialisés nous les offrent, comme naguère ces vinyles qui fleurissent à nouveau chez les disquaires. Certains éditeurs pensent même pouvoir imposer aux journalistes leurs nouveautés en téléchargement. Comme si nous étions prêts à nous enchaîner un peu plus encore à nos ordinateurs, à une technologie aliénante qui malgré ses bons aspects vole notre temps, accélère notre quotidien. Préparer ce blog et assurer son suivi demande déjà une disponibilité considérable. Sortez, faites un tour chez votre disquaire tant qu’il a encore pignon sur rue. Utilisez votre ordinateur avec modération. Un peu de courrier, quelques pages d’écriture, la consultation régulière de ce blogdechoc, quelques recherches sur Google lorsque l’on ne possède pas les ouvrages appropriés et tous à la campagne pour écouter le chant des oiseaux, s’alléger du poids des machines. Les disques que j’ai choisis de commenter n’ont pas été téléchargés mais m’ont été adressés par des attachés de presse consciencieux. Il s’agit d’une sélection, d’un choix d’enregistrements qui m’ont plu ou partiellement intéressé. Ils méritent des oreilles attentives. Quelques-uns d’entre eux auront droit à une chronique détaillée. Puissent mes commentaires vous aider à bien choisir les autres. Je vous propose aujourd’hui une première liste d’albums parus en août. Dans la semaine les nouveautés de septembre et dès que possible les parutions d’octobre. Bonne écoute à tous et à toutes. 

Sont parus en août:

D. Douglas & Keystone, cover-“Spark of Being“, le nouvel opus du trompettiste Dave Douglas sur Greenleafmusic, réunit Marcus Strickland au saxophone ténor, Adam Benjamin (du groupe Kneebody) au Fender Rhodes, Brad Jones à la contrebasse, Gene Lake à la batterie et DJ Olive aux platines. Musicien prolixe et auteur d’enregistrements inégaux, Douglas signe un de ses meilleurs disques. On peut se le procurer en import dans certaines FNAC de la capitale. 

 

-Denny Zeitlin, 72 ans, a beaucoup trop d’expérience pour se livrer stérilement a de la virtuosité pure. Le pianiste connaît par cœur le langage du bop et n’a jamais hésité à moderniser sa musique. S’il prend des risques dans “Precipice“, un concert en solo qui témoigne de sa grande connaissance de l’harmonie, il joue aussi des superbes ballades et improvise avec beaucoup d’originalité. (Sunnyside / Naïve. Sortie le 24 août)

 

Musica Callada, cover-Dans “Música Callada“ François Couturier (piano), François Méchali (contrebasse) et François Laizeau (batterie) accordent leurs instruments pour célébrer Federico Mompou (1893-1987), compositeur Catalan en avance sur son temps et auteur de nombreuses pièces pour piano. “Música Callada“ reste son cycle pianistique le plus abouti. La modernité harmonique de cette “musique silencieuse“ et délicate fait aujourd’hui le bonheur des jazzmen. (Zig Zag Territoires / Harmonia Mundi. Sortie le 26 août)

 

-Longtemps associé au pianiste Jean-Pierre Mas (“Rue de Lourmel“) Cesarius Alvim semble avoir définitivement abandonné la contrebasse qui l’a fait connaître. Dans “Duo : For Ever“ , l’instrument est confié à Eddie Gomez (Bill Evans, Steps Ahead, Manhattan Jazz Quintet) et Cesarius joue du piano. Leur musique discrète et sincère mérite une écoute attentive. (Plus Loin Music / Harmonia Mundi. Sortie le 26 août)

 

Liebman--cover.jpg-Le saxophoniste Dave Liebman aime décidément les duos. On se souvient du très beau “Bookends“ enregistré en 2002 avec Marc Copland pour hatOLOGY. Un autre pianiste l’accompagne ici. Jean-Marie Machado a du métier, des bonnes idées et joue un très beau piano. Pour cette séance, les deux hommes ont apporté de belles mélodies, et les enveloppent d’harmonies fines. Intitulé “Eternal Moments“ , leur rencontre n’est pas prête d’être oubliée. (Bee Jazz / Abeille Musique. Sortie le 26 août)

 

-Le premier disque en solo du pianiste Vijay Iyer surprend par son approche mélodique. On a connu Iyer plus mordant et abstrait. Dans “Solo“ son piano chante. Sa musique se fait lyrique et accessible. Un jalon important dans une carrière extrêmement prometteuse. On peut en lire une chronique détaillée dans ce blog. (ACT / Harmonia Mundi. Sortie le 26 août)

Chucho Valdés, cover

 

-Les métriques inhabituelles abondent dans “Chucho Steps“, nouvel album de Chucho Valdés et ses Afro-Cuban Messengers, mélange détonant d’improvisation et de virtuosité au sein duquel le jazz est très présent. Le titre du disque est un clin d’œil à John Coltrane. Le pianiste et ses musiciens rendent hommage à Joe Zawinul, à la famille Marsalis, et tentent de moderniser rythmiquement la musique afro-cubaine. (World Village / Harmonia Mundi. Sortie le 26 août)

 

N. Winstone, cover-Norma Winstone a beaucoup de métier. Elle possède un phrasé et un scat qui lui sont personnels. On ne change pas une équipe qui gagne et après “ Distances“, Prix du Jazz Vocal de l’Académie du Jazz en 2008, la chanteuse britannique retrouve dans “Stories Yet to Tell“ le clarinettiste autrichien Klaus Gesing (clarinette basse et saxophone soprano) et le pianiste italien Glauco Venier, ses musiciens habituels, pour un jazz de chambre intimiste qui vient bercer nos rêves. (ECM / Universal. Sortie le 30 août)

 

Photo Dave Douglas Band © Greenleafmusic

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 14:50

Sofia Ribeiro-Organisés par Stéphane Portet, les Trophées du Sunside (9ème édition) ont démarré hier soir avec la prestation de trois premiers groupes. Difficile de faire un pronostic à l’écoute de musiques très différentes les unes des autres, le jazz, aujourd’hui pluriel, empruntant de nombreuses directions. Le jeune Roberto Negro est assurément un pianiste talentueux. Entourée d’un groupe très soudé, la chanteuse portugaise Sofia Ribeiro possède une jolie voix et scate sur des onomatopées qui n’appartiennent qu’à elle. Le jazz moderne que fait entendre Walabix interpelle. Gabriel Lemaire au saxophone alto et Quentin Biardeau au soprano mêlent ou décalent subtilement leurs voix mélodiques, Walabixsoufflent de longues phrases rêveuses. Le drumming d’Adrian Chennebault ne manque pas de finesse et Valentin Ceccaldi joue les basses sur un violoncelle ce qui donne au groupe une assise rythmique un peu sourde et une sonorité originale. La compétition reprend ce soir à 20h30 avec le Nicolas Sergio Quintet, Agathe Quartet et le Fiona Monbet Quartet. Les trois autres formations sélectionnées, DAD Quartet, Pierre HH Sextet et Némésis se produiront mercredi avant la délibération du jury. L’entrée de ces concerts est libre, mais une consommation est obligatoire.

 

-Du 30 septembre au 16 décembre, salle des colloques de la Cité de la Musique à 19h30, Vincent Bessières, ex-rédacteur en chef adjoint de Jazzman et commissaire de la récente exposition consacrée à Miles Davis dans cette même Cité de la Musique, animera un collège en 10 leçons sur le thème : où en est le jazz ? Réservations au 01 44 84 44 84. Renseignements: www.cite-musique.fr/francais/evenement.aspx?id=11239

Jazzycolor, affiche

 

  -Parrainé par Bojan Z, le prochain festival Jazzycolors (festival des instituts culturels étrangers à Paris) se déroulera du 11 au 27 novembre. 16 pays y participent cette année. Le guitariste Wolfgang Muthspiel et le trio du batteur Wolfgang Haffnery sont attendus. Tout le programme sur le site www.jazzycolors.net

Jef Neve, cover

 

 

-Le pianiste belge Jef Neve a enregistré un nouvel album en juillet avec Ruben Samama à la contrebasse et Teun Verbruggen à la batterie. Son titre: "Imaginary Road". En attendant sa sortie, on ne manquera pas d'assister à l'un des quatre concerts qu'il donne au Duc des Lombards en duo avec le chanteur José James les 13 et 14 septembre (20h et 22h).

Llyria, cover

 

-Ronin le groupe de Nik Bärtsch se produira au New Morning le 1 octobre. Le pianiste suisse compose des modules, met en boucle de courtes séquences rythmiques répétitives et minimalistes sur lesquelles les musiciens improvisent. Après “Stoa“ (2005) et “Holon“ (2008), Ronin sort “Llyria“  (ECM / Universal Music) un album aux rythmes tout aussi fascinants, mais davantage axé sur la mélodie. Outre Nik Bärtsch au claviers, la formationcomprend Sha à la clarinette basse et au saxophone alto, Björn Meyer à la basse, Kaspar Rast à la batterie et Andi Pupato aux percussions. Hypnose garantie.  

 

 

Jazz West Coast, cover-Auteur de “West Coast Jazz“, livre incontournable sur le sujet publié aux Editions Parenthèses en 1986, Alain Tercinet sort chez Frémeaux & Associés une anthologie de deux CD consacrée au jazz pluriel des westcoasters. Jazz West Coast, from Hollywood to Los Angeles 1950-1958 réunit quarante-deux morceaux de musiciens connus (Stan Kenton, Art Pepper, Gerry Mulligan, Shelly Manne, Chet Baker, Jimmy Giuffre, Shorty Rogers, Zoot Sims) et méconnus Lyle Murphy, Don Fagerquist, Duane Tatro, Bill Usselton). Certaines plages ont un peu vieilli, d’autres plus expérimentales conservent leur fraîcheur. Alain Tercinet n’a oublié personne. Dans le livret qui accompagne sa sélection, il raconte l’histoire du jazz californien et son texte est bien sûr passionnant. 

Jazz en Tête,affiche

 

-Le prochain Festival Jazz en Tête se déroulera à Clermont-Ferrand du 19 au 23 octobre. Mulgrew Miller en solo, le quintette du trompettiste Roy Hargrove, la chanteuse Roberta Gambarini, le trompettiste Stéphane Belmondo avec Kirk Lightsey au piano, Sylvain Romano à la contrebasse et Billy Hart à la batterie, le trio du saxophoniste Marcus Strickland et celui du pianiste Jacky Terrasson en seront quelques-uns des temps forts. Le programme complet sur www.jazzentete.com

 

 

Photos Sofia Ribeiro , Walabix   © Pierre de Chocqueuse

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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 09:05
Musicien prolifique, David Murray ne cesse de renouveler son répertoire, d’explorer les diverses facettes de la musique afro-américaine. Auteur de la musique de deux opéras, il a également composé pour des films, des spectacles de danse ou des pièces de théâtre. Si les tambours guadeloupéens des Gwo Ka Masters résonnent dans “The Devil Tried to Kill Me“, un nouvel album enregistré à Pointe-à-Pitre avec le bluesman Taj Mahal, Murray sera à Nantes, au Grand T, mardi prochain, pour une relecture des albums espagnols du chanteur et pianiste Nat “King“ Cole .


Cole enregistra le premier, “Cole Español“, à Los Angeles en 1958. Ne parlant pas cette langue, il en apprit phonétiquement les chansons, posant sa voix sur les parties instrumentales que le chef d’orchestre cubain Armando Romeu Jr. avait enregistrées à la Havane. Le disque contient le célébrissime Quizas Quizas Quizas qui fit le tour du monde. Toujours pour Capitol et en espagnol, le chanteur grava deux autres albums : “A Mis Amigos“ en 1959 arrangé par Dave Cavanaugh et “More Cole Español“ enregistré à Mexico City en 1962, les orchestrations étant confiées à Ralph Carmichael. Ce dernier renferme le fameux Tres Palabras et les ballades délicieuses que sont Adios Mariquita Linda et No Me Platiques.


Ne pouvant disposer pour sa tournée des cordes de “La Camerata de Yvan del Brado de la Havana Cuba“, orchestre cubain dirigé par Butch Morris, et du crooner Avery Brooks pour chanter ces morceaux, David Murray s’est vu contraint de les adapter pour les dix musiciens de son orchestre, la plupart des morceaux de “Cole Español“ et de“More Cole Español“ constituant son répertoire. Les solistes pallient l’absence de la voix et les thèmes, tour à tour portés et développés par les instruments mélodiques de la formation (saxophones, trompettes trombone et piano), portent des couleurs empruntées aux arrangements de Duke Ellington pour grand orchestre, la section rythmique renforcée par un joueur de congas apportant une saveur purement latine à la musique. Et puis il y a Murray au saxophone ténor. Après avoir subi les influences d’Albert Ayler et de John Coltrane, il semble suivre à rebours l’histoire du jazz. Son goût pour les dissonances et les vastes sauts d’intervalle ne l’empêche nullement de privilégier un discours mélodique à l’harmonie ouverte. Coleman Hawkins et les grands ténors de l’instrument se font ainsi entendre dans le jeu expressif et sensuel d’un saxophoniste aussi puissant que lyrique.


Silverio Puentes Avila et Dennis Hernandez Hernandez (trompette), Roman Filiu (saxophone alto), David Murray et Ariel Bringuez (saxophone ténor), Denis Cuni (trombone), Ivan Gonzalez Lewis (piano), Reinier Elizarde (contrebasse), Georvis Pico Milian (batterie), Yusnier Sanchez Bustamante (percussions).

Au Grand T, 84 rue du Général Buat, Nantes, mardi 10 novembre à 20 heures.

http://www.legrandT.fr

Photo D. Murray © A. Barboza
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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 09:12
Il manie balais, baguettes, brosses et pinceaux, polit les peaux lisses des fûts qu’il martèle, tire des “cliquetis vif-argent“ de ses cymbales sans se mettre martèle en tête, tambours toujours battants. Depuis 50 ans, Daniel Humair est le pouls du jazz, le peintre de rythmes librement tambourinés et interprétés, le contraire du batteur fournisseur de tempo. Entouré de ses amis, il fêtera ses 50 ans de carrière au Théâtre du Châtelet le 2 octobre prochain. On s’y précipitera.


S’il joue aujourd’hui le tempo de la main gauche et les cymbales de la droite, le jeu de ce gaucher ambidextre n’a jamais été académique : « je suis resté gaucher des pieds alors que pour les mains, l’école et la pratique du tambour de marche m’ont rendu droitier ». (1) Autodidacte, le jeune Daniel emprunte les bribes de solos à des batteurs qui passent à Lausanne ou à Genève sa ville natale. Il découvre ainsi le style de Sid Catlett, de Zutty Singleton, de Roy Haynes, de Peter Littman. Un séjour en Suède lui permet d’écouter Elvin Jones avec J.J. Johnson et Bobby Jaspar. Installé à Paris, Barney Wilen le fait débuter au Club St-Germain et au Chat qui Pêche.

Sa carrière démarre. Il a vingt ans et joue la musique difficile de Martial Solal qui lui montre comment colorier le rythme et devenir un batteur musical. Avec René Urtreger et Pierre Michelot, il crée le trio H.U.M.! dont le dernier album date de 1999. Daniel Humair aime la proximité de la contrebasse, les instruments qui jouent très près de lui. Les trios jalonnent son parcours, lui permettent d’exprimer une musique originale, neuve et inventive, d‘éprouver des sensations nouvelles. HLP avec Eddy Louiss et Jean-Luc Ponty ; le trio Humair, Jeanneau, Texier ;  son groupe avec Joachim Kühn et Jean-François Jenny Clarke et plus récemment son association avec François Couturier et Jean-Paul Celea comptent parmi ses plus belles aventures.

Rares sont les jazzmen avec lesquels il n’a pas joué, mais tenir aujourd’hui une pulsation régulière l’intéresse moins. Le batteur préfère s’entourer de gens qui ne rabâchent pas les mêmes plans, ne jouent pas toujours les mêmes choses, des  musiciens « souples, libérés du répertoire et du phrasé standard…et dont le niveau technique permet de dépasser la banalité jazzistique ». (2) Il recherche les situations inédites, les musiciens complices avec lesquels tout est possible. Il pourrait prendre sa retraite, se consacrer entièrement à la peinture, mais préfère  prendre des risques avec ceux qui en sont capables : Tony Malaby, Dave Liebman, Jean-Charles Richard, Bobo Stenson avec lesquels il se produit en trio ou en quartette. N’oublions pas le Baby Boom, formation naguère constituée par les étudiants de Daniel au Conservatoire National Supérieur de Musique, de jeunes virtuoses aujourd’hui confirmés qui ont pour noms Matthieu Donarier, Christophe Monniot, Manu Codjia et Sébastien Boisseau, ce dernier parrainé par le regretté Jean-François Jenny-Clark.

En Afrique en janvier 2009, Daniel Humair n’a pas pu se voir remettre au Théâtre du Châtelet le Grand Prix de l’Académie du Jazz pour “Full Contact“, un magnifique et difficile album enregistré en trio avec Joachim Kühn et Tony Malaby. François Lacharme l’invite aujourd’hui à fêter ses 50 ans de carrière dans ce même Théâtre du Châtelet le vendredi 2 octobre. Le maître-tambour ne sera pas seul. John Scofield (guitare), Louis Sclavis (clarinettes), François Couturier (piano), Jean-Paul Celea (contrebasse) et les musiciens de son Baby Boom partageront la scène avec lui. Souhaitons-lui un très grand jubilé.

(1) Propos recueillis par Thierry Quénum. – Jazz Magazine n° 596, octobre 2008.

(2) Propos recueillis par Eric Quenot. – Jazz Magazine n°596, octobre 2008.

Théâtre du Châtelet : http://www.chatelet-theatre.com/

Photo et collage © Pierre de Chocqueuse

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 14:14

MARDI 1 septembre

René Urtreger n’arrête pas de fêter son anniversaire. Après le Duc des Lombards en juillet, il remet ça au Petit Journal Montparnasse. Normal, on n’a pas tous les jours 75 ans et une année s’étalant sur 365 jours, René étale son anniversaire sur un an. C’est donc tous les jours fête pour le pianiste qui en fait profiter ses amis. Pour les besoins d’un DVD, des caméras filmaient la soirée qu'il ouvrit avec les musiciens de son quintette, Nicolas Folmer, Hervé Meschinet, Mauro Gargano et Eric Dervieu. Vous pouvez dès à présent les écouter sur disque, le concert du Duc en juillet ayant été enregistré. Consultez ce blog à la date du 6 septembre. René joua donc Didi’s Bounce, Serena, Thème pour un ami, Un Poco Loco, des morceaux de son nouvel album, puis en trio Facile à dire et La Fornarina, Yves Torchinsky remplaçant Mauro Gargano à la contrebasse. Amis (Anne Ducros, la chanteuse Isabelle Georges avec laquelle René a enregistré un album en duo, Sean Gourley, le fils de Jimmy Gourley) et parents (Nathalie, Philippe et Nicolas Urtreger) montèrent sur scène et proposèrent un répertoire éclectique, Body & Soul, Over the Rainbow et Crazy World d’Henri Mancini côtoyant All My Loving des Beatles et My Song d’Elton John. La fête tout simplement.


JEUDI 3 septembre

Terminé la lecture de “Mon nom est Rouge“ gros et passionnant bouquin d’Orhan Pamuk (plus de 700 pages en poche), prix du Meilleur livre étranger 2002. Bien que l’histoire soit très différente, l’ouvrage me fait penser au chef d’œuvre d’Umberto Eco, “Le nom de la rose“. Tous deux des romans policiers, ils témoignent de la gigantesque érudition de leurs auteurs. Orhan Pamuk situe son récit à Istanbul à la fin du XVIe siècle dans le milieu des peintres miniaturistes de l’atelier du Sultan Murâd III que dirige le célèbre Osman. Après Hérat, Shirâz et Tabriz, l’art de la miniature s’est transporté à Istanbul. Contre toutes les traditions, le Sultan charge ses miniaturistes d’illustrer secrètement un livre à la manière italienne, de donner l’impression, non d’une image, mais de la réalité. Les peintres vénitiens peignent ce que voient leurs yeux. Les miniaturistes ottomans peignent avec leur sens, la signification précédant la forme. Ils ne peuvent avoir de style personnel et souhaiter la reconnaissance en imposant leur signature au bas de leurs tableaux. Ils ne peignent que ce qu’ils contemplent, le monde tel qu’il est vu par le regard de Dieu. Faut-il se montrer original ou rester dans la voie des maîtres anciens ? L’un des miniaturistes, Monsieur Délicat, un enlumineur, est alors assassiné. Le suspense rejoint des réflexions sur l’Art en général et la peinture en particulier. Un livre fascinant !

SAMEDI  5 septembre

Je rends visite à l’ami Gilles Coquempot qui, depuis 24 ans, tient Crocojazz, magasin de disques situé 64 rue de la Montagne Sainte Geneviève. Il fournit surtout des vinyles à une clientèle fidèle qu’il sait parfaitement conseiller. Certains le suivent depuis des années. Le jazz, il en connaît un rayon. Même chose pour le blues qui le berce depuis toujours. Gilles vend beaucoup de disques neufs, des rééditions américaines des catalogues Blue Note, Impulse !, Prestige, Columbia/Epic, et fait venir toutes les rééditions Fresh Sound en CD. Il  a actuellement en stock (et en vinyl) “Basra“ de Pete La Roca sur Blue Note, “Illumination !“ d’Elvin Jones/Jimmy Garrison sur Impulse ! (en 180 grammes), “Cedar“ de Cedar Walton (avec Kenny Dorham) sur Prestige et le célèbre “Out to Lunch“ d’Eric Dolphy, l’un des fleurons du label Blue Note. Le magasin est ouvert du mardi au samedi de 11 heures à 13 heures et de 14 heures à 19 heures. On s’y précipitera.    


MERCREDI 9 septembre

Les disques des Beatles remasterisés sont mis en vente aujourd’hui dans des présentoirs amusants, les célèbres cabines téléphoniques rouges que l’on trouve en Angleterre. Le coffret mono (11 CD) coûte plus cher que le coffret stéréo  (14 CD + 1 DVD). Les disques sont heureusement disponibles séparément (en stéréo uniquement) et un certain nombre de vinyles ont été pressés. J’achète “Sgt. Pepper“ qui conserve toute sa magie. Le son est incontestablement meilleur que l’édition CD de 1987. Les ingénieurs des studios Abbey Road ont travaillé dessus pendant quatre ans. « A splendid time is guaranteed for all » peut-on lire depuis toujours au dos de la pochette. Pour une fois qu’une pub ne ment pas !  


Conférence de presse BeeJazz à l’usine SpringCourt. Le label connaît un succès commercial sans précédent grâce aux ventes de “Around Robert Wyatt“, premier enregistrement de l’ONJ placé sous la direction de Daniel Yvinec. Il vient de remporter le prix du « Meilleur album instrumental de l’année » aux Victoires de la Musique Jazz 2009. Les Parisiens qui n’ont pu assister au concert donné en mai dans le cadre du Festival de St. Germain des Prés ne manqueront pas un nouveau rendez-vous avec le groupe le lundi 26 octobre au Théâtre Marigny. Au programme : la musique du barde barbu. Quelques-uns des chanteurs et chanteuses de l’album seront présents. La soirée sera retransmise en direct et en haute définition (image et son) sur Qobuz.Com (TBC). Bee Jazz généralisera dès la fin de l’année ce nouveau concept sous le nom de « BEElive » (Production et Diffusion de programmes audiovisuels musicaux). Outre des disques du pianiste Edwin Berg et du guitariste Nelson Veras, BeeJazz ajoutera à son catalogue avant la fin de l’année des enregistrements du pianiste Jozef Dumoulin (“Trees are Always Right“ le 29 octobre), du saxophoniste Stéphane Spira en duo avec le pianiste Giovanni Mirabassi (“Spirabassi“ le 5 novembre), et du pianiste Issam Krimi (“Barbara Piano Solo“ le 26 novembre). En préparation : un disque d’André Minvielle avec David Linx consacré à Jon Hendricks. BeeJazz propose également sur Qobuz http://www.qobuz.com l’intégralité de son catalogue en téléchargement sans compression et dans une qualité similaire à celle du CD. Issam Krimi (accompagné sur un titre par Olivier Koundouno au violoncelle) et Nelson Veras nous offrirent live quelques morceaux de leurs albums avant un cocktail au cours duquel Guillaume de Chassy me confia qu’il s’apprêtait à enregistrer à La Buissonne un nouvel album solo. Un autre pianiste, Patrick Favre, auteur d’“Intense“, un disque que j’aime beaucoup, me révéla avoir terminé l’enregistrement du sien avec Gildas Boclé à la contrebasse et Karl Jannuska à la batterie. J’en ai également profité pour apprendre la date de sortie du CD de Loren Stillman “Winter Fruits“ sur Pirouet : le 15 octobre.

 

JEUDI 10 septembre

Le coq et la pendule“, nouveau CD d’André Ceccarelli joué au Duc des Lombards. Sur scène, les morceaux s’allongent, prennent de l’épaisseur, de magnifiques chorus se greffant sur leur moelle mélodique. Quelques thèmes en trio, (un très beau Dansez sur moi), André et Diego Imbert ponctuant subtilement les envolées lyriques de Pierre-Alain Goualch, coloriste émérite, peintre des claviers. Monté sur scène, David Linx éblouit. Il faut tourner la page, The Meeting Place of Waters, Mademoiselle Maman au cours duquel le chanteur scate magnifiquement. Nouvelle série de titres en trio : Paris mai, occasion pour Pierre-Alain d’improviser brillamment au piano ; Tu verras avec Dédé époustouflant aux balais et une version acoustique de Nougayork, David rejoignant ses complices à la fin du morceau pour d’étonnantes vocalises. Linx sur scène jusqu’à la fin du concert, inventant des onomatopées sur Une petite fille en pleurs, Bidonville (qui n’est pas sur le disque), un formidable ‘Round Midnight en rappel pour convaincre  les sourds et les malentendants.    

Toujours de bon conseil, Vladimir de la Fnac Montparnasse m’a fait acheter un disque étonnant qu’il a eu bien du mal à faire venir de Californie. Les quelques exemplaires qui lui sont parvenus après plusieurs mois d’attente ont été vendus dans la journée. J’en ai fort heureusement récupéré un. “Hometown“ (Positone Records) n’est pas le premier disque que Sam Yahel publie sous son nom, mais c’est le premier disque que cet organiste (de Joshua Redman notamment) enregistre au piano. Matt Penman à la contrebasse et Jochen Rückert à la batterie l’accompagnent dans cet opus de 2009 enregistré en 2007 qui mêle compositions originales et reprises parmi lesquelles une version magnifique du Jealous Guy de John Lennon. Le pianiste convoque Thelonious Monk, Eddie Costa, Lennie Tristano et Brad Mehldau dans des voicings d'une virtuosité éblouissante.
Photos © Pierre de Chocqueuse

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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 15:44

 Disco-Dingo.jpgUne pluie de disques jusqu’en novembre. Personne ne s’en plaindra. Reste à en espérer de bons, ceux qui possèdent quelque chose de plus que les autres, ne font pas entendre que de la technique. La liste que je vous communique est bien sûr partiale et incomplète. Certains attachés de presse oublient d’envoyer leurs informations. D’autres ne sont peut-être pas encore rentrés de vacances. Je fais volontairement silence sur les rééditions illégales des labels pirates. Dommage que les majors les laissent allégrement piller des catalogues qu’ils n’exploitent pas eux-mêmes. Enfin, bonne lecture.

 

 DEJA PARUS

-Dans son nouvel album “Double Booked“ (Blue Note/EMI), le pianiste Robert Glasper joue du hip-hop avec le Robert Glasper Experiment et du jazz acoustique en trio.

 

-Un nouveau quintette pour Joe Lovano  dans “Folk Art“, une nouveauté Blue Note.

 

-“N.Y. Project“ le nouvel opus de Raphaël Imbert sur Zig Zag Territoires fait entendre le saxophoniste en trio avec Joe Martin à la contrebasse et Gerald Cleaver à la batterie. 

 

 -“Big Band Emergence“ (Verve/Universal) de Roy Hargrove est le premier enregistrement du trompettiste en grand orchestre. Arrangements de Roy Hargrove, Chucho Valdes, Frank Lacy, Gerald Clayton. La chanteuse Roberta Gambarini participe à deux morceaux.

-Premier disque en trio pour Bee Jazz du pianiste hollandais Edwin Berg avec Eric Surmenian à la contrebasse et Frédéric Jeanne à la batterie. Son nom : “Perpetuum“.

 

-“Le Coq et la pendule“ (Plus Loin Music), hommage à Claude Nougaro réunit André Ceccarelli, Diego Imbert, Pierre-Alain Goualch et David Linx. 


-(“Dedicated to You“), le nouveau disque de Kurt Elling pour Concord a été enregistré Live au Lincoln Center de New York avec le saxophoniste Ernie Watts.

 

-Le saxophoniste Joe Lovano et Brian Blade à la batterie entourent le contrebassiste John Patitucci dans “Remembrance“, son nouvel opus pour (Concord/Universal).

 

-“Plastic Temptation“ est le titre du nouvel enregistrement de l’Uri Caine Bedrock Trio sur Winter & Winter.

 

-Réédition en coffret (4 CD) des  trois albums ECM du duo Chick Corea/Gary Burton : “Crystal Silence“, “Duet“ et “In Concert, Zürich, October 28, 1973“.


-Edité sur le label italien Jazzeyes, “You’ve Got a Friend“, le nouvel opus du pianiste Kevin Hays avec Doug Weiss à la contrebasse et Bill Stewart à la batterie est disponible en import dans certaines FNAC de la capitale.

 

- Tout comme les nouveaux disques de Fred Hersch (“Live at Jazz Standard“ avec son Pocket Orchestra dont fait partie le trompettiste Ralph Alessi) et du John Hollenbeck Large Ensemble (“Eternal Interlude“), des disques édités par le label Sunnyside que devrait prochainement commercialiser Naïve.


-Le nouveau disque du René Urtreger Quintet, avec Nicolas Folmer à la trompette, Hervé Meschinet au saxophone alto et à la flûte, Mauro Gargano à la contrebasse, Eric Dervieu à la batterie et René au piano, est disponible chez Carlyne Music au prix de 13€ (frais d’expédition sur l’Europe inclus). Envoi sous 48 heures dès réception de cette somme. Le commander à Jeanne de Mirbeck, La Prairie, 92410 Ville d’Avray. jdemirbeck@numericable.fr Hâtez-vous, mille exemplaires seulement de ce collector ont été fabriqués.


LES SORTIES DE SEPTEMBRE

-Attendu le 7 septembre : “The Monterey Quartet : Live at the 2007 Jazz Festival“ (MJF Records/Universal) réunit Chris Potter, Gonzalo Rubalcaba, Dave Holland et Eric Harland. - “Choices“ le premier disque de Terence Blanchard sur le label Concord, doit sortir le même jour.

 

-Pas vraiment de titre pour le nouveau CD d’Eric Le Lann enregistré en quartette à New York avec David Kikoski, Douglas Weiss et Al Foster. Sortie le 10 sur Plus Loin Music.


-“Sylvain Luc Standards“ (Dreyfus Jazz), double CD en solo du guitariste (qui joue plusieurs instruments en re-recording), sera en vente le 14. - “Dresden“, double CD ECM du Jan Garbarek Group, un enregistrement en public avec Rainer Brüninghaus aux claviers, Yuri Daniel à la basse électrique et Manu Katché à la batterie, sort aussi le 14. 




-ECM annonce la parution le 21 de “Stone in the Water“, opus en trio du pianiste Stefano Bollani avec Jesper Bodilsen à la contrebasse et Morten Lund à la batterie, des musiciens danois avec lesquels il joue depuis six ans. 



-Le nouvel album du duo Gary Peacock/Marc Copland, “Insight“ sort le 24 septembre sur Pirouet/Abeille Musique.

 

- Le même jour paraît sur ACT “Historicity“, premier disque entièrement en trio du pianiste Vijay Iyer avec Marcus Gilmore et Stephan Crump, ses musiciens habituels.  

 

-“Solo Session, Vol 1“, premier album solo du guitariste brésilien Nelson Veras sur Bee Jazz sort aussi le 24. De même qu’“A l’ombre du saule pleureur“ (Such Prod) du Diego Imbert Quartet et “Bleu“ (Zig Zag Territoires) du batteur Thomas Grimmonprez avec Jérémie Ternoy au Fender Rhodes et Christophe Hache à la contrebasse, deux disques distribués par Harmonia Mundi .

 

- “Open Gate“ le nouveau disque d’Emmanuel Bex en trio avec Francesco Bearzatti et Simon Goubert sur Plus Loin Music, et “Paris Concert“, disque solo de Richard Galliano pour Camjazz enregistré en mars au théâtre du Châtelet, sont aussi attendus le 24.


EN OCTOBRE

-"Wait Till you See Her", nouveau disque du guitariste John Abercrombie sur ECM avec Mark Feldman au violon, Thomas Morgan à la contrebasse et Joey Baron à la batterie, doit paraître le 5 octobre. Tout comme "Testament" de Keith Jarrett, trois CD ECM qui rassemblent des concerts en solo de novembre et décembre 2008 (Londres et Paris).


-Sur “Free for DAG“ (Cristal Records/Harmonia Mundi), la pianiste Sophia Domanich, le contrebassiste Jean-Jacques Avenel et le batteur Simon Goubert invitent le saxophoniste Dave Liebman. Mis en vente le 8 - A cette date, sort “Siren Song“, nouveau disque d’Elisabeth Kontomanou sur Plus Loin Music (dist. Harmonia Mundi) avec Laurent Courthaliac au piano, Thomas Bramerie à la contrebasse, Donald Kontomanou à la batterie et l’Orchestre National de Lorraine sous la direction de Jacques Mercier.  


-Parution le 12 de “Live Forms“ (Yolk/Anticraft) du Matthieu Donarier Trio avec Manu Codjia à la guitare et Joe Quitzke à la batterie.

 

-“Rising“ (Cristal Records/Abeille Musique) de Laurent Larcher sort le 15. Le contrebassiste a enregistré son disque avec le pianiste Mario Canonge et le batteur Tony Rabeson.

 

-Dreyfus Jazz met en vente le 19 “A Quiet Time“, nouvel opus en quartette du pianiste Ahmad Jamal.

 

-Intitulé “Stéréoscope“, le nouvel enregistrement en trio de Stephan Oliva avec Claude Tchamitchian et Jean-Pierre Jullian à la batterie sort sur le label La Buissonne le 22.  

 

- Toujours le 22, le Chant du Monde (distribution Harmonia Mundi) fait paraître “Latinidades, album en big band de Patrice Caratini, et sous le titre de “Seul au petit Opportun“ des enregistrements inédits du regretté pianiste Michel Graillier réalisés dans le club parisien en septembre et décembre 1996 et en mars et Juillet 1999. Un coffret de 6 CD ou une compilation des meilleurs titres sur 2 CD seront proposés à la vente.


- Le Chant du Monde commercialise le même jour la B.O. du film de Jean Achache “Un soir au club“ avec Elise Caron, Michel Benita et Antoine Hervé. Sortie du film fin novembre. -


-Un nouvel album de la chanteuse Gretchen Parlato le 26 sur ObliqSound. Son titre : “In a Dream“. Autour de la chanteuse, Lionel Loueke à la guitare, Aaron Parks au piano et une section rythmique.    

 

-“Think Free“ (Palmetto/Codaex) nouveau disque du Ben Allison Band comprenant Jenny Scheinman au violon, Shane Endsley de Kneebody à la trompette, Steve Cardenas à la guitare, Rudy Royston à la batterie et Ben Allison à la contrebasse doit paraître en France le 30.

 

-CAMJazz annonce la sortie, fin octobre, début novembre, de “Wandering“ enregistrement solo du pianiste Enrico Pieranunzi.

 

ET AUSSI…
Un nouveau disque de Tomasz Stanko le 2 novembre. “Dark Eyes“ réunit autour du trompettiste Alexi Tuomarila au piano, Jakob Bro à la guitare, Andres Christensen à la basse électrique et Olavi Louhivuori à la batterie. - Pas encore de date de sortie pour “Winter Fruits“ de Lauren Stillman (Pirouet/Abeille Musique). L’altiste y est accompagné par Nate Radley à la guitare, Gary Versace à l’orgue et Ted Poor à la batterie. - Pas non plus de date de sortie pour “Disfarmer“, le nouveau Bill Frisell sur Nonesuch, plus proche de la country music que du jazz avec une instrumentation réunissant guitares acoustiques et électriques, violon, pedal steel guitare, mandoline et contrebasse et des reprises de That’s Alright, Mama d’Arthur Crudup et de I Can’t Help It (If I’m Still in Love With You) d’Hank Williams. Certaines FNAC l’importent déjà.

 

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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 11:50
Paris au mois d’août. Le piano fait la fête au Sunside. Seize pianistes se relayeront sur ce noble instrument, chacun d’eux avec son style et ses tics pianistiques. Certains sont des boppers convaincus ; d’autres pratiquent un piano modal ou mélangent hardiment les spécificités harmoniques du bop à des recherches modales sur la couleur sonore, variations sur un ou deux accords qui apportent une grande liberté au soliste.

Nos pianistes s’exprimeront en trio ou en quartette. Des Jam Sessions sont prévues certains soirs. En quartette, piano et saxophone se partageront des chorus que l’on espère créatifs et plein de surprises. Alain Jean-Marie convie ainsi successivement Alexandra Grimal (le 10), Sylvain Beuf (le 11) et Guillaume Naturel (le 12) à répondre à son piano. S’il choisit la formule du trio, le pianiste n’est pas non plus seul à conduire l’improvisation. La contrebasse ne tient pas qu’un rôle rythmique, elle s’affirme comme une véritable voix mélodique.

Deux musiciens dominent cette programmation. Non qu’ils soient meilleurs que leurs collègues, mais ils recueillent tous les suffrages. On ne présente plus Enrico Pieranunzi, auteur d’une discographie aussi abondante que passionnante, l’un des plus grands pianistes transalpins, voire européens, un maître aussi à l’aise dans Scarlatti que dans le jazz et qui, les 3 et 4 août, portera le bel été au Sunside. Avec son trio « américain » - Matt Brewer à la contrebasse et Gerald Cleaver à la batterie - , Yaron Herman affole le monde du jazz par ses improvisations marathoniennes, véritables feux d’artifice de notes transformant les nuits en jours. Pas moins de quatre dates (du 13 au 16) lui sont réservées.

Seize pianistes donc pour une pluie de notes lumineuses, des variations rythmiques aussi subtiles qu’inattendues. On consultera le site du club pour ne manquer personne.

Loin de Paris en août, le blogueur de Choc ne pourra pas vous rendre compte des prestations de Pierre Christophe (le 1er), Jobic Le Masson (le 5), Antonio Faraò (les 17 et 18), Vincent Bourgeyx (le 24), ou d’Alexandre Saada (le 30) qui consacre son programme à Herbie Hancock. Bons concerts aux heureux possesseurs de billets et bonnes vacances à tous les autres.
Pianissimo, du 1er au 30 août au Sunside, 60 rue des Lombards 75001 Paris. http://www.sunset-sunside.com/


Photos © Pierre de Chocqueuse
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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 12:46

Lundi soir 12 janvier, dans le grand foyer du théâtre du Châtelet, l’Académie du Jazz remettait ses récompenses annuelles devant un parterre, de journalistes, musiciens, directeurs de maisons de disques et représentants du ministère de la culture.
Présidée par François Lacharme, la cérémonie débuta à 19 heures et fut suivie d’un cocktail animé au cours duquel tous purent étancher leur soif.
Attribué à “Jazz Covers“ ouvrage rassemblant plus de 650 pochettes de disques, le Prix du Meilleur Livre de Jazz fut le premier décerné. Jean-Luc Choplin, directeur du Châtelet, le remis à Joaquim Paulo, collectionneur Portugais et auteur de l’ouvrage qui avait spécialement fait le voyage de Lisbonne.
Auteur d’un des plus beaux disques de 2008, le contrebassiste norvégien Arild Andersen s’était également déplacé pour recevoir le Prix du Jazz Européen, le label ECM se voyant également récompensé en la personne de Norma Winstone, récipiendaire cette année du Prix du Jazz Vocal. Lorsqu'
André Francis lui remit son prix, Arild découvrit qu'André était la voix qui naguère présentait les concerts du Festival d’Antibes, la voix qui intoduit le Miles Davis Quintet dans l'album "Miles Davis in Europe". Très ému, il improvisa à la contrebasse sur l’un de ses morceaux.
Présente elle aussi, Norma reçut son prix des mains de MC Solaar et nous chanta What’s New, Enrico Pieranunzi l’accompagnant au piano.
Ce dernier se vit remettre le Prix du Meilleur Inédit pour  “Yellow & Blue“, enregistré à Lausanne en 1990 avec Marc Johnson à la contrebasse. Immense pianiste, Enrico joua magnifiquement la première pièce de l’album, Je ne sais quoi, puis avec Jean-François Zygel, nous offrit une improvisation acrobatique à quatre mains.
Hervé Sellin et son (presque) tentet nous joua un extrait de “Marciac - New York express“, meilleur disque enregistré par un musicien français. Invité surprise, Alain Goraguer lui remit son prix avant d’interpréter en quartette le thème du film “J’irai cracher sur vos tombes“ adapté du livre de Boris Vian. Xavier Cherrier du groupe Chanson plus bifluorée lut un texte de ce dernier et Nicole Bertold, animatrice infatigable de la fond’action Vian, nous parla de Boris dont on célèbre cette année le cinquantième anniversaire de la disparition.
Absents, Daniel Humair, Joachim Kühn et Tony Malaby ne purent se partager le Grand Prix de l’Académie du Jazz pour “Full Contact“, une production du label Bee Jazz. En Afrique du Sud, le batteur avait envoyé une bande-son dans laquelle, au sein même du fameux parc Kruger, il remerciait l’Académie. Mohamed Gastli de Bee Jazz se vit confier le précieux trophée.
L’événement tant attendu de cette soirée inoubliable fut bien sûr l’attribution du Prix Django Reinhardt. Cinq finalistes et deux lauréats ex-aequo, Médéric Collignon et Géraldine Laurent, un troisième et dernier tour de scrutin académique n’ayant pu les départager. Accompagnés par la contrebasse de Bruno Rousselet et la batterie de Karl Jannuska, Médéric à la trompette de poche et Géraldine au saxophone alto soufflèrent quelques notes brûlantes autour d’Art Deco, un thème de Don Cherry. Assoiffés par deux heures d’émotion, les invités prirent les bars d’assaut. La fête ne faisait que commencer.

De gauche à droite et de bas en haut sur les photos: François Lacharme - Arild Andersen à la contrebasse - Norma Winstone reçevant son prix - Enrico Pieranunzi au piano - Alain Goraguer - Médéric Collignon et Géraldine Laurent lauréats du Prix Django Reinhardt.


Pas de fête sans l'infatigable Marcel Zanini. Jean-Louis Chautemps tient également une forme éblouissante.


François Lacharme, un président content en compagnie de Jean-François Zygel. A gauche, la charmante Lou Mollgaard, attachée de presse des éditions Taschen, discute avec Joaquim Paulo, auteur de "Jazz Covers" livre primé par l'Académie.


Glenn Ferris et Enrico Pieranunzi échangent quelques verres. Guillaume de Chassy sans Daniel Yvinec. Ils sortent prochainement un album ensemble. A droite, Hervé Sellin pense déjà à son prochain disque et à un autre prix.

Toujours Jean-Louis Chautemps qui aime bien mes photos. A ses côtés Franck Bergerot, rédacteur en chef de Jazz Magazine, Glenn Ferris sans verre ni trombone et Laurent de Wilde, Prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz en 1993. Chautemps l'a obtenu en 1965. Heureux et amoureux, Médéric Collignon, Prix Django Reinhardt 2008, embrasse Céline sur la photo de droite.

N'oublions pas Emmanuel Fouquet, infatigable barman patenté, présentant les excellents vins du Gard qu'il sert et ressert sans se tromper ni les couper. Le rouge, Arpège, une cuvée de 2006, possède un arôme de sous-bois. De nombreux fruits rouges le parfume. Chorus, un blanc de noir fruité de 2007, se boit divinement bien en apéritif. Le vigneron propriétaire, Philippe Briday, possède le domaine Combe de la Belle http://www.combedelabelle.com On l'applaudit des deux mains.

Prix Django Reinhardt (musicien français de l’année) : Médéric Collignon & Géraldine Laurent.
Grand Prix de l’Académie du Jazz (meilleur disque de l’année) : Daniel Humair, Joachim Kühn, Tony Malaby « Full Contact » (Bee Jazz / Abeille Musique).
Prix du Disque Français (meilleur disque enregistré par un musicien français) : Hervé Sellin tentet « Marciac – New York express » (Cristal / Abeille Musique).
Prix du Musicien Européen (récompensé pour son œuvre ou son actualité récente) : Arild Andersen.
Prix de la Meilleure Réédition ou du Meilleur Inédit privilégiant un Travail Editorial Exceptionnel : Enrico Pieranunzi, Marc Johnson « Yellow & Blue Suites » (Challenge / Intégral Distribution).
Prix du Jazz Classique : Harry Allen « Hits by Brits » (Challenge / Intégral Distribution).
Prix du Jazz Vocal : Norma Winstone « Distances » (ECM/Universal).
Prix Soul : David Sanborn « Here & Gone » (Decca / Universal).
Prix Blues : Big James  « Thank God I Got the Blues » (Jamot Music / www.bigjames.com).
Prix du livre de Jazz : Joaquim Paulo « Jazz Covers » (Taschen).

Photos ©Pierre de Chocqueuse

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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 17:23

Touchstone est une pierre de touche, siliceuse, noire et très dure. Inattaquable par les acides, on l’utilise pour tester la pureté de l’or et de l’argent. Elle donne son nom à une nouvelle série d’ECM, 40 albums à prix réduits enveloppés dans d’élégantes pochettes ultraplates.

Certains incontournables - “Facing You“ de Keith Jarrett,“Open to Love“  de Paul Bley, “Private City“ de John Surman, (« un best-seller » me confie Vladimir de la Fnac Montparnasse) -  sont depuis toujours au catalogue. D’autres références se faisaient désespérément attendre. Parmi eux, les deux disques de Bass Desire, groupe éphémère du contrebassiste Marc Johnson réunissant Bill Frisell et John Scofield aux guitares et Peter Erskine à la batterie, leur second album “Second Sight“ étant plus rare que le premier.
The Call“ de Charles Lloyd manquait depuis longtemps dans les bacs des disquaires. En quartette avec un Bobo Stenson particulièrement inspiré au piano, le saxophoniste affiche un lyrisme émouvant.

Conception Vessel“ de Paul Motian était également introuvable. La musique, allègre, empiète sur les vastes terres de la world music. Charlie Haden et Sam Brown, le guitariste d’“Expectations » de Keith Jarrett participent à l’enregistrement. Ce dernier joue du piano et de la flûte. Il tient seulement le piano dans le très beau “Gnu High“ de Kenny Wheeler, dernière séance à laquelle il participe en tant que sideman .

Je ne connaissais pas "Balladyana" de Tomasz Stanko, un disque de 1976. Le trompettiste polonais m’était alors inconnu. Je l’ai découvert tardivement, en 1997, dans “Litania“, un chef d’œuvre. "Balladyana" est le disque fort, âpre et rugueux, parfois sauvage d’un quartette se passant de piano. Marcin Wasilewski n’est pas encore là pour tempérer la musique, cette dernière possèdant une réelle épaisseur.


Régulièrement disponible en import japonais, “Dreams So Real“ de Gary Burton, recueil de morceaux composés par Carla Bley, devient enfin abordable. Nous sommes en 1975 et le vibraphoniste joue alors avec deux guitaristes, Mick Goodrick et le jeune Pat Metheny. Ce dernier vient d’enregistrer “Bright Size Life“, son premier album ECM. Un peu plus tardif, “American Garage“  ne se trouvait pas facilement, de même que deux des trois CD de John Abercrombie réédités dans cette série : le premier Gateway (AbercrombieHollandDeJohnette) et “Sargasso Sea“ du duo AbercrombieTowner.

Les amateurs de Chick Corea se réjouiront de voir réapparaître ses “Children’s Songs“, charmant recueil de courtes pièces pour piano (la sixième est célèbre) et son “Trio Music, Live in Europe“ avec Miroslav Vitous et Roy Haynes, trio mémorable qui a tout à fait sa place dans l’histoire du jazz. Enfin les admirateurs de Steve Kuhn (absent de cette série) attendront janvier la réédition d’un coffret regroupant trois de ses disques des années 70 parmi lesquels “Playground“ avec Sheila Jordan et le magnifique “Ecstasy“ en solo.

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