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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 09:28
VENDREDI 15 mai
Un bonheur ces « nuits du piano jazz » qu’organise l’Esprit Jazz dans l’église de Saint-Germain-des-Prés. L’écho gigantesque de l’édifice pose problème, mais les pianistes qui s’y sont succédé en solo les années précédentes - Jacky Terrasson en 2005, Brad Mehldau en 2006, Martial Solal en 2007 et Yaron Herman l’an dernier - sont tous parvenu à le résoudre, adaptant leur jeu à l’acoustique du lieu, nous laissant en mémoire des concerts fantastiques. On attendait beaucoup de la prestation de Kenny Barron, « musicien pour musicien » et légende vivante du piano jazz, styliste du bop attaché au swing et à la tradition. Hélas, le pianiste mit beaucoup de temps à atténuer une résonance qui modifiait la sonorité de ses notes, les rendait partiellement inaudibles, certains auditeurs mieux placés percevant plus clairement que d’autres sa musique. Barron s’est-il rendu compte de ce problème sonore ? Imperturbable, il joua sans trop de foi ni de feeling, presque mécaniquement, un piano aux harmonies brouillées par un son déficient. Essayant de développer un jeu en block chords pour améliorer la clarté de son instrument, il finit par utiliser au minimum les pédales, à donner puissance et dynamique à son jeu. La vraie dimension du pianiste apparut alors. Nous l’avions entendu bâillonné. Nous découvrîmes un musicien raffiné, un harmoniste capable d’un profond lyrisme. Trempant son instrument dans le soleil des îles, il fit danser les notes d’un joyeux calypso, se mit à faire danser ses notes, le blues offert en rappel achevant de rassurer les fans de son piano.

LUNDI 18 mai
Enrico Rava à Sciences Po. Après un magnifique album new-yorkais publié en début d’année (“New York Days“, un disque ECM chroniqué dans ce blog en février), le trompettiste retrouve Paris avec un nouveau quartette italien au sein duquel brille le jeune tromboniste Gianluca Petrella. Amoureux de la mélodie, Rava laisse ses musiciens installer une tension qu’il apaise. La musique s’organise autour de la solide contrebasse de Piero Leveratto qui relie entre-eux les instruments de l’orchestre et constitue avec le batteur Fabrizio Sferra une section rythmique souple et flottante à laquelle se joint parfois le pianiste Giovanni Guidi. Electron libre de la formation, ce dernier accompagne avec parcimonie, joue peu de notes mais fascine par ses silences, son sens du placement, ses longs voicings élégamment rythmés. Il peut tout aussi bien installer un fiévreux ostinato rythmique pour soutenir une improvisation collective des vents que jouer de longues lignes dissonantes et abstraites, inventer des harmonies inattendues. A cet univers pour le moins onirique et sensible, s’oppose celui de Petrella, tromboniste exubérant et expressif qui recherche l’échange, multiplie les effets de growl et utilise sa sourdine pour souffler généreusement une grande diversité de sons. Associé à la trompette de Rava, le trombone de Petrella éblouit autrement, assure de vigoureux contre-chants à une trompette davisienne qui exprime avec chaleur une musique intensément lyrique. Tous deux chantent de délicieuses petites musiques felliniennes, esquissent des pas de danses villageoises, soufflent généreusement les couleurs éclatantes de mélodies diaprées qui conservent la chaleur du soleil transalpin.

Photos © Pierre de Chocqueuse

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 11:30
Il n’a pas non plus sommeil et mobilise toute une équipe qui assure la bonne marche du festival. Sur cette photo, toutes souriantes, quelques belles des prés de Saint-Germain. De gauche à droite : Nicole Hognon (trésorière), Donatienne Hantin (directrice du festival), Véronique Tronchot (partenariats et évènements spéciaux) et Géraldine Santin (communication, édition et billetterie). Les deux représentants de la gent masculine sont Frédéric Charbaut (directeur artistique du festival) et Christophe Deguelt (manager de Jacky Terrasson, Yaron Herman, Michel Portal et de nombreux jazzmen). On aimerait être à leur place.

LUNDI 11 mai
Initialement prévu au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, le concert de Jacky Terrasson se déroula finalement dans un des salons de l’hôtel Lutetia. On attendait de découvrir le nouveau trio du pianiste – Ben Williams à la contrebasse et Jamire Williams à la batterie - , mais c’est avec la section rythmique de Yaron Herman qu’il effectua sa prestation. Dès le premier morceau, Morning, un thème couplé à Autumn Leaves, Matt Brewer et Gerald Cleaver parviennent à maintenir un tempo fluide qui se prête idéalement aux improvisations de Jacky. Malgré quelques flottements bien compréhensibles, leurs instruments répondent présents aux nombreuses inventions d’un piano espiègle. La contrebasse enrichit la musique de ses propres harmonies, lui donne des rythmes, des couleurs mélodiques. Jacky sculpte de petites notes perlées, plaque des accords puissants dans les graves. Il se lâche, alterne de longs voicings aux grappes de notes enveloppantes et de courtes cellules mélodiques que sa main gauche fait danser. En solo dans Mirror, il éblouit par sa capacité à improviser autour de quelques notes, de les commenter, sa main gauche jouant un ostinato rythmique. Il enchaîne sur un blues, une improvisation fiévreuse aux variations inattendues, puis sur Métro, un thème  à grande vitesse que Gerald Cleaver mène tambour battant. Il est temps pour Michel Portal de monter sur scène. Difficile et exigeant, ce dernier attache beaucoup d’importance à la sonorisation de ses instruments. Je ne l’aime pas au saxophone soprano, le préfère à la clarinette et à la clarinette basse. Michel recherche la compétition et pousse Jackie à réagir, à jouer son meilleur piano. Passé le “bras de fer“, la complicité s’installe, les idées circulent, la musique prend le dessus et devient passionnante.

MARDI 12 Mai
Un voyage de deux heures en compagnie du Hadouk Trio et le moral est au beau fixe. Certains prétendent que leur musique n’est pas du jazz. Ils ne savent pas qu’elle est ailleurs, qu’elle brasse une quantité de formes et de couleurs musicales et constitue une expérience sonore unique. Ils sont trois, mais utilisent une quantité incroyable d’instruments. Outre des claviers, Loy Ehrlich joue de la kora et du hadjouj, la basse des gnawas, trois cordes montées sur une peau de chameau dont il tire des harmonies inattendues. Ses claviers plein d’épices et d’arômes nous font monter au ciel. Ils gardent en mémoire quantités de sons et de couleurs, se transforment en santoor dans Barca Solaris et se font piano dans Suave Corridor. S’il ne joue plus guère de saxophone, Didier Malherbe souffle dans toutes sortes de flûte, dans un orgue à bouche du Laos, mais surtout dans un doudouk, hautbois arménien en bois d’abricotier dans lequel il module des notes d’une tendresse exquise. Il provoque aussi des mouvements cosmiques, fait tourner des toupies sur de larges tambourins, nous plonge dans un Tourneblues tourbillonnant. Pour rythmer la musique, lui donner le goût du bois et du métal, Steve Shehan est l’homme providentiel. Comme l’a joliment écrit Bruno Heuzé, « le diaphragme du monde bat entre ses peaux ». Il les frappe avec ses mains, les caresse, libère les sons de la matière. Comme ses complices, Steve utilise un grand nombre d’instruments, parmi lesquels un hang, sphère de métal sonnant comme un steeldrum. Le groupe interpréta quelques-unes de ses compositions les plus fameuses. Un programme riche en moments oniriques au sein duquel, conduit par le Train bleu des savanes, on entre dans un pays imaginaire au sein duquel valsent des Toupies tambours et dansent des Dragons de lune. Photos © Pierre de Chocqueuse  
 
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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 12:49
LUNDI 27 avril
Tony Malaby, Bruno Chevillon et Daniel Humair au Sunside. Un saxophone ténor, une contrebasse et une batterie se parlent, se répondent, posent des couleurs sur une musique qu’ils créent en commun. Un trio sans leadership, mais trois musiciens expérimentés qui prennent des risques et les assument ensemble, les instruments mélodiques et rythmiques étant placés sur un pied d’égalité, la batterie tenant un rôle tout aussi important que la contrebasse et le ténor. Humair pousse d’ailleurs ses camarades à visiter des territoires harmoniques inexplorés, à improviser une musique organique cohérente et neuve. Au  ténor, Malaby raconte des histoires, improvise avec passion des phrases sinueuses pleines de notes fiévreuses et puissantes. La contrebasse de Chevillon dialogue avec le saxophone, lui apporte un soutien rythmique, mais peut tout aussi bien s’exprimer en solo ou proposer une nouvelle ligne mélodique au ténor. Car ce jazz moderne et inventif n’est pas sans poésie. Le saxophone gronde, éructe, étrangle ses notes, mais peut aussi se faire miel et chanter de vraies mélodies, le trio parvenant toujours à surprendre.


JEUDI 30 avril 
"La Tectonique des Nuages" à Nantes, au Grand T. Il a fallu plusieurs années d’efforts à Laurent Cugny pour mettre sur pied son opéra jazz dans une version concert. L’idée d’un opéra s’imposa à lui en 1992. Après bien des péripéties, il fut présenté la première fois à Vienne en 2006 puis joué deux fois à Paris au Théâtre de la Ville l’année suivante. "La Tectonique" est à nouveau d’actualité. Laurent Cugny complète l’enregistrement de l’album dont la sortie est prévue en janvier 2010. L’opéra vient d’être repris avec succès à la Comédie de Saint-Etienne et à Nantes au Grand T. Pour l’avoir entendu dans cette dernière salle, je me demande bien pourquoi la presse spécialisée l’a si longtemps ignoré. La musique de toute beauté sert une histoire fantastique que l’on quitte éblouit. La Tectonique des nuages, c’est d’abord une pièce de l ‘écrivain portoricain José Rivera, une magnifique et émouvante histoire d’amour. Celestina del Sol (Laïka Fatien) a l’étrange pouvoir de modifier le temps et de changer les hommes. Aníbal de la Luna (David Linx), un bagagiste de l’aéroport de Los Angeles la prend en stop un soir. Il pleut à verse, la terre menace de trembler. La nuit qu’ils passent ensemble va durer deux ans… Comédien et metteur en scène, François Rancillac a adapté la pièce et offert à Laurent Cugny un livret qui respecte sa dramaturgie. David Linx, Laïka Fatien et Yann-Gaël Poncet sont ses trois personnages. Ils dialoguent, échangent des répliques, passent du langage parlé au chant, s’investissent dans de vrais rôles d’acteur, certaines scènes étant jouées sans musique. Chargé des didascalies, un comédien (Gaël Lescot) assure les liaisons entre les scènes, vous fait pénétrer dans l’histoire et en donne les clefs. Yann-Gaël Poncet a écrit les textes des chansons, des thèmes superbes que les voix se partagent, ensemble ou séparément, du solo au trio. L’orchestre qui réunit dix formidables musiciens (Sylvain Gontard, Pierre-Olivier Govin, Thomas Savy, Denis Leloup, Jérôme Regard…) offre de nombreuses combinaisons instrumentales. On y entend un trio, un quintette à vents, des morceaux en sextette et en septette. Au piano, Laurent Cugny assure les transitions entre les scènes, esquisse des harmonies qui enchantent. Il y a peu de chorus, juste quelques mesures pour une trompette, un trombone... Les instruments habillent magnifiquement des voix superbes, apportent un contrepoint sonore aux dialogues des personnages et une large palette de couleurs aux chansons. Ils collent à l’action, commentent la pluie que versent les nuages, la suspension du temps, installent l’ambiance de fin du monde dans laquelle baigne la pièce. Une formidable réussite à découvrir dans quelques mois sur disque et, souhaitons le, sur scène dans sa version opératique.
Photos © Pierre de Chocqueuse
  
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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 15:44
François Couturier sort peu d’albums. Ceux qu’il nous confie témoignent du travail d’un musicien discret et exigeant qui ne joue jamais de notes inutiles. Fin mélodiste, le pianiste n’exhibe jamais gratuitement sa technique, mais la met au service des beaux paysages sonores qu’il invente. Fasciné par l’œuvre du cinéaste Andreï Tarkovski, il fit paraître en 2006 sur ECM “Nostalghia – Song for Tarkovsky“, un magnifique album de compositions inspirées par ses films qui contiennent peu de musique. Viatcheslav Ovtchinnikov puis Edouard Artemiev se la partagent, ce dernier, un électro-acousticien, n’apportant que des sons. Avec “Solaris“ (1972), la musique classique rentre parcimonieusement dans l’univers du cinéaste. Jean-Sébastien Bach, son compositeur préféré avec Giovanni Battista Pergolèse et Henry Purcell, se fait entendre dans trois de ses films. François n’a pas cherché à illustrer des images. Il pose son propre regard sur l’œuvre de Tarkovski et met en musique les émotions qu’elle suscite. Une vision qu’il confie à un quartette à l’instrumentation inhabituelle. Piano, violoncelle, accordéon et saxophone soprano donnent des couleurs souvent très sombres à la musique et restituent la noirceur des films de Tarkovski. Relevant de la musique classique occidentale, l’harmonie engendre ici des improvisations d’une lenteur majestueuse, véritables méditations spirituelles proches de cette esthétique du silence que partagent certains enregistrements ECM. Les mélodies fascinent par leur gravité, leur lyrisme, l’austère lumière intérieure qu’elles expriment. Couturier a puisé certaines de ses idées dans l’œuvre de Bach et le “Stabat Mater“ de Pergolèse. Il cite également le thème d’une sonate pour piano et violoncelle d’Alfred Schnittke. Deux des acteurs préférés de Tarkovski, Erland Josephson et Anatoli Solonitsyne (l’inoubliable Andreï Roublev) lui ont également inspiré des musiques. De même les extraordinaires images du “Sacrifice“ filmées par Sven Nykvist, le chef opérateur du grand Ingmar Bergman.
Après de nombreux concerts donnés par le quartette, la plupart en Suisse et en Allemagne, “Nostalghia – Song for Tarkovski“ fut présenté dans une version audiovisuelle à Montbéliard en janvier 2008, puis à Strasbourg et à Nevers. L’apostrophe / théâtre des Arts de Cergy-Pontoise le programmait le 3 avril. Pendant une heure et quart, François Couturier et ses musiciens - Anja Lechner au violoncelle, Jean-Louis Matinier à l’accordéon, Jean-Marc Larché au saxophone soprano - jouent et improvisent sur des photos d'archives, des extraits des sept films du défunt metteur en scène. A la régie, Andreï Tarkovski, le propre fils du cinéaste décide des visuels, peut les ralentir ou ajouter des séquences filmées si les improvisations se prolongent. Il est difficile de savoir quand commencent ces dernières. Elles se confondent avec les thèmes mélancoliques que les musiciens développent rêveusement sur des images de toute beauté. Un grand moment magique et envoûtant.

Photos Anja Lechner - François Couturier & Andreï Tarkovski  © Pierre de Chocqueuse. Photo de groupe en concert © L' - Arnaud Vasseur  
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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 12:40
Depuis le 17 mars, le jazz s’expose au musée du quai Branly, là où dialoguent les cultures, et ce n’est que justice. Métissage de traditions musicales européennes et africaines sur la terre d’Amérique, il grandit à Storyville, quartier de la Nouvelle-Orléans peuplé de tripots, de bars et de maisons closes. Sa fermeture en 1917 favorise sa migration. Chicago et New York l’accueillent et le sortent de l’ombre. Livery Stable Blues couplé avec Dixie Jass Band One-Step, premier 78 tours de l’Original Dixieland Jass Band et premier disque de jazz publié, se vendra à un million d’exemplaires ! Moins populaire après la fin de la seconde guerre mondiale et la disparition des grands orchestres swing, le jazz change, devient adulte et élitiste, hérite d’un vocabulaire harmonique sophistiqué, de nouvelles conceptions rythmiques et s’exporte dans le monde entier. Aujourd’hui encore, il ne cesse de se nourrir au contact des musiques et des cultures du monde, de tout absorber et de se transformer.

Son influence sur le siècle n’a pas été seulement musicale comme en témoignent les œuvres rassemblées quai Branly sous les auspices de Daniel Soutif, ancien collaborateur de Jazz Magazine et du Centre Pompidou. Cinéastes (“Le Chanteur de Jazz“, 1927 est le premier long-métrage parlant), photographes (Carl van Vechten qui fut l’exécuteur testamentaire de Gertrude Stein ; plus près de nous William Claxton, Roy DeCarava et Herman Leonard) et peintres s’en inspirent. Le jazz s’illustre, se met graphiquement en scène, se dessine. Il faut prendre le temps d’arpenter la longue « rue » de son histoire, gigantesque timeline aux vitrines pleines de documents, livres, journaux, pochettes de disques, recueils de partitions et dessins.

Avec elle, on remonte le temps de 1917 à nos jours, visite organisée en dix sections chronologiques dans lesquelles s’exposent des œuvres d’une grande diversité. Ici “Le Tumulte Noir“ de Paul Colin (1927) ; plus loin “Jazz“ d’Henri Matisse, un ensemble de pochoirs sur papier, de découpages initialement consacrés au cirque. Pablo Picasso, Kees Van Dongen, Piet Mondrian, Fernand Léger, George Grosz, Jean Dubuffet (“Jazz Band Dirty Style Blues“), Jean-Michel Basquiat et bien sûr Jackson Pollock dont on peut admirer le fascinant “Watery Paths“ sont les noms les plus célèbres de ce vaste parcours. Une rétrospective à vocation anthropologique qui permet aussi de découvrir de nombreux artistes moins réputés, oubliés ou méconnus. Citons Archibald J. Motley, Jr., Winold Reiss dont on peut admirer son “Interprétation of Harlem Jazz“, et Thomas Hart Benton qui fut le professeur de Pollock.

Les musiciens ont souvent reproduit des œuvres de peintres et de dessinateurs sur les pochettes de leurs albums. The Forest and the Zoo“ un tableau de Bob Thompson illustre celle d’un disque de Steve Lacy. Le saxophoniste Ornette Coleman choisit “White Heat“ une peinture de Pollock pour habiller “Free Jazz“ son album manifeste. Des œuvres de Juan Miró figurent sur des pochettes de Toshiko Akiyoshi et de Dave Brubeck. Celle de “Misterioso“ de Thelonious Monk est une peinture de Chirico. Andy Warhol en conçu quelques dizaines dont plusieurs pour Blue Note. Celles de David Stone Martin, Burt Goldblatt, Reid Miles, Pierre Merlin et Gil Mellé comptent parmi les plus belles Jazz Covers de l’aventure du jazz.  

Parmi les nombreux extraits de films que l’on peut voir, “L’Aurore“ de Friedrich Wilhelm Murnau fascine par la beauté de ses images, ses mouvements de caméra, son rythme. “La Notte“ de Michelangelo Antonioni (1961) hypnotise au contraire par sa lenteur, l’intelligence de ses cadrages, son merveilleux noir et blanc. Giorgio Gaslini en composa la musique, son quartette animant une fête nocturne dans le jardin de la maison de campagne d’un riche industriel. Consacrez quatre minutes à l’étonnant ballet de toupies que les designers Charles et Ray Eames tournèrent en 1957 sur une poignée de notes funky.

Ce n’est pas sans émotion que l’on découvre le premier numéro de Jazz Hot, le numéro du Point de janvier 1952 (rien à voir avec l’hebdomadaire) consacré au jazz, remplie de photos de Robert Doisneau ou le fameux Jazz 47 (la couverture est de Charles Delaunay dont plusieurs œuvres sont exposées), revue dans laquelle Jean-Paul Sartre écrivit un article fameux sur le jazz. « La musique de jazz, c’est comme les bananes, ça se consomme sur place. » en sont les premières lignes. Et puis dans une vitrine, un ouvrage cher à mon cœur : “Negro Drawings“ de Miguel Covarrubias (1904-1957), peintre, illustrateur et caricaturiste mexicain de grand talent. Publié à New York en 1927, son livre est un fascinant recueil de dessins sur les clubs, les dancings, les personnages pittoresques des longues nuits du jazz.

Le Siècle du Jazz“ s’expose quai Branly jusqu’au 28 juin. Randy Weston et les Gnawas y donnent deux concerts les 27 et 28 mars. Le catalogue de l’exposition (448 pages, 49, 90€) mérite sa place dans toute bonne bibliothèque jazzistique.http://www.quaibranly.fr/

Crédits Photographiques :
Façade du musée © Pierre de Chocqueuse - Fernand Léger : “Jazz (Variante) © Paris, Galerie Berès - Winold Reiss : “Interpretation of Harlem Jazz“ (1925) © Collection particulière –  Miguel Covarrubias : “Drummer“ © Collection de l’auteur – George Grosz : “Matrose im Nachtlokal“ © Collection privée.
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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 09:46
L’endroit est magnifiquement situé. Aux portes des Cévennes dans un ancien domaine vinicole de cinq hectares en partie agricole, se dresse un mas ancien en pierres de taille. Sa grande terrasse fait face à un parc ombragé. Son rez-de-chaussée a été partiellement aménagé en studio d’enregistrement. Le studio proprement dit, 150m2 de surface au sol, possède de larges baies vitrées. Il donne sur les grands arbres surplombant la maison. La cabine technique, une pièce de 90m2, la plus grande de l’hexagone, bénéficie de la même vue apaisante. Une salle pour les musiciens, avec bar, salle à manger et billard la prolonge. Aux étages, des appartements, des salons, de vastes chambres qui donnent sur la campagne. Ouvert depuis 1994, le studio Recall a accueilli de nombreuses vedettes. Alain Bashung, Césaria Evora, les Gipsy Kings, Noir Désir n’ont pas été les seuls à lui faire confiance. Jacky Terrasson, Yaron Herman, Pierre de Bethmann, Bireli Lagrène, Sylvain Luc, Guillaume de Chassy, David Linx, Paolo Fresu, Bojan Z, Olivier Ker Ourio y ont également enregistré. Pour la bonne raison que Philippe Gaillot, le maître des lieux, possède de très grandes oreilles. Ingénieur du son expérimenté, c’est aussi un musicien qui sait écouter et conseiller ses clients. Ancien élève de Mike Stern et de John Scofield, fan de Miles Davis, mais aussi de Keith Jarrett et de Jimi Hendrix, il joue fort bien de la guitare, a enregistré plusieurs albums et connaît aussi bien la musique que ses illustres visiteurs. 

Ce n’est toutefois pas pour vanter les qualités professionnelles de Philippe – des musiciens le feront mieux que moi - que je rédige ce texte. Il vient de casser sa tirelire pour réaménager son studio et le suréquiper d’un matériel technologique de pointe. La grande cabine qui abrite la batterie n’est plus seule à l’occuper. En cas de besoin, une seconde peut accueillir le piano, un Steinway de concert. Une porte de près de deux mètres permet son passage et l’acoustique, comme celle des autres cabines, a été traitée en conséquence. De grande taille également, une troisième isole les instruments de percussions. Deux autres, plus petites, ont été construites en arrondi sur les côtés. La cabine dévolue à la contrebasse voisine avec celle prévue pour la batterie. La dernière permet l’enregistrement des voix ou d’éventuels instruments dont il convient de clairement restituer les timbres. Grâce à de larges fenêtres, les  musiciens suivent des yeux ce que font leurs collègues et gardent un contact visuel avec l’ingénieur du son. Ces cabines n’atteignent pas le toit du bâtiment situé à plus de six mètres du sol. Philippe en a donc profité pour installer sur l’une d’elles une mezzanine. Sa hauteur donne à cet espace ouvert une acoustique différente. Les cuivres semblent déjà apprécier sa résonance particulière. D’autres instruments se laisseront probablement tenter.

Ces travaux améliorent sensiblement le confort des musiciens. Leurs instruments isolés, ils peuvent refaire facilement de nouvelles prises, corriger leurs erreurs, gagner du temps et de l’argent. Philippe innove également en leur proposant un système révolutionnaire et unique d’écoute casque. Neuf postes équipés de consoles 24 voies équipent désormais le studio. Un par cabine. Montés sur roulettes, les quatre derniers accompagnent les musiciens qui enregistrent hors cabine. Chacun maîtrise l’écoute de son casque, obtient le son qu’il souhaite entendre. Il peut régler le volume de chaque instrument, choisir son équalisation, sa réverbération et sa panoramique. Libre, parfaitement indépendant, le musicien fait son propre mixage. Celui qui est hermétique aux boutons peut utiliser le système habituel, une écoute casque réglée de la console principale, une Amek conçue par Ruppert Neve (40 pistes enregistrement simultané, 80 voies au mixage). L’ingénieur du son assure les réglages. A vous de jouer, de sortir votre meilleur musique et de faire des miracles.
Studio Recall :
http://www.studiorecall.com
Photos du studio © Patrick Lavabre - photo du mas © Philippe Gaillot - Philippe Gaillot et Jacky Terrasson © Pierre de Chocqueuse 
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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 17:33

Comme le montre cette photo, c’est devant des caméras de télévision que nos Pères Noël rouges de colère en sont venus aux mains. Les cris et les coups plurent jusqu’à l’intervention de la police impuissante à rattraper les traîneaux des fuyards tirés par des rennes en apesanteur capables de parcourir le ciel à des vitesses considérables.  

Parmi les nombreux cadeaux commandés à Santa Claus par les parents des enfants sages, figure toujours en bonne place le recueil de chansons de Noël que Diana Krall enregistra en 2005. “Christmas Songs“ bénéficie des couleurs somptueuses d’un grand orchestre, le Clayton/Hamilton Jazz Orchestra. Même le nunuche Jingle Bells déménage. En tenue de soirée sur la pochette de son disque, la chanteuse scate et tient une forme éblouissante. Sa voix rauque, parfois juvénile (Santa Claus is Coming to Town, d’une actualité pour le moins frappante) magnifie ces mélodies qui ont probablement bercé son enfance. On se délecte à l’écoute de The Christmas Song, le seul morceau en quartette de l’album. La guitare d’Anthony Wilson donne de l’élégance à Winter Wonderland. Celle de Russell Malone joue un rôle essentiel dans Christmas Time is Here. Autres perles, Let it Snow et Santa Claus is Coming to Town permettent d’apprécier l'assurance de Diana au piano, chaque morceau mettant en valeur un ou plusieurs instruments au cours d’improvisations concises, contrepoints brillants à des arrangements qui le sont tout autant. Confiés à John Clayton et à Johnny Mandel, ces derniers anesthésient vos soucis, chassent la bile et mettent de bonne humeur. La musique idéale de votre réveillon.

Un film à voir ou à revoir en cette période de fêtes. John Huston le réalisa en 1987, peu de temps avant sa mort. Je le considère comme l’un des plus important de sa carrière, probablement son plus profond bien que le ton y soit léger et l’ambiance à la fête. Dans une vieille maison de Dublin, le 24 décembre 1904, les vieilles demoiselles Morkan reçoivent. Une soirée joyeuse au cours de laquelle se révèlent les blessures, la fragilité des convives. Adapté de “The Dead“ la plus longue et la dernière nouvelle des “Dubliners“ de James Joyce, “Gens de Dublin“ est un grand film sensible sur le temps qui passe, la vie qui défile et la mort qui attend. Pour donner poids et véracité au récit de Joyce, Huston offre des acteurs irlandais à sa fille Anjelica et s’efface derrière une caméra qui scrute, observe et saisit les émotions, les gestes et les regards furtifs de ses personnages vieillissants. Admirable et bouleversant.




JOYEUX NOEL 
à tous et à toutes.







Installé à Trafalgar Square, près de la colonne Nelson, ce sapin est celui qu’offre chaque année la Norvège à la ville de Londres.
Photos ©Pierre de Chocqueuse


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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 18:17

Ce dimanche, suivez les pérégrinations du blogueur de Choc dans les rues, les musées et les disquaires de Londres. En raison des fêtes, la semaine du Blogueur de Choc ne reprendra qu’en janvier. Suivez le blogueur de Choc…

LUNDI 15 décembre
Une journée à Londres. J’y traînais souvent dans les années 70, envoyé en mission par Best, le concurrent de Rock & Folk afin d’y couvrir des concerts de rock. Au début des années 80, travaillant pour le Billboard, je traversais la Manche plusieurs fois par an pour rendre compte de mes activités à la direction européenne du journal qui y avait ses bureaux. J’y fis la connaissance de Mike Hennessey. Très cultivé, fin connaisseur du jazz, il est l’auteur d’un excellent livre sur Kenny Clarke (“Klook, the Story of Kenny Clarke“) qui n’a jamais été traduit. Nous avions sympathisé, et mes séjours londoniens s’accompagnaient en général d’une soirée au Ronnie Scott. Mike y avait sa table. Un concert d’Elvin Jones m’est resté en mémoire. Ma dernière visite remontait à 1981. La ville possédait un aspect bariolé. D’honorables gentlemen en habit côtoyaient des hippies à longs cheveux, des skinheads au visage criblé d’épingles à nourrice et aux cheveux coupés à l’iroquoise. Un monde excentrique dans lequel le Britannique conservait un flegme imperturbable, un humour très particulier, pince-sans-rire et plein de traits d’esprit.


Depuis septembre 2007, la gare de Saint Pancras accueille L’Eurostar. Construite au XIXe siècle, elle a été récemment restaurée de même que sa façade en brique, celle de l’ancien Midland Grand Hotel, impressionnant bâtiment néogothique victorien. Offert chaque année par la Norvège pour remercier Londres de son soutien lors de la première guerre mondiale, un sapin de 20 mètres trône près de la colonne Nelson à Trafalgar Square. Pas de pluie, mais un vent froid et humide remonte la Tamise. Des Français et des caméras de surveillance absolument partout. Peu de voitures, mais de très nombreux taxis toujours fabriqués sur le même modèle, l’Austin FX4 ou « taxi noir » qui fait toujours partie du paysage urbain. Les autobus rouges à impériale circulent presque les uns derrière les autres. N’étant pas accessible aux personnes handicapées, le plus célèbre d’entre eux, le Routemaster, a été malheureusement retiré de la circulation en 2003.


Les Horse Guards de Whitehall font toujours le bonheur des touristes. Passé Westminster Bridge, les berges ont été aménagées, transformées en promenade. Installés pour les fêtes, de petits chalets de bois proposent leurs horreurs, made in China pour la plupart. Le Tate Modern expose de grandes toiles de Mark Rothko. Le Shakespeare’s Globe Theater exhibe son architecture de style élisabéthain. Non loin de là, Borough Market, le plus vieux marché couvert de Londres étale ses produits. Bouchers, poissonniers, fromagers y sont installés depuis que les Romains construisirent un premier pont sur la Tamise. Le lundi, la plupart de ses échoppes sont malheureusement fermées. Dans le même quartier s’élève l’Eglise Collégiale de Saint Saviour et Sainte Mary Overie, un édifice du treizième siècle devenu cathédrale en 1905. Pas de visite possible sans déranger les employés de la Barclay’s Bank qui assistent à un office de Noël spécialement célébré pour eux avec chorale, cuivres et enfants de chœur à profusion. On imagine mal Vuitton ou Cardin offrir des messes à leur personnel dans nos églises parisiennes. Les Anglais portant chapeau melon et parapluie ont disparu de la City. Les John Steed et les
traditions se perdent au Royaume-Uni gagné par la mondialisation.

Déjeuner dans un très beau pub de Fleet Street, l’ancienne Old Bank of England ouverte jusqu’au rachat du bâtiment par des brasseurs de bière qui le transforma en pub. C’est dans ses très vieilles caves que le barbier Sweeney Todd (récemment porté à l’écran sous les traits de Johnny Deep) hachait menu ses victimes transformées en tartes par Madame Lovett sa complice. Cette macabre découverte n’empêche pas de se restaurer. Un jeune Français courageux devenu londonien m’avoue travailler entre dix et douze heures par jour. Les Anglais déjeunent rarement au restaurant. Ils achètent des sandwichs qu’ils avalent tout en continuant à manipuler les ordinateurs de leurs bureaux. Ils sont bien payés, mais les loyers chers, et les très nombreuses pintes de bières qu’ils engloutissent pénalisent une bonne partie de leur budget.

Annie Leibovitz
expose ses photos (les années 1990-2005) à la National Portrait Gallery jusqu’au 1er février 2009. Outre les nombreux clichés de rock stars qu’elle fit pour Rolling Stone, elle photographia des danseurs (Mikhail Baryshnikov), des acteurs et des actrices (Brad Pitt, Nicole Kidman, Demi Moore enceinte) et la Reine d’Angleterre. Un reportage sur Sarajevo au début des années 90, un autre sur l’élection d’Hillary Clinton au Sénat, des autoportraits et des photos de ses trois filles et de sa famille complètent l’exposition. Les collections permanentes recèlent quelques trésors. Au deuxième étage, la galerie Tudor contient d’admirables portraits de la Reine Elisabeth I, d’Henri VIII, de Cromwell et une étonnante peinture anamorphique du Roi Edouard VI. Les tableaux sont loin d’être de qualité égale, mais c’est avec émotion que je découvre des portraits de Roger Fry et celui de l’écrivain Lytton Strachey peint par Dora Carrington (1993-1932). Scénariste et auteur de théâtre, Christopher Hampton nous a magnifiquement raconté leur platonique relation passionnée dans “Carrington“ un film de 1995, une grande réussite. Emma Thompson et Jonathan Pryce en sont les principaux interprètes. Fry et Stachey, mais aussi Virginia Woolf, sa sœur Vanessa Bell et E.M. Foster, faisaient partie du Groupe de Bloomsbury, réunion d’artistes et d’intellectuels qui vivaient dans ce quartier du centre de Londres.


La nuit est tombée sur Piccadilly Circus et ses immeubles couverts de néons appellent à la consommation. Les magasins de disques interpellent. Je cherche sans succès des CD de Mike Westbrook, John Dankworth, Michael Gibb (“In the Public interest“ un enregistrement Polydor de 1973 en big band avec Gary Burton, Steve Swallow et les frères Brecker). Les albums Deram de Mike Westbrook (le formidable “Celebration“) John Surman et Michael Gibbs réédités par Universal il y a quelques années sont devenus introuvables. Si les disques Fontana de Tubby Hayes encombrent les bacs, ceux de John Dankworth manquent cruellement. On déplore l’absence de “What the Dickens !“, “The Zodiac Variations“ (avec de prestigieux invités américains parmi lesquels Clark Terry, Bob Brookmeyer, Lucky Thompson, Phil Woods et Zoot Sims) et “The $1.000.000 Collection“, trois albums des années 60 qui comptent parmi ses grandes réussites. On peut en trouver quelques morceaux mêlés à des extraits de ses enregistrements antérieurs pour Esquire et Parlophone dans un coffret de 4 CD que Dankworth partage avec son épouse, la chanteuse Cleo Laine (“I Hear Music, A Celebration of the Life and Work of Cleo Laine & John Dankworth“). Seuls les disques hatOLOGY de Mike Westbrook sont disponibles. Mes copies étant usées, je recherche “Pier Rides“ et “A Little Westbrook Music“ qui ne semblent pas exister en CD. Je n’ai guère plus de succès avec Gordon Beck. Le “Beck-Matthewson-Humair Trio" de 1972 (Dire Records) est curieusement disponible, mais les premiers opus du pianiste pour le label Major Minor font défaut. De même que le premier album de Kenny Wheeler avec le John Dankworth Orchestra, “Windmill Tilter“, un enregistrement Fontana de 1968 absent de ma discothèque.


Les Anglais délaisseraient-ils leur patrimoine jazzistique que les Français connaissent mal ? Le trompettiste Ian Carr publia une passionnante histoire du jazz britannique en 1973, “Music Outside“ (Latimer). J’en reproduis la jaquette. Neil Ardley, Graham Collier, Bob Downes, Michael Garrick, Joe Harriott, Don Rendell, Stan Tracey n’évoquent plus grand chose. On connaît Ronnie Scott grâce à son club de jazz, mais beaucoup moins ses disques. Si Ian Shaw s’est fait un nom en Grande-Bretagne, les musiciens britanniques les plus célèbres semblent avoir du mal à enregistrer chez eux. John Surman et Norma Winstone ont depuis longtemps trouvé refuge chez ECM ; John Taylor et Kenny Wheeler voient leurs albums édités par Cam Jazz, label italien qui accueille aussi Martial Solal.


Alléché par son prix (moins de 5 livres), j’achète “Soundtrack“ de Charles Lloyd, un vieux disque Atlantic. Le morceau le plus long, Forest Flower’69, m’évoque un autre Londres, celui des Beatles et des Rolling Stones. Le mythique Carnaby Street n’est pas loin de Regent Street illuminé pour les fêtes. De luxueux magasins aux enseignes prestigieuses vendent exactement les mêmes articles qu’à Paris. Les soldes ont commencé, mais même à 50 pour cent de son prix, un pull de marque à 300 livres n’est guère abordable. Carnaby Street est bien éclairé. D’énormes baudruches suspendues dans les airs invitent les touristes à parcourir sa voie piétonne, à entrer dans ses boutiques. L’Eurostar m’attend à Saint Pancras. Le métro londonien, le « tube », long cigare étroit, qui circule dans un tunnel à peine plus large, y mène à vive allure. Je m'endors épuisé dans le train du retour.

Photos ©Pierre de Chocqueuse

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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 09:46

Certains d’entre-vous ont lu ce texte, abrité 24 heures sur le blog de Jazzman. Deux papiers sur le même concert furent jugé excessifs. Celui de mon confrère et ami Lionel Eskenazi est donc toujours lisible sur http://www.Jazzman.fr/ Le mien trouve refuge ici, une place toute naturelle. Rendez-vous au Sunside le 9 décembre pour découvrir Mélanie De Biasio, la chanteuse qui étonne.

 

Rêver, partir doucement avec des morceaux lents… Les concerts de Melanie De Biasio nous plongent dans un autre espace temps, dans le swinging London des années 60, lorsque la musique s’inventait soir après soir à la Roundhouse, à l’UFO, hauts lieux enfumés d’un underground branché. On y goûte les arabesques sonores d’une flûte aux notes colorées qui résonnent à perdre haleine, les malices d’un clavinet, livrant avec gourmandise des sonorités électriques et planantes. Cette musique c’est aussi du jazz avec un pianiste aux accords evansiens, une belle et grosse contrebasse qui chante, avec surtout une voix, grave, charismatique qui trouble et emporte. Le second set fut plus rythmé que le premier, un peu avare de morceaux rapides, mais lunaire et onirique. Avec Pascal Mohy au piano, Pascal Paulus au clavinet, Axel Gilain à la contrebasse et Lieven Venken étonnant de douceur à la batterie, Mélanie fêtait mardi dernier au Sunside la sortie française de son album « A Stomach is Burning » (Igloo/Abeille Musique). C’était la toute première fois qu’elle se produisait à Paris. On l’applaudit des deux mains.

(Photo ©Pierre de Chocqueuse)                                                                                                                                            

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25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 15:30
Fumeur de cigares et musicien heureux, Glenn Ferris présentait samedi dernier au Sunset de la rue des Lombards son Ferris Wheel (une Grande Roue en anglais), un nouveau trio à l’instrumentation originale : trombone (le sien), voix, percussions (Ernie Odoom) et contrebasse (Bruno Rousselet).
 
Producteur de disques (un nouvel album du pianiste Donald Brown, « Fast Forward to the Past », sort à la mi-novembre sur Space Time Records, son label), noctambule invétéré et également amateur de cigares, Xavier Felgeyrolles programme et anime à Clermont-Ferrand Jazz en Tête, manifestation clermontoise depuis longtemps incontournable. Ravi Coltrane, Richard Galliano, Gonzalo Rubalcaba, Charlie Haden, Nicholas Payton, Miguel Zenon, Aldo Romano, Monty Alexander sont quelques-uns des musiciens de la 21ème édition de ce festival qui se déroulera cette année du 21 au 25 octobre. Pour tous renseignements : http://www.jazzentete.com/      
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