1 octobre 2009
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MARDI 22 septembre
sortir en France. La musique qu’il contient n’est guère éloignée de celle qu’il nous
fit entendre au Sunside. A la basse électrique, Selcuk Karaman n’a certes pas l’étoffe de Vitous, mais l’énergie que dégage le trio est pour le moins impressionnante. Aydin Esen
enthousiasma par ses voicings de rêve. La main gauche ne quitte guère le clavier du piano et fait entendre un ostinato envoûtant, la droite virevolte et joue divers synthés qui donne des
couleurs à la musique. Possédant un toucher extrêmement fin, il contrôle parfaitement l’attaque et la résonance de ses notes. Ses harmonies délicates enrichissent un jeu souvent rythmique que
drive avec bonheur Volkan Oktem à la batterie.
Le set terminé – une bonne
heure de musique inventive et surprenante - , je cours au Duc écouter Murat Öztürk. Né en Lorraine en 1973 d’un père turc et d’une mère italienne, le pianiste a suivi les cours de piano de
la Bill Evans Piano Academy de Paris et a enregistré deux albums passés inaperçus. Mieux produit et contenant d’excellentes compositions, le troisième risque de le faire connaître à un public plus
large. Murat joue un piano souvent modal aux harmonies raffinées, fait entendre peu de notes, mais les choisit avec goût. Il s’entend très bien avec la contrebasse chantante et mélodique de
Gautier Laurent. Son batteur Olivier Strauch joue par contre un peu fort compte tenu de l’approche minimaliste du piano, un jeu tout en douceur dans lequel compte la moindre nuance.
Murat nous offrit quelques morceaux de son nouveau disque - un Fog’s Frog Blues très réussi, une version de Crossing my Bridge un peu décevante par rapport à celle,
miraculeuse, de l’album – , mais aussi Soyle, morceau qui donne son nom à un premier opus de jeunesse. On suivra attentivement la carrière de ce musicien attachant.Photos © Pierre de Chocqueuse