Les musiques des nombreux
groupes dans lesquels joue Marc Buronfosse ne sont pas forcément miennes. Le contrebassiste de Stéphane Guillaume (ce dernier
doublement récompensé cette année par l’Académie du Jazz) m’a fait parvenir son nouveau disque en quartette et j’avoue être complètement séduit. Par le son de prime abord, ample, soigné, mettant
les instruments en valeur. Mirrors la première plage nous plonge d’emblée dans un paysage onirique. Contrebasse et piano font circuler les notes du thème sur fond de percussions.
Le soprano expose une mélodie qui scintille, résonne et se développe naturellement, la musique prenant son temps pour se construire et respirer. Agréablement
surpris, on écoute le morceau suivant, The Cherry Tree, pour découvrir une musique ouverte et colorée qui regarde vers l’Orient, une ritournelle enchanteresse habillée de manière
très personnelle (une flûte de bambou en souffle les notes). Le saxophone baryton mène alors le bal, porte le groupe vers des sommets. Conquis, on écoute bien sûr l’album en entier pour découvrir
neuf compositions originales admirablement ciselées, une rythmique constamment réactive aux discours de deux formidables solistes. Jean Charles Richard (saxophones soprano et baryton, shenai et bansurî) et Benjamin Moussay (pianos acoustiques et synthétiseurs)
changent souvent d’instrument, en mêlent parfois plusieurs, chaque morceau possédant des couleurs spécifiques. Celles de Before the Second Round sont splendides. Piano acoustique,
synthétiseurs et saxophones entrelacent leurs sonorités. Le rythme prend chair pour encadrer et valoriser un flux musical mobile et changeant, une pâte sonore foisonnante et lyrique. La
contrebasse de Marc Buronfosse soutient une cathédrale sonore, sert humblement la musique sans jamais se mettre en avant.
Antoine Banville fait de même. Point de tambourinades superfétatoires, mais une batterie subtilement présente et de courts solos de Marc dans
Serial Blues et Treize qui conclut magnifiquement l’album, la parfaite interaction de la rythmique profitant aux solistes.
Benjamin Moussay joue son meilleur piano (After the Second Round, Serial Blues, Illinx Bassline
contiennent de très beaux voicings). Souffleur véloce et puissant, Jean-Charles Richard
trempe aussi ses lèvres dans un baume apaisant.
Ce disque, une autoproduction actuellement non disponible chez les disquaires, me transporte et m’enchante. Son auteur se fera un plaisir de vous l’expédier contre une somme de 15 euros port compris. Son mel : contact@marcburonfosse.com - Son site : www.marcburonfosse.com