Ma première rencontre avec Philippe Adler remonte à 1976. Journaliste à l’Express, il était venu interviewer Ringo Starr dans la suite qu’occupait ce dernier à l’hôtel George V. Alors attaché de presse, je ne me doutais pas que ma future passion pour le jazz et les hasards de la vie nous lieraient d’amitié. Je n’ai d’ailleurs aucun souvenir de ce que nous nous sommes dit ce 17 septembre. Peu de choses probablement. Philippe Adler cachait sa timidité sous une certaine froideur, un aspect bourru qu’il réservait à ceux qu’il rencontrait la première fois. Sous cette carapace se dissimulait une âme sensible et généreuse. Je le découvris beaucoup plus tard. Philippe gardait une certaine réserve. Très jeune, j’étais moi-même peu assuré.
Je me revois chez lui à Paris, dans le jardin qui jouxtait son appartement de la rue du Ranelagh en 1986, par une belle journée de début d’été. Jazz Hot se cherchait un nouveau rédacteur en chef et quelques membres de la rédaction du journal dont moi-même souhaitions le voir en endosser l’habit. Monsieur Jazz à RTL – il en dirigea également les programmes au début des années 70 –, puis à l’Express, Philippe Adler avait fondé Rock & Folk vingt ans plus tôt avec quelques amis. Auteur des paroles de Papa Tango Charly pour Mort Shuman, de celles de Destinée pour Guy Marchand, chanson que le film de Jean-Marie Poiré “Le Père Noël est une ordure” avait rendu célèbre, il était alors plongé dans l’écriture sous le regard attentif et bienveillant d’André Balland chez qui il avait publié deux romans débordant de tendresse et d’humour. Acceptant le poste qu’on lui offrait à Jazz Hot, il en ressuscita le courrier des lecteurs, répondant aux nombreuses lettres qu’il recevait par des phrases aussi brèves que percutantes. Il apporta à la revue un ton différent, celui d’une plume impertinente, irrévérencieuse et drolatique. Ses Hot News, 4 pages désopilantes d’informations et de photos aux légendes saugrenues, ne manquèrent pas de faire du bruit.
Philippe resta dix-huit mois à Jazz Hot, rajeunissant le lectorat du « vieux tramway bringuebalant et rouillé qui venait de traverser une zone de fortes turbulences », gagnant par l’humour de nouveaux lecteurs ouverts comme lui à d’autres musiques. S’il aimait surtout le jazz de Duke Ellington, de Count Basie, de Dizzy Gillespie et de Shorty Rogers, il appréciait le jazz moderne, les jeunes musiciens qui en faisaient l’histoire. Comment oublier nos journées de rires ponctuées de déjeuners pantagruéliques chez Marcel, restaurant de la rue Saint-Nicolas et proche du passage de la Boule Blanche dans lequel le journal s’était installé ? Comment oublier nos deux virées à Besançon, au festival Jazz en Franche-Comté, avec Patrick Tandin, Julien Delli-Fiori et Ferdinand Lecomte ?
Le cœur sur la main et attentif aux autres, Philippe s'amusait mais travaillait aussi beaucoup. Avec Jazz Hot sur les bras, il trouva le temps d‘écrire deux autres romans “Les amies de ma femme”, son plus grand succès adapté pour le cinéma par Didier Van Cauwelaert et “Graine de tendresse” dans lequel la rédaction de son journal devient celle du Serpent Charmeur, « une jolie bande de toqués sympathiques » dont un certain Calqueuse est le chef de pub. En 1987, Jean Drucker, PDG de M6 qui souhaitait pérenniser une émission de jazz sur la chaîne, le chargea de l’animer. Diffusé tous les lundis à une heure tardive, Jazz 6 connut une longévité exceptionnelle, l'émission s’arrêtant définitivement en 2008. Ne pouvant mener de front trois activités, Philippe organisa son départ de Jazz Hot. Il m’avait beaucoup encouragé à écrire. J’étais prêt. Il m’en remit les clefs.
Les années passaient, mon fils Julien grandissait. Philippe lui téléphonait au moment des fêtes et, prenant une autre voix, il devenait Yoyo, le lutin préféré du Père Noël. Julien avait-il été sage ? Tout tremblant au bout du fil, il lui assurait toujours que oui. Philippe publia trois autres romans et, en 1994, nous rédigeâmes à quatre mains “Passeport pour le Jazz” qui reçut éloges et critiques positives lors de sa parution l’année suivante. Largement remaniée et complétée, une seconde édition parut deux ans plus tard. Quittant son « coron » de Boulogne-Billancourt, Philippe s’était installé à Plaisir. Nous déjeunions ensemble lorsqu’il se rendait à Paris. Il finit par délaisser complètement la capitale et je prenais le train pour aller le voir. Il avait coupé sa moustache et pour le magazine gastronomique 3 Étoiles, réalisait des interviews de grands chefs étoilés. Il était particulièrement fier du long entretien que lui accorda Paul Bocuse en 2013 et dont ce blog se fit bien sûr l'écho.
Malade depuis plusieurs mois, il n’acceptait aucun visiteur, exceptés les membres de sa proche famille, son fils Jean-Christophe et sa fille Emmanuelle. C’est elle qui me prévint de son décès. Le 12 mars, jour de la fête de Pourim, le carnaval juif – cela ne pouvait mieux tomber –, Philippe, né le 16 juin 1937, retrouvait là-haut ses parents et amis disparus, Philippe Koechlin qu’il aimait beaucoup, les musiciens qu’il admirait, ses chats (Ellington, Thelonious, Dizzy...) qui le consolaient. Je l’imagine faire la fête avec eux autour d’une table bien garnie, du jazz plein les oreilles, son éternel cigare au bec, heureux sous la protection du Bon Dieu. Ce dernier n’est-il pas lui aussi un fumeur de havanes ?
-Après les pianistes Maurice Vander et Horace Parlan partis en février, Jean-Christophe Averty, Pierre Bouteiller, Tommy LiPuma (qui venait de produire le nouveau disque de Diana Krall) et Gérard Terronès nous ont aussi quittés en mars, mois tristement endeuillé.
QUELQUES CONCERTS QUI INTERPELLENT
-Pour commencer, rendez-vous au Duc des Lombards. Benny Golson s’y produit les 3, 4 et 5 avril et il serait dommage de ne pas l’écouter. Né en 1929, créateur des standards inoubliables que sont Along Came Betty, I Remember Clifford ou de cette Blues March qui fut l’indicatif de “Pour ceux qui aiment le jazz”, le saxophoniste est une des dernières vraies légendes d’une musique à laquelle il contribua activement. Sa participation aux Jazz Messengers d’Art Blakey dont il assuma un temps la direction, le Jazztet qu’il codirigea avec Art Farmer furent quelques-uns de ses titres de gloire. On est surpris de l’entendre jouer aussi bien aujourd’hui. Sa sonorité reste moelleuse, chaude, généreuse, et son phrasé fluide. Depuis l’an dernier, il tourne en Europe avec Antonio Faraò au piano, Gilles Naturel à la contrebasse et Doug Sides (batterie). Ils seront avec lui au Duc pour servir sa musique.
-J’ai découvert Ben Rando en 2012 lorsqu’il officiait au piano au sein de Dress Code, un groupe qui nous laisse un album sur lequel plane fortement l’ombre du second quintette de Miles Davis. Benjamin Rando sort aujourd’hui un premier disque sous son nom. La musique en est très différente, du jazz teinté de folk, des chansons jazzifiés qui laissent beaucoup de place à l’improvisation des solistes, une jeune américaine, Sarah Elizabeth Charles, se chargeant de les chanter. On peut ne pas adhérer à son timbre de voix, mais les orchestrations très soignées de cet opus regorgent de belles couleurs et d’inventions mélodiques. Naguère membres de Dress Code, le saxophoniste Yacine Boularès et le batteur Cédric Bec sont de l’aventure, Sam Favreau à la contrebasse et l’excellent guitariste Federico Casagrande complétant la formation. Le 5 au New Morning, elle fêtera la sortie de “True Story” (Onde Music / InOuïe Distribution) sur lequel on prêtera attention.

-Le 7, le Gil Evans Paris Workshop au grand complet investit le New Morning à l’occasion de la parution de “Spoonful” (Jazz&People / PIAS) son premier disque, deux CD(s) renfermant une musique généreuse qui laisse également beaucoup de liberté aux solistes. À la tête d’une quinzaine de jeunes musiciens, Laurent Cugny reprend et modernise les arrangements de Gil Evans, propose ses propres compositions et des morceaux qu’il a lui-même arrangés, Lilia de Milton Nascimento, Manoir de mes rêves de Django Reinhardt, My Man’s Gone Now de George Gershwin bénéficiant des rythmes et des timbres élégants qu’offre l’instrumentation d’un grand orchestre. Citer les noms des musiciens qui entourent Laurent sur cette photo serait fastidieux pour le lecteur de ce blog. Vous les trouverez dans le livret de son album que vous allez sans tarder acquérir. Grâce à eux, le jazz rajeunit et continue d’exister.
-Avec Yoni Zelnik (contrebasse) et Donald Kontomanou (batterie), le pianiste Yonathan Avishai se produira en trio au Sunside le 14. Il enregistra avec eux “Modern Time”, premier de ses deux disques pour le label Jazz&People, la découverte d’un pianiste sensible qui joue peu de notes, mais les aère par une utilisation judicieuse du silence, sait bien les choisir et dont la musique, ancrée dans la tradition, relève bien du jazz. Avec César Poirier (clarinette et saxophone alto) qui le 15 s’ajoutera au trio du pianiste, la musique se teintera de couleurs néo-orléanaises. Avec Inor Sotolongo (percussions) indisponible ce soir là, César participa à l’enregistrement de “The Parade”, son deuxième album, réussite incontestable qui nous transporte dans les Caraïbes, et au sein duquel le boléro et l’habanera font bon ménage. Un de mes 13 Chocs 2016, un disque à écouter sans tarder.
-Fred Nardin au Duc des Lombards le 20. On l’y rencontre souvent, toujours prêt à tenir le piano du club. Prix Django Reinhardt 2016 de l’Académie du Jazz, Fred se prépare à enregistrer un disque en trio. C’est avec Or Bareket à la contrebasse et Leon Parker à la batterie que le Duc le programme. Pianiste de l’Amazing Keystone Big Band, il surprend par la modernité de son piano. Avec lui, l’instrument reste attaché au blues, à l’histoire du jazz, parle le swing et le bop. Enregistré en quartette en 2013 et publié en janvier 2016, “Watt’s” ne reflète pas les progrès accomplis par le pianiste. On l’écoutera plutôt dans “Low Down”, un album plus récent du saxophoniste Jean-Philippe Scali et l’on attendra patiemment le sien dont la sortie nous est annoncée cette année.
-Monty Alexander à la Philharmonie de Paris, salle Pierre Boulez, le 23 à 18h00. Originaire de la Jamaïque, il se plaît à mêler le jazz de la grande Amérique au reggae de Kingston, sa ville natale. Vif, brillant, coloré et souvent percussif, son piano a souvent été comparé à celui d’Oscar Peterson. Les albums qu’il a enregistrés pour le label Motéma avec son Harlem-Kingston Express déménagent et contiennent d’étonnantes versions de The Harder They Come (Jimmy Cliff) et de No Woman No Cry (Bob Marley). Andy Bassford (guitare), Hassan Shakur (contrebasse) et Karl Wright (batterie) qui l’accompagnent à Paris jouent depuis longtemps avec lui. Wayne Escoffery au saxophone ténor et Andrae Murchison au trombone donneront d’autres couleurs à sa musique. Leon Duncan (contrebasse) et Jason Brown (batterie) doubleront la section rythmique ce qui promet une belle soirée.
-Houston Person en quartette au Duc des Lombards du 24 au 26 avril. Né en 1934, auteur d’une discographie riche d’une cinquantaine d’albums – il en enregistra une dizaine pour le label Prestige –, ce musicien originaire de la Caroline du Sud possède toujours une sonorité chaude et veloutée au saxophone ténor. Elle convient bien aux ballades qu’il reprend, à ses improvisations toujours mélodiques. J’ignore tout des musiciens qui l’accompagnent à Paris, la chanteuse et pianiste Dena DeRose, le bassiste Ignasi Gonzalez, le batteur Jo Krause, mais je recommande à vos oreilles attentives “Something Personnal”, un disque HighNote de 2015. L’énergie intacte, Houston Person tout feu tout flamme nous donne une leçon de lyrisme.
-Tony Palemaert au Studio de l’Ermitage le 25 (21h00). Il y fêtera la sortie de “Camera Obscura”, disque dont vous trouverez la chronique dans ce blog. Le pianiste apprécie toutes sortes de musiques et les fait siennes au sein d’un univers musical très riche qu’il orchestre avec beaucoup de cohérence. Relevant du jazz, ses improvisations reposent sur des mélodies attachantes qu’il harmonise avec beaucoup d’imagination, ses musiciens contribuant avec lui à la réussite d’une musique très soignée sur un plan sonore. Julien Pontvianne (saxophone ténor et clarinette), Nicolas Moreaux (contrebasse), Karl Jannuska (batterie) et deux des nombreux invités de l’album, Christophe Panzani (saxophone ténor) et Pierre Perchaud (guitare) seront sur scène pour l’interpréter, la recréer autrement. Le guitariste Federico Casagrande qui a enregistré un bel album avec le maestro Enrico Pieranunzi (“Double Circle” sur Cam Jazz) assurera la première partie du concert. Enregistré avec Joe Sanders (contrebasse) et Ziv Ravitz (batterie), “Fast Forward”, son nouveau disque, paraîtra le 19 mai.
-On retrouve Christophe Panzani, Pierre Perchaud et Karl Jannuska dans le sextet de Nicolas Moreaux attendu au Sunside le 26. Le bassiste m’était inconnu avant la parution de “Fall Somewhere”, grand prix du disque de l’Académie Charles Cros en 2013, un double CD atmosphérique et lyrique à la croisée du jazz et d’autres musiques populaires. Puis vint son “Belleville Project”, musique d’un film imaginaire co-signé avec le saxophoniste américain Jeremy Udden dans laquelle Pierre Perchaud assure les guitares et le banjo. Olivier Bogé au saxophone alto et Antoine Paganotti à la batterie complètent la formation d’un compositeur qui lui apporte de vraies mélodies, met en scène une musique inspirée évoquant des images, une musique sur laquelle il fait bon s’attarder.
-Duc des Lombards : www.ducdeslombards.com
-New Morning : www.newmorning.com
-Sunset-Sunside : www.sunset-sunside.com
-Philharmonie de Paris : www.philharmoniedeparis.fr
-Studio de l’Ermitage : www.studio-ermitage.com
Crédits Photos : Philippe Adler © Pierre de Chocqueuse – Benny Golson Quartet © Marie-Colette Becker – Ben Rando © Jean-Baptiste Millot – Gil Evans Paris Workshop © Noé Cugny – Yonathan Avishai Trio © Eric Garault – Fred Nardin, Nicolas Moreaux © Philippe Marchin – Tony Palemaert © Sylvain Gripoix – Monty Alexander, Houston Person © Photo X/D.R.



-34ème édition de Banlieues Bleues du 3 au 31 mars. Quatorze villes à laquelle s’ajoute Paris représentée par L’Atelier du Plateau, une salle du 19ème
Le 7 mars, Vincent Courtois (violoncelle), Daniel Erdmann (saxophone ténor) et Julian Sartorius sont attendus à la Marbrerie de Montreuil (20h30) autour d’un projet à géométrie variable intitulé “Les Démons de Tosca # 3”. Le livret de Giacomo Puccini semble inspirer les musiciens. Le défunt groupe Tethered Moon (Masabumi Kikuchi, Gary Peacock, Paul Motian) nous en donna une relecture intéressante en 2002 avec son album “Experiencing Tosca” sur Winter & Winter. Si la musique que fait Vincent Courtois ne relève pas toujours du jazz, ses disques, “West” notamment, méritent des écoutes attentives. “Asian Fields Variations”, un album de musique de chambre que le violoncelliste sort en mars sur ECM avec Louis Sclavis et Dominique Pifarély est également digne d’intérêt.
-Le 14, à la Dynamo de Banlieues Bleues de Pantin (20h30) c’est un concert de jazz que propose The Jazz Passengers, groupe fondé en 1987 par une bande de joyeux drilles qui dépoussièrent avec bonheur le jazz de leurs aînés tout en respectant le vocabulaire et la grammaire de cette musique. Roy Nathanson (saxophone et chant), Curtis Fowlkes (trombone et chant), Bill Ware (vibraphone, Fender Rhodes et chant), Sam Bardfeld (violon) Brad Jones (contrebasse et chant), E.J. Rodriguez (batterie, percussions) et Ben Perowsky (batterie) dynamitent le genre avec humour et savoir-faire. On s’attardera sur les arrangements sophistiqués de “Still Life With Trouble” (enja - Yellowbird), album aussi réjouissant que recommandable qui vient tout juste de paraître.
-Le 15 à l’espace 93 Victor Hugo de Clichy-Sous-Bois (20h30), le pianiste cubain Harold López-Nussa présentera la musique de son dernier album, “El Viaje” (Mack Avenue), publié l’an dernier. En trio avec le sénégalais Alune Wade à la basse et au chant et son frère Ruy Adrián López-Nussa à la batterie et aux percussions. Natif du Sénégal, Wade apporte une touche africaine bienvenue au jazz afro-cubain du pianiste qui délivre une musique rythmée et élégante, enracinée dans la tradition cubaine mais ouverte à d’autres cultures, aux découvertes musicales que lui ont apportées ses voyages.
-On retrouve Pantin et la Dynamo de Banlieues Bleues le 16, toujours à 20h30, pour ce qui m’apparaît être Le concert du mois. “Ida Lupino”, un de mes 13 Chocs de 2016 donne son nom au quartette qui en est à l’origine. Il réunit le piano de Giovanni Guidi, le trombone de Gianluca Petrella, les clarinettes de Louis Sclavis et la batterie de Gerald Cleaver, et fait entendre un matériel thématique très largement improvisé que les musiciens rendent singulièrement inventif. Guidi et Petrella
-Theo Bleckmann
-Pianiste – il a été élève de Samy Abenaïm et de Katy Roberts à la Bill Evans Piano Academy –, compositeur de musiques de films, de musiques pour le théâtre, Laurent Marode est aussi un jazzman attaché au be-bop et au swing. Après “Elephant Walk” en 2014, il publie aujourd’hui chez Black & Blue “This Way Please” un disque en nonet arrangé avec talent et de bonnes idées, la présence d’un vibraphone donnant à la musique une couleur singulière. “This Way Please” swingue avec élégance et réunit des musiciens que le pianiste affectionne. Fabien Mary (trompette), Jerry Edwards (trombone), Luigi Grasso (saxophone alto), David Sauzay (saxophone ténor), Frank Basile (saxophone baryton), Nicholas Thomas (vibraphone), Fabien Marcoz (contrebasse) et Mourad Benhammou (batterie) seront avec lui au Sunset le 9 pour en fêter la sortie.
-Également le 9, Joe Lovano est attendu en quartette au New Morning avec Lawrence Fields au piano, Peter Slavov à la contrebasse et Otis Brown à la batterie. Publié l’an dernier, son dernier album est un enregistrement live de 2005 dans lequel le regretté Hank Jones officie au piano. “Sound Prints”, un live de 2015 enregistré avec Dave Douglas, trompettiste avec lequel il se produit fréquemment, est son album le plus récent. Découvert auprès du trompettiste Christian Scott, Lawrence Fields y tient également le piano. Le New Morning est donc une bonne opportunité de faire le point sur un saxophoniste dont la carrière impressionnante (des disques avec Carla Bley, John Scofield, Kenny Werner, Bill Frisell, Paul Motian, Michel Petrucciani, Henri Texier, Peter Erskine, Steve Kuhn, Marc Johnson, Eliane Elias) reste loin d’être terminée.
-Paul Lay au Café de la Danse le 15 pour le concert de sortie de deux albums qui paraissent simultanément. Réunissant autour du pianiste la chanteuse Isabel Sörling et le bassiste Simon Tailleu, “Alcazar Memories”, un voyage au sein de la chanson populaire, plus particulièrement provençale et suédoise, constituera la première partie du programme. C’est en trio que Paul Lay abordera la seconde, avec Clemens Van Der Feen à la contrebasse et Dré Pallemaerts à la batterie pour jouer “The Party”, « illustration sonore de scènes cinématographiques qui se déroulent lors d'une fête », disque pleinement réussi au sein duquel Paul prend des risques, tente des combinaisons harmoniques aussi belles qu’inattendues.
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-Au Sunside le 17, Jean-Marc Foltz (clarinettes) et Stephan Oliva fêtent la sortie d’un disque depuis trop longtemps attendu. Enregistré en décembre 2015 au studio La Buissonne, “Gershwin”, un opus consacré aux œuvres du célèbre compositeur, devait sortir l’an dernier. Il bénéficia d’ailleurs d’une bonne chronique dans Jazz Magazine (un Choc tout à fait mérité). Mais s’il fut envoyé à la presse, l’album ne fut jamais commercialisé suite à des problèmes de distribution. Capiteuse et sensuelle, arbitrée par le silence dont elle semble naître, prenant son temps pour nous séduire, sa musique a donc eu bien du mal à parvenir jusqu’à nous, a longuement retenu son souffle pour se faire désirer. Elle sera enfin disponible le 31 mars, date à laquelle, toujours sur label Vision Fugitive, paraîtra un album de Stephan Oliva avec la chanteuse Susanne Abbuehl et Øyvind Hegg-Lunde aux percussions.
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-J’apprends par un courriel de Jean-Pierre Vignola que les disques Black & Blue, dont le premier enregistrement réunissant Milt Buckner et Buddy Tate aux Studios Pathé Marconi de Boulogne Billancourt date de 1967, fêteront leur cinquantième anniversaire au Jazz Club Étoile le 30 à partir de 21h30. Trois formations sont au programme de ce jubilé : le trio du pianiste Philippe Duchemin avec Christophe et Philippe Le Van (contrebasse et batterie) ; le Mourad Benhammou Jazz Workers Quintet qui, outre Mourad à la batterie, réunit Fabien Mary (trompette), David Sauzay (saxophone), Guillaume Naud (piano) et Fabien Marcoz ; et le sextette du trompettiste François Biensan dont Michel Pastre (saxophone), Fred Nardin (piano), Stan Noubard Pacha (guitare), Jean-Pierre Rebillard (contrebasse) et François Laudet (batterie).
-Légitimes successeurs des célèbres Double-Six, les Voice Messengers, six chanteurs et chanteuses (Rose Kroner, Andrea Gomez, Vanina de Franco, Emmanuel Lanièce, Augustin Ledieu, Sylvain Bellegarde) qu’accompagnent une section rythmique (Raphaël Dever à la contrebasse et Frédéric Delestré à la batterie) et le piano de Thierry Lalo, fondateur et directeur artistique de la formation seront au Sunside le 31 (deux concerts, 20h00 et 22h00). Si le groupe de Mimi Perrin est souvent à l’honneur (Mimi Medley, un enchainement de huit titres sur lesquels Mimi rajouta naguère des paroles), le répertoire des Voice Messengers reste étonnamment jeune et éclectique. Leur album “Lumières d’Automne” (Black & Blue) reçut le Prix du Jazz Vocal de l’Académie du Jazz en 2008. Récompense méritée pour l’un des meilleurs groupes vocal de la jazzosphère. 
François Truffaut n’était pas à l’affiche du festival Premiers Plans dont la 29ème édition s’est tenue en janvier à Angers. Consacré aux premiers films de jeunes réalisateurs, le festival propose aussi des hommages et des rétrospectives. Les frères Dardenne, Christian Mungiu et Andrea Arnold furent cette année à l’honneur. “Heartstone” de l’islandais Gudmundur Arnar Gudmundsson reçut le grand prix du Jury et le prix du Public dans la catégorie des longs métrages. Il sera projeté à Paris jeudi prochain au Forum des Images (20h30) avant de sortir sur les écrans en octobre. Je ne suis pas resté assez longtemps à Angers pour le voir, mais j’ai admiré une belle actrice, Margarita Breitkreiz, prix d’interprétation féminine pour “Marija” de Michael Koch, et découvert un étonnant film estonien quelque peu fantastique, “Pretenders” de Vallo Toomla. Un grand merci à Xavier Massé pour avoir facilité l’obtention de mon accréditation, à Phil Costing, mon chauffeur et ami, et à Marceline, mon hôtesse et dévouée accompagnatrice.
-On n’a pas oublié Lucky Dog, quartette réunissant Frédéric Borey au saxophone,Yoann Loustalot à la trompette et au bugle, Yoni Zelnik à la contrebasse et Frédéric Pasqua à la batterie. Leur premier et unique CD a fait l'objet d’une chronique dans ce blog en mai 2014. Ils seront le 6 février à bord de la péniche Le Marcounet (Port des Célestins, Quai de l'Hôtel de ville, 75004 Paris) pour présenter le répertoire qu’ils enregistreront à Liège le 7 et le 8 dans le célèbre Jacques Pelzer Jazz Club qui programma naguère les américains de passage. Quartette sans piano, Lucky Dog séduit par les compositions pleines de swing de ses souffleurs, les moments intimes de ses pièces chorales, sa musique ouverte favorisant de nombreux dialogues.
-Habitué du Festival Jazz en Tête, Jeremy Pelt souffle les notes d’un bop moderne et réjouissant. Véloce, le trompettiste étonne par sa maîtrise technique, sa justesse. Ses notes jaillissent, sculptées par un souffle puissant. Il a enregistré dix albums sous son nom, a sévi dans nombre de big bands, accompagné de grands jazzmen et connaît le jazz et son histoire, la modernité de son jeu n’excluant pas de solides racines. Il sera au Sunside le 11 pour célébrer les 80 ans de Louis Hayes, batteur légendaire surtout connu pour sa collaboration avec Cannonball Adderley. Il sera là bien sûr, pour se voir fêter au sein d’un quartette qui, outre Jeremy Pelt, comprend Danny Grissett au piano et Dezron Douglas à la contrebasse.
-Julie Saury et son sextette au Sunside le 24 pour fêter la sortie de “For Maxim” (Black & Blue) dont le sous titre « A Jazz Love Story », résume bien l’enthousiasme qui anime la batteuse de jazz. C’est bien sûr son père Maxim auquel elle rend hommage qui lui donna la passion de cette musique reçue en héritage. Julie Saury a toutefois grandi avec le jazz moderne de son époque, mais aussi par Michael Jackson, Prince, le funk, la musique cubaine, ce qui n’enferme pas sa musique dans le carcan du jazz traditionnel. Elle reprend de vieux standards que jouait son père pour les actualiser, en bousculer les codes, et greffe dessus sa propre histoire. Avec elle, des musiciens amis, certains d’entre eux officiant au sein du Duke Orchestra dont les battements de cœur sont étroitement associés à ses tambours, Aurelie Tropez (clarinettes), Shannon Barnett (trombone et chant), Frederic Couderc (saxophone ténor), Philippe Milanta (piano) et Bruno Rousselet (contrebasse). Il faut saluer Julie !
-David Linx au Duc des Lombards le 24 avec Armel Dupas (piano, claviers), Manu Codjia (guitare), Timothée Robert (basse) et Arnaud Dolmen (batterie). Au programme, “Chronicles”, nouvelle création qui a vu le jour au Théâtre Marni (Bruxelles) le 13 janvier dernier, un concert mêlant textes et musiques, chaque chanson racontant une histoire dans laquelle la mémoire, les souvenirs interviennent. Le chanteur se penche sur son passé pour mieux comprendre le futur, celui de nos enfants, de nos espoirs, et ose un nouveau langage, une nouvelle forme d’expression artistique.
-Au Sunside le 25, le pianiste René Urtreger en trio avec Yves Torchinsky à la contrebasse et Eric Dervieu à la batterie, fidèles entre les fidèles, mais aussi avec Agnès Desarthe qui, l’an dernier, lui a consacré un livre, “Le Roi René” aux 
“Born To Be Blue” est une fiction basée sur des faits réels. Jane et Elaine, les deux personnages féminins magnifiquement interprétés par Carmen Ejogo la révélation du film, incarnent ainsi à elles deux toutes les femmes que Chet a aimées dans sa vie – Helima que Claxton a souvent photographiée, Carol qui a réellement compté pour lui (Jane dans le film), Ruth que l’on voit beaucoup dans “Let’s Get Lost”, film incontournable que Bruce Weber réalisa en 1988, Diane qui fut sa dernière compagne. Si le personnage de Richard Bock qui produisit les premiers disques de Chet Baker sur son label Pacific Jazz est trop stéréotypé pour être crédible, Ethan Hawke dans le rôle de Chet Baker parvient à convaincre. Kevin Turcotte, un jazzman canadien, joue avec bonheur ses parties de trompette – il double aussi celles de Miles Davis et de Dizzy Gillespie qui apparaissent brièvement. Mais, nonobstant sa performance d’acteur, Ethan chante lui-même plusieurs ballades et se montre très émouvant dans ses interprétations de My Funny Valentine et de I’ve Never Been in Love Before, des morceaux que Chet se plaisait à reprendre.
-Dans le cadre du Festival Sons d'Hiver, ne manquez pas le 17 à Arcueil (espace Jean Vilar, 20h30) le duo réunissant le trompettiste Wadada Leo Smith et le pianiste Vijay Iyer, complicité qui trouve son origine dans le Golden Quartet de Smith, formation à laquelle Iyer participa de 2005 à 2010. Un enregistrement ECM de 2016 actualise leurs recherches.
-Publié il y a une quinzaine d’années, “Milagro”, premier album de Natalia M. King, chanteuse et guitariste américaine installée à Paris depuis 1998, fit l’effet d’une bombe : une voix forte, rageuse, expressive criant le blues, chantant le jazz et la soul, naissait au monde. D’autres albums suivirent dans l’indifférence presque générale jusqu’à “Soulblazz” (Jazz Village) en 2014, un disque enregistré avec la complicité de musiciens français (Stéphane Belmondo, Pierrick Pédron, Dominique Cravic). “BlueZzin T’ill Dawn” (“Le Blues jusqu’à l’aube”), un album en quintette de 2016 sur Challenge Records, confirma son retour. Natalia M. King sera sur la scène du Duc des Lombards le 17 et le 18 janvier (19h30 et 21h30). Avec elle : César Poirier (saxophone, clarinette, flûte), Fred Nardin (piano) et Anders Ulrich (contrebasse).
-Sarah Lenka au Sunset le 20 et le 21 avec Taokif Farah et Fabien Mornet aux guitares (ce dernier également au banjo), Malo Mazurié à la trompette et Manuel Marchès à la contrebasse. Après deux disques de jazz, “Am I Blue” en 2008 et “Hush” en 2012, la chanteuse a fait paraître l’an dernier sur le label Jazz & People “I Don’t dress Fine”, album entièrement consacré au répertoire de la grande Bessie Smith, un répertoire qu’elle aborde dans un registre folk / blues en libérant les émotions qui la traversent » tout en préservant la mélancolie de ces chansons par une voix rauque, délicieusement éraillée.
-Cécile McLorin Salvant au Trianon également le 21 (19h00), soirée patronnée par Jazz Magazine. Deux autres chanteuses dont l’une pour le moins discutable assurent la première partie. Qu’importe, car c’est bien Cécile qui nous intéresse. Elle possède une des plus belles voix que le jazz nous offre aujourd’hui, une voix de velours à la large tessiture. Avec elle, le pianiste Aaron Diehl, un orchestre à lui seul. Le blues plein les doigts, il apporte des couleurs et des harmonies contemporaines aux vieilles chansons que Cécile aime reprendre. Paul Sikivie à la contrebasse et Lawrence Leathers à la batterie complètent sa formation. Ils l’entourent dans “For One to Love” (Mack Avenue), publié en 2015 et Prix du Jazz Vocal de l’Académie du Jazz. Pour ma part, je souhaiterais que la chanteuse s’ouvre à un répertoire plus moderne. Elle en a la capacité mais en a t-elle le désir ?
-Yotam Silberstein au Sunside le 26. Le guitariste y fêtera la sortie de “The Village” (Jazz & People), cinquième album publié sous son nom. Il y impose ses lignes mélodiques, son articulation fluide, son intérêt pour toutes sortes de musiques, la milonga argentine, le flamenco, la samba, sans oublier le jazz de Lennie Tristano qui le conduit à des exercices de haute voltige avec son pianiste. Natif de Tel Aviv et installé à New York depuis 2005, Yotam Silberstein bénéficie dans cet enregistrement d’une section rythmique exceptionnelle. Aaron Goldberg (piano), Reuben Rogers (contrebasse) et Greg Hutchinson furent naguère les accompagnateurs du saxophoniste Joshua Redman. Il n’était toutefois pas possible de les faire venir à Paris pour un seul concert. Yonathan Avishai (piano), Yoni Zelnik (contrebasse) et Daniel Dor (batterie) seront donc ses partenaires au Sunside. Difficile donc de faire la fine bouche.
-Le 26, le pianiste Craig Taborn se produira en solo à Vincennes (auditorium Jean-Pierre Miquel, 20h30). Capable de dynamiter le tissu musical, abordant la musique avec une liberté pleine et entière, le pianiste est également capable de faire preuve de lyrisme. Publié sur le label ECM en 2011, “Avenging Angel” étonne par son approche mélodique, sa puissance, ses notes qui hypnotisent.
-Élue en 2015 meilleure vocaliste de Jazz de l’année aux Parliamentary Jazz Awards, récipiendaire des très convoités BBC Jazz Awards en 2001, Norma Winstone se produira en trio au New Morning le 27 janvier (20h30). Glauco Venier (piano) et Klaus Gesing (clarinette basse et saxophone soprano) l’accompagnent dans ses trois derniers albums, tous enregistrés pour ECM : “Distances” (Prix du Jazz Vocal 2008 de l’Académie du Jazz), “Story Yet to Tell” (2010) et “Dance Without Answer” (2014), des opus 
-A l’occasion de la publication de l’album “Jazz, 100 photos pour la liberté de la presse” en vente le 1er décembre – photos de
-Patricia Barber au New Morning le 7. Aujourd’hui moins médiatisée, on l’a un peu perdue de vue. La chanteuse de Chicago qui est aussi une très bonne pianiste se fit remarquer par ses albums et ses textes dès le début dès années 90. “Distorsion of Love”, son disque premier date de 1992. On découvrit une voix grave et envoûtante, une vraie présence qu’elle manifeste également sur scène. La consécration survint lorsqu’elle devint une artiste Blue Note. “Live, A Fortnight in France” (2004) obtint le Prix du Jazz Vocal de l’Académie du Jazz. “Smash”, son dernier enregistrement officiel pour le label Concord, date de 2013. Elle nous rend visite en trio, Patrick Mulcahi (contrebasse) et Jon Deitemyer (batterie) complétant sa formation.
-Un concert de Fred Hersch est toujours un événement. Le pianiste retrouve le Duc des Lombards les 15 et le 16 décembre (deux concerts par soir, à 19h30 et à 21h30) pour des concerts en solo, exercice sans filet dans lequel il excelle. Son disque “Solo” (Palmetto) obtint l’an dernier le Grand Prix de l’Académie du Jazz. Outre des reprises de quelques-uns de ses thèmes, le pianiste y reprend des mélodies d’Antonio Carlos Jobim, Thelonious Monk, Jerome Kern et Joni Mitchell, les rend sensibles et rêveuses, espiègles et fluides. Ses choix harmoniques, sa capacité à faire vivre simultanément plusieurs lignes mélodiques, ses longues tapisseries de notes contrapuntiques révèlent la profonde complicité qui l’unit à son piano.
-Après des concerts très remarqués avec le saxophoniste Dave Liebman, notre pianiste de jazz le plus célèbre, Martial Solal, revient les 17 et 18 décembre au Sunside nous faire tourner la tête en compagnie d’un pianiste qui lui ressemble quelque peu. Comme lui, Jean-Michel Pilc aime masquer les thèmes qu’il reprend, les truffer de citations. Tout standard est le point de départ d’une nouvelle aventure, d’un nouveau morceau. Audaces harmoniques, cascades d’arpèges et de notes perlées, netteté de l’attaque, phrasé fluide, les deux hommes se plaisent à surprendre, à jouer les prestidigitateurs avec humour et logique. Deux concerts par soirée : 19h30 et 21h30 le 17, 18h30 et 20h30 le 18.


-Vincent Peirani (accordéon) et Michael Wollny (piano) au New Morning le 6 pour fêter la sortie de “Tandem” (ACT), un disque enregistré trois ans après “Thrill Box”, un album en trio avec Michel Benita à la contrebasse. Leur nouvel opus traduit une grande variété d’inspiration. Des compositions personnelles mais aussi des reprises de Björk (Hunter), Tomas Gubitch (Travesuras), Samuel Barber (Adagio for Strings), Gary Peacock (Vignette) témoignent de cet éclectisme. Les deux hommes prennent des risques, improvisent, n’ont nul peur des dissonances, ni de séduire par leur lyrisme.
-Apprécié des amateurs exigeants de piano, Steve Kuhn revient jouer au Duc des Lombards les 7 et 8 novembre (deux concerts par soir, à 19h30 et à 21h30) avec David Wong à la contrebasse et Billy Drummond à la batterie. Il a enregistré beaucoup de disques dont certains comptent dans l’histoire du jazz moderne : “Ecstasy” (1974) en solo, “Mostly Ballads” (en solo et en duo avec Harvie Swartz à la contrebasse), “Remembering Tomorrow” (1996) et plus récemment “Mostly Coltrane” (2009) sont de grandes réussites.
-Le Gil Evans Paris Workshop de Laurent Cugny au Jazz Club Étoile le 10 novembre. Seize jeunes musiciens prometteurs qui privilégient harmonies et couleurs et font revivre des arrangements de Gil Evans (
-Né à Bali le 25 juin 2003, le jeune pianiste Joey Alexander, 13 ans, effectue une tournée mondiale à la tête de son trio et sera à Paris, le 12, au Café de la Danse (20h00). Précocement surdoué, le phénomène stupéfie par une technique prodigieuse. Plébiscité par de nombreux festivals, ce protégé de Wynton Marsalis faisait ses débuts sur la scène du Lincoln Center à l’âge de 9 ans. Après un premier disque quelque peu inégal l’an dernier, “Countdown”, son nouvel opus sur Motéma montre les progrès accomplis. On jugera sur place et en direct.
-Joshua Redman et Brad Mehldau en duo à la Philharmonie le 14 (20h30). “Nearness” (Nonesuch), l’album qu’ils ont récemment sorti sous leurs deux noms contient de beaux échanges mais n’est pas exempte de longueurs (les solos parfois interminables de Redman au saxophone soprano, alors qu’il maîtrise mieux le ténor). Quant à Brad, il joue un magnifique piano, notamment dans In Walked Bud de Monk, fait preuve d’un grand lyrisme et éblouit par un jeu inventif et inattendu. Laissez-vous donc tenter.
-Le 14 également, Laurent De Wilde et Ray Lema se produiront à la Fondation Cartier, 261 boulevard Raspail 75014 Paris (20h00) dans le cadre de ses Soirées Nomades (des artistes de la scène investissent le temps d’une soirée les espaces d’exposition et, si le temps le permet, le jardin de la Fondation). Un duo de piano pas comme les autres, le but recherché : éviter les bavardages pour se consacrer à la musique, faire simple pour en dégager la beauté. Au programme “Riddles” (One Drop / Gazebo), le premier disque qu’ils ont enregistré ensemble et qui vient de paraître. Des plages rythmées et lyriques dans lesquelles souffle l’esprit de la danse, et du bonheur plein les oreilles.
-La grande René Marie avec son groupe, Experiment of Truth – John Chin (piano), Elias Bailey (contrebasse), Quentin Baxter (batterie) – au Duc des Lombards les 14 et 15 novembre (2 concerts par soir, 19h30 et 21h30). Elle s’y est produite deux fois, (novembre 2013 et octobre 2014) subjuguant le public du club par sa voix chaude, son jeu de scène félin et sensuel. Après “I Wanna Be Evil” disque consacré au répertoire d’
-Ambrose Akinmusire et son quartette au Sunside le 15 (2 concerts : 19h30 et 21h30).
-Kandace Springs au Jazz Club Étoile le 16 dans le cadre du Blue Note Xperia Lounge Festival. Bonne pianiste habile capable d’écrire de bonnes chansons, cette protégée de Prince qui l’aida à sortir de l’anonymat revendique l'influence de Billie Holiday, Nina Simone, Roberta Flack ou Norah Jones. Très bien produit, bénéficiant dans quelques morceaux de la trompette de Terence Blanchard, “Soul Eyes”, son premier album pour Blue Note au sein duquel jazz, folk et soul font bon ménage, mêle habilement standards et compositions originales. Une chanteuse à suivre que l’on découvrira en trio, Jesse Bielenberg (contrebasse) et Dillon Treacy (batterie) constituant sa section rythmique.
-The Aziza Quartet de Dave Holland au New Morning le 17. Occasion de découvrir le nouvel All Stars d’un contrebassiste qui a marqué l’histoire du jazz. Avec lui son vieux complice Chris Potter au saxophone ténor, Lionel Loueke à la guitare et Eric Harland à la batterie, quatre virtuoses de leurs instruments respectifs, Loueke apportant une touche africaine à la musique d’un groupe qui vient de faire paraître sur Dare Records son tout premier album.
-Cyrus Chestnut au Sunside le 18 mais au sein d’un trio accompagnant l’excellente chanteuse italienne Chiara Pancaldi. Cette dernière, une élève de Sheila Jordan et de Rachel Gould avait enregistré un premier album lorsque le pianiste l’invita à se produire au Dizzy’s Club de New York en janvier 2013. Cyrus Chestnut joue aussi dans son second disque “I Walk a Little Faster” sorti en 2015 sur le label Challenge Records. Chiara Pancaldi s’est également produite au Sunside l’an dernier, avec Olivier Hutman au piano et Darryl Hall à la contrebasse qui une fois encore se verra confier l’instrument, le batteur autrichien Bernd Reiter complétant la formation.
-Le quartette de Charles Lloyd Salle Pleyel le 19 dans le cadre du Blue Note Xperia Lounge Festival. Le saxophoniste a toujours très bien choisi ses pianistes. C’est aujourd’hui Gerald Clayton qui occupe le poste. Si Reuben Rogers assure toujours à la contrebasse, Kendrick Scott est le nouveau batteur d’une formation perméable à des métriques inhabituelles. Un groupe capable de refaçonner le répertoire du saxophoniste, de
-Al Jarreau à l’Olympia le 22, toujours dans le cadre du Blue Note Festival, dans un programme
-Antonio Faraò au Sunside les 25 et 26 novembre avec Stéphane Kerecki (contrebasse) et Daniel Humair (batterie). Le pianiste séduit
-Harold López-Nussa au New Morning le 30 avec son jeune frère Adrián Ruy López-Nussa à la batterie et aux percussions et le sénégalais Alune Wade à la basse et au chant, ce dernier apportant une touche africaine bienvenue au jazz afro-cubain du pianiste. Il enrichit beaucoup “El Viaje”, le nouvel album d’Harold, son meilleur, celui dans lequel il parvient à nous faire voyager, à nous dépayser. Une musique rythmée et élégante, enracinée dans la tradition cubaine mais ouverte à d’autres cultures.

