Bernard est tout excité : Jean-Jacques Dugenoux a décidé de produire son prochain disque, du bop nourricier produit par un assortiment de saucisses reliées par des jacks à un ordinateur. Les francforts font entendre une belle gamme diatonique et la morteau des basses puissantes. La merguez et la chipolata produisent des sonorités graisseuses, des effets dignes des kits de pédales les plus sophistiquées. Découpées en tranches, elles deviennent les tambours de l’orchestre virtuel. Bernard affirme que la saucisse industrielle est plus stable, mais plus fragile que la charcutière. Il se voit déjà lauréat des prochaines Victoires du Jazz. Défendant une musique arabo-andalouse néo-rock’n’rollienne, Ibrahim Collignon vient de remporter la bataille viennoise. Pain béni pour Monsieur Michu. Mauvaise langue, il prétend que le vainqueur se nourrit depuis quelques mois de gros lézards pourpres pleins de vitamines. S’il perd l’année prochaine, Bernard pourra toujours manger ses saucisses. Un musicien qui avale ses instruments ce n’est certes pas banal. Etienne Marcel dont le cousin est pâtissier pense déjà fabriquer des trombones en nougatine. Qui pourra encore prétendre que la musique ne nourrit pas son homme !
Tandis que dans le sud les combats font rage entre partisans du merguezazz, du bop indo-sumérien et de la colique très phrénétique dont les infra-basses font l’objet de savants calculs, le jazz affiche sa bonne santé dans les clubs parisiens. À partir du 28 juin et jusqu’au 1er août, le Sunside organise son traditionnel American Jazz Festiv’Halles, le Duc des Lombards la troisième édition de « Nous n’irons pas à New York » (du 1er au 31 juillet) et le New Morning un festival « All Stars » pour le moins alléchant (du 4 juillet au 3 août). Avec tous ces concerts qui interpellent, les Michu resteront à Paris en juillet. On nous promet quelques jours de beau temps. Un soleil encore pâle surplombe les touristes en vadrouille. Aux terrasses des cafés germanopratins, ils s’attardent à contempler les longues jambes de gazelle épilées à la cire qu’exhibent des parisiennes aux silhouettes de déesse. La soie froufroutante des chemisiers transparents révèle des poitrines généreuses qui font rêver Monsieur Michu. Son épouse a hâte de le conduire en Auvergne. Phil Costing leur a trouvé une pension de famille dans la région peu peuplée des volcans. Monsieur Michu pourra à loisir admirer les belles cuisses des salers, vaches laitières possédant de longues cornes en forme de lyre, une robe acajou et de longs poils frisés. Vous recevrez en septembre des nouvelles de leurs vacances. Les miennes me verront mettre prochainement ce blogdechoc en sommeil. Qu’un bel été vous accompagne !
QUELQUES CONCERTS QUI INTERPELLENT
-Chick Corea avec sa nouvelle formation, The Vigil, au festival de Jazz de la Défense (esplanade de la Défense, 20h00) le 6 juillet. Les amateurs de Return to Forever et de l’Elektric Band apprécieront le disque que vient de publier Universal. Il réunit Chick aux claviers, Tim Garland aux saxophones, flûte et clarinette, Charles Altura à la guitare, Hadrien Feraud à la basse électrique, Marcus Gilmore à la batterie, Pernell Saturnino aux percussions et quelques invités prestigieux. Christian McBride à la contrebasse remplace Feraud pour quelques concerts sur le sol français. Écrites par Corea pour ce nouveau groupe, les compositions de l’album exhalent un fort parfum latin. On y entend surtout un piano acoustique vif et mordant dont les cascades de notes provoquent des étincelles.
-Le pianiste Aaron Diehl en trio au Duc des Lombards le 7 et le 8 avec Paul Silkvie à la contrebasse et Rodney Green à la batterie. L’Académie du Jazz lui a décerné en janvier le prix du jazz classique pour son disque “Live at the Players”. Son nouvel album en quartette s’intitule “The Bespoke Man’s Narrative”. Il y joue un jazz beaucoup plus moderne, car Diehl est tout aussi capable de jouer du bop que d’interpréter Scott Joplin et Jelly Roll Morton. A la Juilliard School of Music, il eut comme professeur Eric Reed et Kenny Barron. A l’âge de dix-sept ans, Wynton Marsalis l’engagea comme pianiste pour une tournée d’été. Il affirme pleinement sa musicalité dans “Woman Child” que la jeune Cécile McLorin Salvant a récemment publié.
-Terence Blanchard au New Morning le 11. On l’a un peu perdu de vue depuis “Choices”, un disque de 2009 ouvert aux couleurs de la soul dans lequel les instruments entrecroisent avec fluidité leurs lignes mélodiques. Fabian Almazan qui y tient le piano seconde toujours le trompettiste qu’accompagnent Robert Hurst à la contrebasse et Jeff Tain Watts à la batterie, paire rythmique prestigieuse qui fut celle de Wynton Marsalis. Autre surdoué, Brice Winston travaille avec Terence Blanchard depuis plusieurs années. Remplaçant Walter Smith III, il assure les parties de saxophone et dialogue avec la trompette dans la grande tradition du hard bop.
-Christian Scott au Duc des Lombards du 11 au 13 pour jouer un jazz influencé par le rock, le funk, le hip-hop, et dont les inventions rythmiques participent à l’exploration de nouveaux territoires musicaux. Le groupe qui accompagne le trompettiste est à peu près celui que son dernier disque paru l’an dernier, “Christian aTunde Adjuah” un double album ambitieux contenant près de deux heures de musique. On retrouve ainsi Lawrence Fields (piano), Matthew Stevens (guitare) et Kris Funn (contrebasse). Les nouveaux musiciens sont Corey Fonville à la batterie et Braxton Cook aux saxophones. Au plus près de son propre héritage culturel, Scott séduit par le jeu lyrique de sa trompette et le groove de sa musique.
-Roy Hargrove au New Morning le 15 et le 16. Découvert par Wynton Marsalis, le trompettiste poursuit depuis plus de vingt ans une carrière solo et nous offre régulièrement des albums à la tête de ses diverses formations. Au sein de The RH Factor, il croise jazz, soul, funk et hip hop. Enregistré en 2009, “Emergence” le fait entendre au sein d’un big band. Une expérience concluante qu’il ne renouvela pas. C’est le plus souvent accompagné par les musiciens d’un quintette dans lequel officie le fidèle Justin Robinson (saxophone alto et flûte) et qui comprend Sullivan Fortner (piano), Ameen Saleem (contrebasse) et Quincy Phillips (batterie) qu’il tourne et se produit en Europe, met en valeur une mélodie, improvise avec chaleur et porte le swing à ébullition.
-Ben Williams les mêmes soirs (le 15 et le 16) au Sunside. On a découvert sa contrebasse groovy et mélodique auprès de Jacky Terrasson. Bien que défendu dans ce blog, “State of Art”, le disque qu’il a publié en 2011 n’a pas été très bien reçu par la critique. Ben y invite le saxophoniste Marcus Strickland avec lequel il a souvent joué, et le guitariste Matthew Stevens (le guitariste de Christian Scott), deux des musiciens de Sound Effect, sa nouvelle formation. David Bryant (piano) et John Davis (batterie) la complètent. Le bassiste aime les vieux standards, mais aussi le jazz pluriel des années 90, le soul, le funk et le hip-hop. Laissons-nous surprendre.
-Gerald Clayton au Duc des Lombards du 15 au 17 juillet. Avec Joe Sanders (contrebasse) et Justin Brown (batterie), ses musiciens habituels, le pianiste explore de nouveaux espaces rythmiques qui épousent ses harmonies élégantes. Le jazz s’ouvre ainsi à d’autres influences, à des métriques impaires qui relèvent du funk et du hip-hop. Au Duc, Clayton invite le saxophoniste Logan Richardson, un des souffleurs de “Life Forum”, son dernier album. Les compositions qu’il contient bénéficient d’arrangements surprenants. De nouvelles couleurs mélodiques habillent une musique chaude et suave bien ancrée dans le groove.
-The Cookers au Sunside le 18. Sous ce nom opèrent de solides pointures du jazz qui n’ont pas peur d’improviser et savent chauffer une salle. Autour de Cecil McBee (contrebasse) et de Billy Hart (batterie), les musiciens se succèdent. Billy Harper joue toujours du saxophone ténor et David Weiss de la trompette mais, depuis leur passage au New Morning en 2009, Craig Handy et Bennie Maupin ont quitté le groupe. Eddie Henderson (trompette) et George Cables (piano) les remplacent, l’instrument de ce dernier apportant d’autres couleurs au hard bop modernisé que défend ce prestigieux all-stars.
-Steve Swallow au New Morning le même soir (le 18) avec les musiciens de “Into the Woodwork” son nouvel album. On y retrouve Carla Bley à l’orgue, instrument qu’elle avait quelque peu délaissé pour le piano. Chris Cheek (saxophone) et Steve Cardenas (guitare) ont beaucoup joué avec Swallow dans les orchestres de Paul Motian. Le bassiste a tenu compte de leurs timbres lorsqu’il a écrit les morceaux de son disque. Le batteur Jorge Rossy est le cinquième musicien. Tous phrasent avec économie et simplicité et pratiquent un jeu constamment mélodique.
-Produit par Ben Harper qui y assure de nombreuses parties de guitare, le dernier disque de Rickie Lee Jones “The Devil You Know” est entièrement consacré à des reprises. Rickie y chante Neil Young (Only Love Can Break Your Heart), The Band (The Weight), Van Morrison (Comfort You) et même les Rolling Stones (Sympathy for the Devil). Elle était à Paris, Salle Pleyel, en novembre 2011 pour interpréter “Pirates”, un de ses disques les plus célèbres. Sa nouvelle tournée nécessite un orchestre moins imposant. Sera-t-elle seule au piano et à la guitare ou se fera-t-elle accompagner par Jeff Pevar (guitare) et Ed Willett (violoncelle) avec lesquels elle donne fréquemment des concerts depuis 2012 ? Rendez-vous au New Morning le 20 pour le savoir.
-Cyrus Chestnut en trio au Duc des Lombards le 22 et le 23. Son père était l’organiste de son église et sa mère en dirigeait la chorale. Le blues et surtout le gospel ont nourri son piano. Adoptant une fausse nonchalance. Il est capable de surprendre par sa vitesse, son jeu fréquemment arpégé ne manquant pas de dynamique. Darryl Hall à la contrebasse et Willie Jones III à la batterie seront ses complices dans un répertoire mêlant compositions originales et standards, le pianiste ne manquant jamais l’occasion de rendre hommage aux maîtres qui l’ont précédé et dont il conserve la mémoire.
Il n’y aura pas de « concerts qui interpellent » en août. Le blogueur s’offre des vacances. Ce n’est pas une raison d’ignorer les concerts alléchants du festival Pianissimo organisé par le Sunside. On consultera le site du club pour en obtenir les détails. Il débute le 30 juillet avec Freddie Redd. Le pianiste du légendaire album Blue Note “The Connection” se produira trois soirs de suite en quartette avec le saxophoniste Tony Lakatos au saxophone. Tineke Postma pratique avec bonheur l’instrument. Associée au pianiste Cédric Hanriot, elle s’invite le 8 et compte sur vous pour l’applaudir. Egalement au programme et en trio les pianistes Baptiste Trotignon (les 2, 3 et 5 août), Jean-Michel Pilc (le 6 et le 7), Laurent Courthaliac (le 12, le 19 et le 26), Giovanni Mirabassi (du 13 au 15 et le 17) Pierre Christophe (le 16), Alain Jean-Marie (du 20 au 22), Edouard Bineau (le 27), Pierre de Bethmann (le 28), sans oublier René Urtreger (le 31) avec les fidèles Yves Torchinsky (contrebasse) et Eric Dervieu (batterie) pour battre le rythme du jazz. Certaines stars du piano ne se produisent pas que dans les grands festivals. Ils aiment retrouver l’ambiance des clubs, se sentir proche de leur public. Jacky Terrasson (le 9 et le 10) et Yaron Herman (en quartette le 23 et le 24) sont les têtes d’affiche de cette huitième édition de Pianissimo que les parisiens qui ne désertent pas la capitale auront tort de manquer.
-La Défense Jazz Festival : www.ladefensejazzfestival.hauts-de-seine.net
-Duc des Lombards : www.ducdeslombards.com
-New Morning : www.newmorning.com
-Sunset-Sunside : www.sunset-sunside.com
CRÉDITS PHOTOS : Roy Hargrove © Dominique Houcmant – Terence Blanchard, Ben Williams © Pierre de Chocqueuse – The Cookers © Motéma Records – Steve Swallow Quintet © Tom Mark – Aaron Diehl, Christian Scott, Gerald Clayton, Rickie Lee Jones, Cyrus Chestnut © Photos X/D.R.












A

Lagrène à le rejoindre sur scène. On retrouve Stéphane Belmondo à la tête de son
propre groupe pour fêter la sortie de “Ever After”, album largement consacré à la musique de Donny Hathaway. Outre son quartette régulier
comprenant Kirk Lightsey au piano, Thomas Bramerie à la contrebasse et Jonathan Blake à la batterie, il réunit plusieurs invités prestigieux. Parmi ces derniers, Jacky et la chanteuse Sandra Nkaké seront de la fête, Dré Pallemaerts remplaçant Blake à la batterie. Une grande soirée
en perspective.
-Après avoir consacré plusieurs disques au répertoire de Jaki
Byard, son maître, le pianiste Pierre Christophe, Prix Django Reinhardt 2007 de l’Académie du Jazz, rendra hommage à un autre grand
disparu du piano, Erroll Garner. Avec lui le 10 avril au Jazz Club Étoile de l’Hôtel Méridien (trois sets : 22h15, 23h30 et 1h00) un
quartette quelque peu inhabituel. Raphaël Dever le bassiste de son trio héritant de Laurent
Bataille à la batterie et de Julie Saury elle-même batteuse, aux percussions. Que Pierre s’attaque à l’œuvre pianistique de Garner
n’est pas vraiment une surprise. Ce dernier est présent dans son jeu de piano qui réunit avec bonheur styles et époques, passe allègrement du bop au stride et met constamment en joie.
-Toujours au Jazz Club Étoile de
l’Hôtel Méridien, ne manquez pas le 11 le premier concert parisien de l’Anachronic Jazz Band, orchestre conjointement dirigé par
Philippe Baudoin (piano) et Marc Richard (saxophone alto et clarinette) qui en sont
aussi les arrangeurs. Son existence fut brève, quatre ans d’existence (1976 -1980), le temps de publier deux opus dans lesquels ils reprennent des standards du bop pour les jouer tout feu tout
swing dans le style des années 20 et 30. L’Anachronic Jazz Band s’est donc miraculeusement
reformé et Patrick Artero (trompette), André Villéger (saxophones et clarinette),
Daniel Huck (scat et saxophone alto) rempilent dans cette aventure qui fait déjà grand bruit, le groupe étant considéré comme l’un des temps
forts du prochain Jazz à Vienne.
-Stephan Oliva en piano solo
sur la péniche l’Improviste le 12. Cette dernière s’associe au Festival International du Jazz au Cinéma et à cette occasion s’amarre sur le canal de la Villette, côté quai de Loire. Après deux
opus sur le compositeur Bernard Herrmann (un live et un studio), un disque remarquable
consacré aux films noirs (un de mes 13 Chocs de 2011), Stephan vient d’enregistrer au studio La Buissonne un nouvel album autours des musiques des films de Jean-Luc Godard. Il les a relevé pour les remonter à sa manière, mettant parfois en perspective des thèmes secondaires, développant des passages
illustratifs, allégeant leurs orchestrations pour ajourer leurs mélodies. Ces trois programmes, Stephan les entremêlera, passant d’un piano adamantin aux notes obsédantes à des tonalités plus
chaudes, les ombres du noir et blanc rencontrant la couleur.
-Al Foster au Sunside le 13 et le 14. L’ex
batteur de Miles Davis, de McCoy Tyner et de Joe Henderson n’a rien perdu de sa technique, son drumming moins économe que naguère témoignant d’une
vitalité intacte. Pour servir le hard bop qu’il apprécie, il aime les saxophonistes qui racontent des histoires, des ténors solides qui savent jouer le blues. Influencé par Gene Ammons et Sonny Stitt, Eric Alexander
possède justement le son volumineux qui convient aux projets du batteur. Depuis longtemps complices de sa batterie, la contrebasse pneumatique du fidèle Doug Weiss, et le
piano attentif et discret d’Adam Birnbaum complètent un quartette attendu.
-Une écoute attentive de “Kinematics” révèle que Stéphane Chausse (clarinettes et
saxophones) et Bertrand Lajudie (claviers) ont eu bon goût de joindre leurs talents respectifs. Récemment publié (Assai Records,
distribution Musea), réunissant un nombre stupéfiant de musiciens, leur premier opus, une grosse production studio très soignée, pleine de couleurs et d’idées, reste un coup de maître dans le
genre world fusion. Difficile en effet de chercher à identifier ces musiques qui se mêlent, se chevauchent et qu’il faut écouter sans se poser trop de questions. Chausse et Lajudie sont parvenus
à habiller des mélodies habiles et accrocheuses, des thèmes que l’on peut mémoriser facilement malgré la structure harmonique souvent complexe des improvisations qui en découlent. Avec eux au New
Morning le 16, une équipe restreinte : Sylvain Gontard (bugle et trompette), Marc
Bertaux (basse), Patrice Heral (batterie) et Ousman Danedjo (percussions,
voix) et pas mal d‘électronique.
-Toujours associée à Olivier Hutman dont le piano suinte
le blues, Denise King, chanteuse à la voix de velours, donnera deux concerts au Sunside le 17 et le 18 pour fêter la sortie de “Give Me the
High Sign” le deuxième disque qu’ils enregistrent ensemble. Avec eux les musiciens de l’album : Stéphane Belmondo (trompette et bugle),
Olivier Temime (sax ténor), Darryl Hall à la contrebasse, indisponible le batteur Steve Williams se voyant
remplacé par Antoine Paganotti. Vous attendrez quelques jours pour lire dans ce blog la chronique de ce disque qui rend heureux, un feu
d’artifice de swing et de tendresse qui rivalise sans peine avec les meilleures productions soul des années 70. Avec Viana sa délicieuse épouse, Olivier a conçu des musiques aux
arrangements sur mesure pour la voix chaude de Denise qui co-signe avec lui plusieurs titres, et non des moindres, que vous vous empresserez d‘écouter.
-Laïka Fatien au Café de la Danse
(5, passage Louis Philippe 75011 Paris) le 20 avec Airelle Besson (trompette), Eric Maria
Couturier (violoncelle), Pierre-Alain Goualch (piano), Chris Thomas
(contrebasse) et Anne Paceo (batterie). Dans “Come a Little Closer” publié l’an dernier, elle évoque son trouble amoureux, exprime ses
sentiments avec les textes, les mélodies d’Abbey Lincoln, Carole King, Nina Simone, mais aussi les siens dans Divine, une de ses compositions, avec un seul piano pour souligner sa voix suave. Laïka chante aussi “Nebula”, un album arrangé par Meshell
Ndegeocello dans lequel elle pose ses propres paroles sur des instrumentaux de Wayne Shorter, Joe Henderson, Tina Brooks et
Jackie McLean. Elle préfère la justesse et la sincérité au maniérisme et aux effets de style, nous chuchote des mots intimes qui font battre le cœur.
-Le
Duke Orchestra fêtera ses dix ans d'existence trois jours durant à l’Européen (5, rue Biot 75017 Paris). Le dimanche 21 verra la reprise du
programme Ellington French Touch très apprécié par les Michu. Le lundi 22 Duke Ellington ambassadeur des peuples sera à l’honneur dans un Multicolored Duke. Quant aux femmes souvent présentes dans l’œuvre d'Ellington, Duke Ladies leur sera consacré le mardi 23. Toujours dirigé par
Laurent Mignard, l’orchestre semble avoir quelque peu renouvelé son personnel avec la présence dans ses rangs de Carl Schlosser (saxophone ténor, flûte), Olivier Defays (saxophone ténor) et de Claude Egea (trompette). Victoria Abril,
-Anthony Strong chante, compose, joue bien du piano et malgré son jeune âge (il est né en 1984) possède un sacré métier. Chic avec ça le bougre, comme les
musiciens qui l’accompagnent sur scène, tous en cravate et costume deux pièces, la classe ! Après le Grand Rex et le Duc des Lombards il y a quelques mois, le New Morning l’accueille le 25
avec ses reprises de standards ancrées dans le groove et le swing et des compositions originales
« vintage » qui sonnent comme des thèmes de vieilles comédies musicales, le chanteur rendant floue les frontières entre le jazz et la pop qui alimente aussi son répertoire. Pour son
concert parisien, il sera entouré par Graeme Flowers (trompette), Jon Shenoy
(saxophones) et la section rythmique qui officie sur la moitié de “Stepping Out”, son nouveau disque, le premier qui sort en France, Tom
Farmer (contrebasse) et Seb De Krom (batterie).

Jacques
Bisceglia 1940-2013. In Memoriam.
Jacques Bisceglia tire lui aussi
sa révérence. Une longue maladie neurologique dégénérescente l’avait contraint à abandonner son poste de trésorier de l’Académie du Jazz. Je le connaissais depuis la fin des années 70. Le hasard
d’une promenade dominicale m’avait conduit sur les quais de la Seine, quai de la Tournelle, où les parapets de pierre portent les boîtes vertes des bouquinistes. Jacques y avait les siennes. Il
me vendit ce jour-là l’édition originale française de “L’Art Moderne” de Joost Swarte, un incontournable de la ligne claire. Car Jacques cumulait les passions. Le jazz dont il photographiait les musiciens depuis 1965, mais aussi les bandes dessinées, les romans
policiers, de science-fiction et de fantastique. Co-auteur de “Trésors du roman policier” (Éditions de l’Amateur), collaborateur occasionnel de nombreux journaux dont Jazzman et Jazz Magazine, il
avait été le maquettiste de la toute première série d’Actuel. Il écrivit des textes pour des pochettes de disques et, dans les années 60, s’occupa de la programmation du Jazzland, club de jazz de
la rue Saint-Séverin. Outre celui des origines, Jacques appréciait le jazz déconstruit et utopique des années 70 qui croyait naïvement être libre. En 2009, déjà malade, il m’offrit son dernier
livre, 45 ans de photos dans le monde merveilleux du jazz accompagnant des poèmes de Steve Dalachinsky (“Reaching into the Unknown
1964-2009”, RogueArt éditeur). Avec Jacques Bisceglia, le jazz perd un précieux témoin de son histoire. Cet édito lui est
dédié.
-Paolo
Fresu au New Morning le 5 avec son Devil Quartet qui vient de faire paraître “Desertico”, un disque moins réussi que “Stanley
Music” précédent et premier opus de cette formation dont la création remonte à 2003. Avec lui Bebo Ferra un guitariste qui déménage, donne à
la musique une sonorité plus rock, genre qui se mélange ici au jazz, le répertoire n’oubliant pas les ballades au sein desquelles excelle le trompettiste sarde, spécialiste des notes légères et
transparentes. Paolino Dalla Porta à la contrebasse et Stefano Bagnoli à la batterie
complètent le groupe.
-Après un premier album consacré à Johnny Mercer, la délicieuse chanteuse berlinoise Susanna Bartilla en publie un second sur Peggy Lee. Susanna l’a produit et le distribue elle-même,
ses musiques étant également disponibles en téléchargement sur iTunes, CD-Baby et Amazon depuis le 5 février. Beaucoup mieux produit et plus réussi que le précédent, “I Love Lee” renferme de
nombreuses perles dont une version inoubliable de Johnny Guitar, un des nombreux tubes de Peggy
Lee, Norma Dolores Egstrom de son vrai nom, plus de mille morceaux en soixante ans de carrière. La voix sensuelle et solaire de Susanna s’accommode d’un fort vibrato qui
envoûte et interpelle. On l’écoutera sur la scène du Sunside le 10 avec Alain Jean-Marie au piano, Sean Gourley à la guitare et Claude Mouton à la contrebasse. Tous jouent sur ce nouvel album. Le
batteur en est Aldo Romano. Indisponible, Kenny Martin, un batteur berlinois que
Susanna apprécie, le remplace.
-Grand
technicien de la trompette, musicien doué et souvent inspiré, Nicholas Payton surprend par la variété de ses projets. Son meilleur disque
reste pour moi “Into the Blue” enregistré en 2007 avec Kevin Hays au piano. “Bitches” son dernier disque dans lequel il assure tous les
instruments relève davantage de la soul que du jazz. C’est en trio qu’il est attendu pour quatre concerts au Duc des Lombards le 13 et le 14. Avec lui Vincente Archer, le bassiste d’“Into the Blue”, et Corey Fonville à la batterie. Originaire de
Virginie, ce dernier a joué avec Jacky Terrasson, Jeremy Pelt, Cyrus Chestnut et le groove pimente naturellement ses rythmes.
-C’est par l’écoute de “Meets
Alexey Asantcheeff”, disque autoproduit qu’elle a fait paraître il y a quelques mois que j’ai découvert Lou Tavano, chanteuse à la voix
séduisante dont la large tessiture réserve bien des surprises. On pourra en juger le 19 au Sunside. Elle y sera accompagnée par un sextette comprenant Alexey Asantcheeff au piano, Arno de Casanove à la trompette, Maxime Berton aux saxophones, Alexandre Perrot à la contrebasse et Tiss Rodriguez à la batterie. Grâce à son pianiste qui assure aussi les arrangements de l’album, Lou
Tavano modernise et donne des lectures très originales des standards qu’elle reprend. Enregistrée live, sa version de I Loves You Porgy, en duo avec son pianiste, est très émouvante. Ce dernier joue un piano aux notes brillantes et colorées dont profite largement la
musique.
-Après avoir improvisé autour des “Variations Goldberg de Bach, le pianiste Dan Tepfer sort un disque avec Ben Wendel, le saxophoniste de Kneebody. “Small Constructions” (Sunnyside) renferme une musique à
la fois savante et fluide. Elle reflète le plaisir que les deux hommes éprouvent à jouer et à inventer ensemble, à échanger et à faire circuler des idées. Tous deux maîtrisent parfaitement leurs
instruments, leur technique disparaissant derrière un discours musical ouvert et toujours surprenant. Ils seront au Sunside le 21 et le 22 pour nous présenter le contenu de leur album, des
compositions originales, des pièces de Thelonious Monk et de Lennie Tristano
(Line Up) et une version sensible et poétique de Darn that Dream.
-Jeff
Hamilton en trio au Duc des Lombards du 21 au 23 avec Tamir Hendelman (piano) et Christophe Luty (contrebasse). Jeff a été le batteur de Lionel Hampton et de Monty Alexander. Il a accompagné Ella Fitzgerald avant de constituer avec le contrebassiste
John Clayton le Clayton-Hamilton Jazz Orchestra qui a enregistré plusieurs albums
avec Diana Krall. En trio, le batteur reste toutefois au service du principal instrument mélodique qui a charge d’exposer les thèmes et de
les développer. On ira donc aussi écouter Jeff Hamilton pour le pianiste Tamir Hendelman avec lequel il travaille depuis
l’an 2000 et qui est aussi l’un des principaux arrangeurs de son big band.
-Enrico Pieranunzi de
retour à Roland Garros le 23 après un concert enthousiasmant donné dans la même salle il y a un an en mars 2012. Le maestro s’y était produit avec un nouveau trio comprenant Scott Colley (contrebasse) et Antonio Sanchez (batterie). A-t-il l’intention de poursuivre cette
fructueuse collaboration avec eux ? On lui posera la question à l’occasion d’un concert pour lequel il a préféré faire appel à une section rythmique dont il aime s’entourer. Hein Van de Gein à la contrebasse et André Ceccarelli à la batterie conviennent tout à fait aux
harmonies délicates et souvent surprenantes d’Enrico qui tel un prestidigitateur, sort de son piano des notes inattendues. Pianiste véloce, il se fait miel dans les ballades, effleure alors son
clavier de son toucher sensible pour en poétiser les sons, en traduire les couleurs.
-Toujours le 23, le pianiste
Rémi Toulon retrouve le Sunside avec un invité, le saxophoniste Stéphane Chausse.
Avec son trio, Jean-Luc Arramy (contrebasse) et Vincent Frade (batterie), Rémi a
remporté en juillet dernier le premier prix du concours d’orchestres organisé par le festival Jazz à Montauban. On attend une suite à “Novembre”, album de 2011 qui, sous l’égide d’un pianiste qui
possède déjà son propre langage harmonique, réunit d’excellentes compositions originales et des adaptations très réussies de La Reine de Cœur
(Francis Poulenc), Morning Mood (un extrait de Peer
Gynt d’Edvard Grieg) et de La Bohème (Charles Aznavour).
-Youn Sun
Nah au théâtre du Châtelet le 25 pour fêter la parution de “Lento”, son huitième disque. Bien que le jazz soit minoritaire dans son répertoire qui mêle des compositions originales, des
morceaux traditionnels coréens et même des chansons pop, la chanteuse coréenne « made in France » fait la une ce mois-ci de Jazz Magazine / Jazzman. Elle séduit un large public grâce à
une voix de soprano capable de descendre très bas dans le grave, une voix magnifique et puissante qui ruissèle d’émotion, ose et transporte aux pays des rêves. Avec elle pour ce concert, les
musiciens de l’album : Ulf Wakenius aux guitares, Lars Danielsson à la
contrebasse et au violoncelle, Vincent Peirani à l’accordéon et Xavier
Desandre-Navarre aux percussions. Une soirée intimiste à ne surtout pas manquer.
-Pianiste et
chanteuse new -yorkaise à découvrir toutes affaires cessantes au Sunside le 26, Champian Fulton n’oublie jamais de faire swinguer ses notes.
Pour mon confrère et ami Jacques Aboucaya de Jazz Magazine / Jazzman, elle évoque Erroll
Garner « par le phrasé et l'imperceptible décalage entre les deux mains, si souvent évoqué ». Quant à la voix, c’est du côté de Dinah Washington qu’il faut aller la chercher. Bud Powell, Sonny Clark, Sarah Vaughan comptent également parmi ses influences. Inconnue en France, âgée
seulement de 27 ans, elle publie un quatrième album “Champian Sings and Swings” (Sharp Nine Records) sur lequel elle invite le saxophoniste Eric
Alexander.
-Baptiste Herbin en
quartette au Sunside le 30. Le saxophoniste est certes un habitué des clubs de jazz de la rue des Lombards. On l’a d’ailleurs entendu jouer des notes enflammées dans ce même Sunside le mois
dernier au sein du New Blood Quartet d’Aldo Romano. Cela ne nous empêchera pas de
l’écouter une fois encore, cette fois-ci avec le groupe qui l’accompagne dans son propre album, un premier disque dont la réussite reste imputable au piano de Pierre de Bethmann, à la contrebasse de Sylvain Romano et à la batterie d’André Ceccarelli. Ce dernier indisponible, c’est Rémi Vignolo qui fouettera ses cymbales et
martèlera ses tambours pour le plaisir de tous.
D
Amoureux de la belle Eliane Elias qui la veille donne un
concert au New Morning,
QUELQUES CONCERTS QUI INTERPELLENT
-Le 6 et le 7 Kenny Werner lui succède au Duc des Lombards pour deux concerts en trio, le pianiste s’y faisant accompagner par Johannes Wendenmueller à la contrebasse et Ari Hoenig à la batterie. Kenny a enregistré avec eux
deux disques live (au Sunset) en 2000. Musicien à l’imagination féconde, il excelle aussi bien sûr dans le genre qu’en solo, connaît le vocabulaire
du jazz et son histoire, son piano élégant aux chaudes couleurs harmoniques n’oubliant jamais de swinguer. Toutes ses prestations sont des évènements. On n’oubliera pas de réserver sa
place.
-Également le 6 et le 7, Enrico Rava
revient jouer au Sunside à la tête de sa formation italienne. Le tromboniste Gianluca Petrella (uniquement le 7) s’offre avec lui de nombreux et passionnants dialogues qu’arbitre
très subtilemùent Giovanni Guidi, pianiste aux chorus tamisés qui possède un sens profond des couleurs et des nuances, Gabriele Evangelista à la contrebasse et
Fabrizio Sferra à la batterie complètent une formation avec laquelle le trompettiste a enregistré l’un des disques les plus lyriques de sa discographie : “Tribe”, un de mes
13 Chocs de l‘année 2011. Sa musique solaire, sa chaleur toute méditerranéenne est un vrai remède contre le froid de
l’hiver.
-Ronin le groupe de Nik Bärtsch au Centre Culturel Suisse (38 rue des Francs Bourgeois 75003 Paris) le 12 et le 13 à 20h00. Le pianiste suisse compose des modules
de différentes durées au sein desquels boucles rythmiques et figures répétitives génèrent une musique hypnotique et architecturée à la tension et au groove constamment entretenus. Après “Stoa” (2005), “Holon” (2008) et “Llyria” (2010), tous ces disques sur ECM, Ronin sort un double CD live très représentatif de ses concerts. Outre Nik Bärtsch aux claviers, la formation comprend aujoud'hui
Sha à la clarinette basse et au saxophone alto, Thomy Jordi à la basse électrique, et Kaspar Rast à la batterie. Transe garantie.
-Marc Johnson (contrebasse), Eliane Elias (piano) et Joe
Labarbera (batterie) au New Morning le 13. Marc et Joe furent tous deux membres du trio du regretté Bill Evans et Eliane lui a
rendu hommage en 2008 avec son album “Something for You”. Elle s’est fait connaître comme chanteuse auprès d’un large public, mais c’est surtout la pianiste que plébiscitent les amateurs de jazz.
On écoutera ses voicings élégants, les couleurs, les harmonies evansiennes de son piano dans “Swept Away” (ECM), un des meilleurs disques de l’an
dernier co-signé avec Marc, son mari. Comme elle, ce dernier est aussi un compositeur habile, comme en témoignent Midnight Blue et Foujita, deux des thèmes de cet opus enthousiasmant.
-Aldo Romano
-Fabien Mary
-
-
-Eddie Gomez 
-
-
D
dont l’épouse Agathe, comme en témoigne cette photo d’elle en grand décolleté, ne manque ni de grâce, ni de distinction. Même attiré par une bouteille de Petrus, bordeaux fort cher et fort bon qu’il n’a jamais goûté, ou par un Jacky McLean, whisky de capitaine qu’il
apprécie, Monsieur Michu souhaite fuir ces m’as-tu-vu envahissants, laudateurs d’un certain Étienne Marcel dont la musique atroce phagocyte le monde du jazz et provoque de néfastes palpitations de palpitants. Un maya de leurs amis ayant annoncé
la fin du monde le 21, les Dugenoux prudents ont choisi de réveillonner la veille. Ils comptent bien récidiver le 24 si la planète n’est pas
détruite, s’inviter chez les Michu qui attendent chez eux leurs proches devant un souper modeste après la traditionnelle messe de minuit aux
Saints Innocents. Comme chaque année, ils s’investiront dans la crèche vivante de leur paroisse parisienne. Jean-Paul sera Saint-Joseph et Madame Michu une bergère. Jacquot trop défiguré pour tenir le rôle du Petit-Jésus, Monsieur Michu espère convaincre Médéric Collignon ou Gérard Depardieu. Sait-on jamais ? Le soir même, Madame Michu examinera attentivement les
cadeaux reçus par son mari. Surtout les disques. Certains provoquent fièvres, claquements de dents et expédient à l’hôpital. Monsieur Michu
en a fait la triste expérience l’an dernier. Décembre : des galettes plastifiées et indigestes peuvent provoquer des maladies graves, les Pères-Noël font peur aux enfants, les voleurs de
conifères prospèrent tout comme les pharmaciens. Rhumes et sinusites perturbent le sommeil de nuits fraîches, les plus longues de l’année. On peut aussi les passer dehors, dans les clubs de jazz
de la capitale, à l'Alhambra le 7, salle dans laquelle se déroulera le 1er Téléthon du Jazz, ou à l’Olympia le 17 pour la grande soirée musicale qu’organise annuellement TSF Jazz. Puissent ces
concerts qui interpellent, les derniers de 2012, guider vos choix. Mis en sommeil vers le 20 décembre après la mise en ligne des très attendus
Chocs de l’année (douze nouveautés et un inédit), ce blog, réactivé à la mi-janvier, consacrera une place importante à la remise des prix de
l’Académie du Jazz, l’événement incontournable de janvier 2013.
-Quatre soirées jazz du 5 au 8 décembre au
Centre Wallonie-Bruxelles, 46, rue Quincampoix 75004 Paris. Une valeur sûre le 5 avec le guitariste Philip Catherine en concert d’ouverture.
Le 8, le label Igloo nous propose deux artistes de son catalogue, le jeune pianiste Igor Gehenot et Sal La Rocca, bassiste très demandé en Belgique. C’est toutefois la venue de Mélanie De Biasio le 6
qui interpelle le plus. Nous n’avions plus de nouvelles de la chanteuse depuis ses concerts de septembre et décembre 2008 au Sunside. Elle semble ne pas avoir enregistré d’autres disques depuis
la parution de “A Stomach is Burning” (Igloo) en 2007, révélation d’une voix grave et sensuelle, d’un univers en noir et blanc résolument personnel. Pascal Mohy depuis longtemps avec elle au piano et Sam Gerstmans à la contrebasse accompagneront à
Paris son chant et sa flûte, instrument qui renforce l’aspect onirique de sa musique.
-Frederic Borey au Sunside le 6. Vous avez probablement découvert et, peut-être lu ma chronique enthousiaste de son nouveau disque. Son saxophone ténor sonne comme un alto. Normal,
Frédéric préfère solliciter les médiums et les aigus de l’instrument. Sa sonorité claire et droite à la Warne Marsh, il la met au
servie de compositions très soignées sur le plan de la forme. Le mélodiste ne perd jamais de vue la tradition du jazz, le blues et le bop qui nourrissent sa musique. Impossible de faire venir au
Sunside Inbar Fridman (guitare) et Camelia BenNaceur (piano) qui l’accompagnent sur
“The Option” mais, avec Pierre Perchaud à la guitare et Paul Lay au piano nous ne
perdrons pas au change, Frédéric pouvant compter sur l’excellente section rythmique de son album, Florent Nisse à la contrebasse et
Stefano Lucchini à la batterie.
-Ne manquez pas le 7, le premier Téléthon du Jazz à l'Alhambra, 21 rue Yves Toudic 75010 Paris (20h00),
manifestation parrainée par la BNP Paribas au profit de l'AFM-Téléthon, avec l'Electric Excentric Quartet de Sylvain Beuf et
Sixun.
Josserand, 93500 Pantin (20h30) dans un programme en partie consacré à des partitions anciennes, des extraits de la musique du Onztet crée en
1979, les Miniatures pour tuba écrites pour François Thuillier et la Petite suite pour Django. La formation reprendra également des œuvres récentes parmi lesquelles des extraits des suites caribéennes. On retrouvera avec plaisir
Claude Egea et Pierre Drevet aux trompettes, André Villéger et Mathieu Donarier aux saxophones, Manuel Rocheman au piano, Patrice bien sûr à la contrebasse, invitant pour ce concert le guitariste Marc
Ducret.
-Carmen
Lundy au Duc des Lombards les 7 et 8 décembre (20h00 et 22h00). Native de Miami, installée à New York depuis 1978, la chanteuse a une longue carrière derrière elle. Elle la débuta au
sein du prestigieux Thad Jones / Mel Lewis big Band et dès 1980 posséda son propre trio avec John Hicks au piano. “Changes” son dernier disque publié est le douzième qu’elle enregistre sous son nom. On la trouve aussi sur plusieurs albums de
Kip Hanrahan avec lequel elle aime travailler et dans “The Mosaic Project” de la batteuse Terri Lyne Carrington. Auteur de plusieurs opus remarquables, le pianiste Anthony Wonsey sera au
Duc son partenaire privilégié, Darryl Hall (contrebasse) et Jamison Ross (batterie)
complétant la formation.
-Âgé seulement de 25 ans,
le saxophoniste Baptiste Herbin impressionne par sa maîtrise de ses deux instruments, les saxophones alto et soprano. Avec eux, il tient un
discours mélodique enraciné dans le bop, prend des risques, possède une sonorité propre et des compositions originales. On le constate dans “Brother Stood”, le premier album qu’il a enregistré
sous son nom avec Pierre de Bethmann, Sylvain Romano et André Ceccarelli. Baptiste en jouera les morceaux au Duc les 10 et 11 décembre, Eric Legnini
remplaçant au piano Pierre de Bethmann le 11. Si Sylvain Romano tiendra bien la
contrebasse, la présence d’André Ceccarelli à ces concerts reste encore incertaine. On ne peut que la souhaiter.
-Non ce n’est pas Laurent Mignard sur la photo, mais Jacquot après sa dernière opération. Sa ressemblance avec la créature d’un célèbre roman est fortuite. L’enlèvement de son armure fut douloureux pour le
pauvre garçon qui en conserve des séquelles. Il compte toutefois se rendre le 14 au Carré Belle-Feuille (60, rue de la Belle Feuille, Boulogne Billancourt) pour suivre le concert qu’y donnera à
20h30 le Duke Orchestra. Le même soir le pianiste Dominique Fillon animera le Sunside
avec Sylvain Gontard à la trompette, Kevin Reveyrand à la contrebasse et
Francis Arnaud à la batterie. Il va falloir choisir car Giovanni Falzone (trompette)
et Bruno Angelini (piano) donnent aussi un concert au Centre Culturel Italien, 73 rue de Grenelle, 75007 Paris (20h00).
-Il
n’arrête pas Laurent de Wilde. Tant mieux pour tous ceux qui apprécient sa musique, son piano aux belles couleurs harmoniques qui s’appuie
sur la tradition du jazz pour le moderniser. J’en suis, m’efforçant de suivre au plus près ses concerts, de commenter ses disques. Vous trouverez ma chronique de “Over the Clouds” son dernier
opus dans ce blog à la date du 9 mai. Un album très varié, le premier qu’il enregistre en trio depuis “The Present” en 2006. On y trouve du blues, des ballades, du bop, des morceaux rythmés
louchant sur l’afro-beat. Laurent en reprend bien sûr les morceaux en concert. Il se produira le 15 avec Jérôme Regard à la contrebasse et
Laurent Robin à la batterie à l’espace Daniel-Sorano (16 rue Charles Pathé, Vincennes) dont il a assuré la programmation artistique de la
première édition.
-Toujours le 15, le New Morning accueille Manuel Rocheman avec le trio du guitariste, chanteur et compositeur brésilien
Toninho Horta - Yuri Popoff (contrebasse), Luiz Augusto Cavani (batterie). Enregistré au Brésil et publié en octobre, “Café & Alegria”, le dernier disque du pianiste est consacré à ses
musiques. Horta a travaillé avec Elis Regina, Milton Nascimento, Edu Lobo, Chico Buarque, de grands musiciens brésiliens dont il a souvent arrangé les albums.
Pat Metheny joue sur deux plages de son premier disque enregistré en 1981. Sa guitare mélodique aux progressions harmoniques sophistiquées
s’accorde bien au piano inventif et coloré de Manuel, musicien aujourd’hui plus sensible que virtuose.
-Aaron Goldberg en trio au Duc des Lombards
le 19 avec Omer Avital (contrebasse) et Ali Jackson (batterie), l’un des concerts évènements de décembre. Avec eux, le pianiste a enregistré “Yes !”, un
disque épatant dans lequel, en grande forme, il privilégie le blues, fait chanter ses notes tout en n’oubliant pas d’émouvoir. Ancrée dans la tradition, leur musique profondément authentique
semble avoir jailli spontanément. Une seule journée de studio a d’ailleurs suffi pour enregistrer les neuf morceaux de l’album. Oubliant leur technique, partageant des racines communes, les trois
hommes s’expriment en toute simplicité et accordent la priorité au feeling.
-Laura Littardi de retour au Sunside le 20
avec le quintette qui l’entoure dans “Inner Dance”, un disque qu’elle a fait paraître en début d’année. Recueil de morceaux des années 70 habilement jazzifiés que l’on doit à Graham Nash, Neil Young, Stevie Wonder, il
séduit par la fraîcheur de ses arrangements qui habillent autrement la musique. Chanteuse sincère et attachante à la voix d’alto, Laura compose aussi de bonnes chansons comme en témoignent le
nostalgique Sunny Days, mais aussi Beautiful Flower et son rythme de bossa, deux des plages de ce nouvel album. On peut faire confiance à Francesco Bearzatti (saxophone et clarinette), Carine Bonnefoy (claviers), Mauro
Gargano (contrebasse) et Guillaume Dommartin (batterie) pour porter cette voix attachante et l’aider à tenir ses promesses.
-On retrouve l’infatigable
Laurent De Wilde les 21 et 22 décembre au Sunside. Le club l’accueille avec Eddie
Henderson, trompettiste avec lequel Laurent a enregistré un de ses meilleurs disques “Colors of Manhattan” réédité l’an dernier. C’était à New York en 1990. Ira Coleman (contrebasse) et Lewis Nash (batterie) en constituaient la rythmique. Celle dont ils
vont disposer au Sunside ne sera pas ridicule, l’incontournable Darryl Hall (contrebasse) s’associant à Laurent Robin (batterie) pour rythmer une musique trempée dans le bop et le blues, piano et trompette s’entendant pour improviser, dialoguer et
surprendre.
En janvier

revivre leur rencontre, moment de pure
magie. Novembre, c’est aussi le mois du festival JazzyColors qui fête du 8 au 30 sa 10ème édition avec 18 concerts répartis dans 8 centres culturels de la capitale. Peu de noms connus
malgré la présence de Michael Wollny, pianiste dont je me passe très bien de la musique, mais une occasion de découvrir quelques jazzmen intéressants (Alain Bédard
Auguste Quartet le 27 à l’Institut Hongrois) au sein d’une programmation beaucoup trop éclectique pour plaire à tout le monde. Cardiaque, Monsieur Michu évite les
émotions fortes. Il redoute par-dessus tout Les trois lanciers des Carpathes, groupe sang pour sang vampirisant, et les Nonnes en chaleur, punkettes branchées
métal naguère appréciées par Jacquot. Qu’il se rassure, les deux formations n’y participent pas. Déçu par la triste prestation d’Herbie Hancock à
Clermont-Ferrand, enquiquiné par les Dugenoux, amateurs de jazz lambda qu’il y a rencontré, Monsieur Michu, les pieds bien au chaud dans ses pantoufles
charentaises, peine à sortir de chez lui. Ses amis ne désespèrent pas de l’attirer dans une de ses vastes brasseries où, accompagnées de vins blancs d’Alsace équilibrés et secs, les choucroutes
fumantes débordent des assiettes. J’en serai, sachant qu’écouter du jazz vivant par temps froid demande des forces pour pleinement
l’apprécier.
-Vijay Iyer
-
-
-John Scofield
-
-
-
-Billy Hart
-Brad Mehldau
-Ravi Coltrane
-Nicola Sergio
-
pièces de
-Laïka Fatien
O
Herbie, je l’aurai vu à Clermont-Ferrand quelques jours plus tôt dans le cadre de Jazz en Tête, un des festivals de l’hexagone dans
lequel on est sûr d’écouter du bon jazz. Outre le pianiste en solo, un événement,
Jacquot
-Curtis Stigers
-Enrico Pieranunzi
-Malia
-
-Antoine Hervé
-Jacky Terrasson
-Virginie Teychené
-Bill Carrothers
-Andy Sheppard
-
L
des têtes pensantes de Jazz Magazine / Jazzman, s’est fait couper les cheveux. Son coiffeur habitant un village de l’Ardèche, au bout du
monde, je vous laisse imaginer l’épaisse toison qui recouvrait son crâne. Reste le costume, mais son tailleur officie à Lascaux et s’y rendre aujourd’hui pose problème. À propos
d’encéphale,
-
-Antoine Hervé
-Manuel Rocheman
-
-Eddy Louiss
-
Havane en 1953, il y débuta sa
carrière, jouant avec le
-
-