Un gel à pierre fendre en février a longtemps cloîtré chez lui le brave Monsieur Michu.
Sortir avec ce froid lui étant interdit, Jean-Paul lui a souvent rendu visite, lui apportant des disques qu’il a beaucoup appréciés, du jazz avec de vraies mélodies, des
relectures de standards, du swing. Les Michu ne possèdent pas d’ordinateur, ne téléchargent pas. Ils s’approvisionnent chez les rares disquaires de la capitale qui
survivent. Comme de nombreux amateurs, ils ne conçoivent pas de la musique sans un support physique. Un disque c’est aussi un objet, une pochette avec des photos, des notes de livret, une
création graphique. Sa mort est annoncée et pourtant on réédite des vinyles à tour de bras. Certains labels misent pourtant sur le tout numérique. Bee Jazz a ainsi décidé de ne plus
commercialiser de CD et de réserver la diffusion de sa musique à internet. Les Michu n'en auront plus l'accès. Circuit 24, le pilote retombé en enfance, ne se
sent pas concerné. Il ne possède qu’une poignée de vinyles dont le “Stereo Drive” de Cecil Taylor. Non pour la présence de John Coltrane au ténor qui s’y
dissimule sous le pseudonyme de Blue Train, mais pour sa pochette, une voiture de
course qui le fait rêver. Son disque préféré reste toutefois “Auto Jazz / The Tragic Destiny of Lorenzo
Bandini” de Barney Wilen. Ses pétarades de moteurs surchauffés le mettent en extase. Il en a même agrandi la pochette qui recouvre un large pan de mur de son salon.
Jean-Paul n’en apprécie pas la musique. Philippe Etheldrède non plus. Mais Bernard adore. Circuit 24 la lui a fait découvrir,
et ils cherchent des subsides pour mettre sur pied un concert de moteurs. Au prix où est l’essence, nos deux farceurs n’ont peur de rien. Ils comptent se rendre à Aubervilliers écouter
Motor City Remix, de la soul-funk-tecno-rap made in Detroit proposée par Banlieues Bleues dont le festival débute le 16. Éclectique, rempli de musiques telluriques fortement
déconseillées aux Michu, sa 29e édition déconcerte. McCoy Tyner très fatigué n'étant malheureusement plus capable de jouer son piano, un seul concert
m’interpelle en mars. La programmation d’avril est plus conséquente pour l'amateur de jazz bien que John Zorn ne rendra pas nos banlieues plus bleues. Pour ou contre
JZ, la bataille fait rage sous un ciel gris, une conjoncture molle. Toutes ces choses donnent à penser, ce qui fatigue beaucoup la tête.
QUELQUES CONCERTS QUI INTERPELLENT
-Sachal Vasandani au Duc des Lombards le 3 (concerts à 20h00 et à 22h00). Il place subtilement sa voix de ténor léger sur les mélodies qu’il reprend et s’exprime avec une rare justesse. On a pu en juger en octobre dernier dans le même club. Des chanteurs de cette trempe ne sont pas légions, et Sachal interprète compositions personnelles, standards et thèmes empruntés à la pop avec un naturel déconcertant. Jeb Patton au piano, David Wong à la contrebasse et Peter Van Nostrand à la batterie accompagnent sa voix superbe. Produit par John Clayton,“Hi-Fly” son dernier disque est tout à fait recommandable.
-La grande et talentueuse Susi Hyldgaard
au Sunside le 3 avec Jannik Jensen à la basse électrique et la batteuse blonde Benita
Haastrup. Susi reprendra sûrement des morceaux de “Dansk” son nouvel album, au sein duquel quatre langues se chantent et se répondent. Jazz, pop, folk,
la chanteuse danoise mélange les genres et les plie à un univers poétique qui lui appartient en propre. Bonne pianiste, elle pratique aussi la guitare et l’accordéon, trouve en elle des mélodies
qui enchantent. On tombe vite sous le charme, envoûté par son chant, l’originalité de sa musique.
-Le même soir Bruno Angelini (piano) et Giovanni Falzone (trompette) donnent un concert au Triton (11 bis rue du Coq Français 93260 Les Lilas)
pour fêter la sortie de “Songs Volume 2”, la suite de “Songs Volume 1” enregistré en 2006 et consacré aux compositions du trompettiste. Dans ce nouvel album du duo publié sous le nom
d’IF, le pianiste nous offre les siennes, la trompette espiègle de Falzone conversant avec un piano romantique, l’humour pénétrant la
musique pour lui donner un grain de folie appréciable, belles notes salies par le growl, le souffle de la vie.
-Marcus Stickland au Duc les 5 et 6 mars. Avec lui E.J. Strickland, son frère jumeau, batteur puissant et complice du jazz moderne que Marcus tisse avec bonheur avec ses saxophones (ténor, alto et soprano). Je ne sais rien des deux autres membres de ce quartette, David Bryant au piano et Ameen Saleem à la contrebasse, mais n’éprouve nul inquiétude quant à leur savoir-faire. Le saxophoniste sait très bien choisir ses musiciens et les laisse souvent jouer, construisant ainsi une véritable musique de groupe.
-Guillaume de Chassy vient de publier un nouvel album sur Bee Jazz. Le label a donc décidé de ne
plus commercialiser de disques et de les proposer en téléchargement. Le disque de Guillaume est, paraît-il, le dernier à paraître en CD. Il fera l’objet d’une chronique dans ce blogdechoc, du
moins si je le reçois et que j’en apprécie la musique. Dans Jazz Magazine / Jazzman, Ludovic Florin auquel j’ai confiance le trouve très
beau, bien qu’éloigné du jazz « des reprises du “grand répertoire” de Schubert à Chostakovitch. » Il renferme aussi trois improvisations qui lui font penser à celles du trio que
Jimmy Giuffre partageait avec Paul Bley et Steve
Swallow. Je ne peux vous en dire plus, n’ayant pas écouté l’album. Vous pourrez toutefois découvrir ce jazz de chambre au foyer du théâtre du Châtelet
le 8 mars à 20h00. Guillaume s’y produit avec Thomas Savy (clarinette et clarinette basse) et Arnault Cuisinier
à la contrebasse, les musiciens de ce nouvel opus.
-Le 9 à 21h00, sur la péniche l’Improviste, située face au 35 quai de l’Oise,
75019 Paris, on retrouvera le pianiste Bruno Angelini avec Mauro Gargano (contrebasse) et Fabrice Moreau (batterie) pour jouer un autre répertoire, celui de leur album “So, Now ?…”
disponible uniquement en téléchargement sur www.sansbruit.fr Outre quelques compositions originales, le groupe
nous livre des relectures passionnantes de thèmes que l'on doit à Carla Bley, Bill Evans, Wayne Shorter, Thelonious Monk, un choix reflétant une esthétique que
l'on ne peut que partager.
-Kenny Garrett à Pleyel le dimanche 11 à 20h00. Il a été le dernier saxophoniste de Miles Davis, mais
crée depuis longtemps sa propre musique. On peut recommander “Songbook”, recueil de ses compositions datant de 2003. Dans “Seeds from the Underground” qui doit paraître courant en mars chez
Mack Avenue (distribution Codaex), Garrett sonne parfois comme Pharoah Sanders. Il l’invite dans “Beyond the Wall”, un enregistrement de 2006 au sein duquel brillent Mulgrew Miller et Bobby
Hutcherson. À Pleyel, Kenny Garrett sera accompagné par Benito Gonzalez au
piano, Corcoran Holt à la contrebasse et McClenty Hunter à la
batterie.
-Les lecteurs de ce blogdeChoc savent déjà que le Duke Orchestra
vient de sortir un nouveau disque live plein d’inédits et de bonne musique. Comment pourrait-il en être autrement, le répertoire d“Ellington
French Touch” ayant été écrit par Duke Ellington ou son fidèle alter ego Billy Strayhorn. Dirigée par Laurent Mignard, la formation offre le meilleur d’elle-même lors de ses concerts. Vous ne manquerez
donc pas celui qu’elle donnera le 12 à 20h30 au Palace, 8 rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris.
-Dress Code : je vous ai déjà parlé de ce groupe, vantant la qualité de
sa musique qui n’est pas sans évoquer celle du second quintette de Miles Davis. Une bonne source d’inspiration pour les cinq membres de la formation, Olivier
Lainey (trompette) Yacine Boulares (saxophones), Benjamin Rando
(piano), Simon Tailleu (contrebasse) et Cédrick Bec (batterie). Leur premier album “Far Away” a enfin trouvé un distributeur et devrait être disponible dans les points de vente qui ont encore pignon sur rue. Il bénéficie
d’une excellente chronique dans le nouveau numéro de Jazz Magazine / Jazzman. Un papier mérité car Dress Code affiche une stupéfiante
maturité tant sur le plan de l’écriture que de l’expression. On se précipitera le 17 au Sunside pour s’en apercevoir.
-On ne change pas une équipe qui gagne. Après un premier disque remarqué en 2010 qui manqua de peu le Prix du
Disque Français décerné par l’Académie du Jazz, le Wared Quartet devient un quintette et revient avec un nouvel album “Sex Toy” rempli
de nouveaux morceaux. Il contient aussi des adaptations très réussies de Georges Brassens et d’Hubert-Felix Thiéfaine. Le groupe le présentera au Sunside le 22.
Il comprend Edouard Bineau au piano, Daniel Erdmann aux saxophones ténor et
soprano, Sébastien Texier au saxophone alto et à la clarinette, Gildas Boclé à la contrebasse et Arnaud Lechantre à la batterie.
-Comédienne ou chanteuse ? Leïla Martial mit du temps à choisir et opta pour un compromis, celui de jouer de sa voix comme d’un instrument. Le chant, elle en apprit la technique au collège de Marciac, puis au
conservatoire de Toulouse. Sa passion de l’improvisation la conduisit naturellement vers le jazz. Longtemps fascinée par la virtuosité, elle apprit à s’en détacher pour mieux s’immerger dans la
musique, recherchant l’émotion, la simplicité mélodique. Premier prix de soliste en 2009 au Concours de jazz de la Défense, Leïla Martial publie aujourd’hui “Dance Floor”, son premier disque officiel sur le label Out Note. Avec ses musiciens – Jean-Christophe Jacques (saxophones ténor et soprano), Laurent Charvoit (basse) et Eric Perez (batterie, sampling, voix) – , elle en fêtera la sortie le 23 au Sunside.
-Andy Sheppard (saxophones ténor et soprano),
Michel Benita (contrebasse) et Sebastian Rochford (batterie) le 28 à
Tremblay-en-France dans le cadre du festival Banlieues Bleues. Leur trio porte le nom de leur album “Trio Libero” (ECM), car c’est en toute liberté que les trois musiciens pratiquent l’échange
tout en laissant profondément respirer une musique intensément lyrique. Le groupe joue I’m Always Chasing Rainbows, quelques compositions de Sheppard, mais la plupart des morceaux
du disque sont nés d’improvisations collectives et ont été peaufinés en studio. Un grand disque à découvrir sur scène, dans le feu de l’action.
-Walter Smith III fit ses armes auprès de Roy Haynes et de Terence Blanchard. Ténor puissant et volubile, il a enregistré live au Sunside en juillet 2008 un album brûlant avec le trompettiste Ambrose Akinmusire pour le label Space Time Records. C’est avec les musiciens de ce dernier que le saxophoniste retrouvera le Sunside le 31 mars (et le 1er avril). Avec Sam Harris au piano, Harish Raghavan à la contrebasse et Justin Brown à la batterie, on peut s’attendre à un bop moderne et stimulant, ces musiciens-là aimant prendre des risques.
Dernière minute : le pianiste Dominique Fillon et les musiciens de son quartette - Matthieux Chazarenc, Sylvain Gontard et Kevin Reveyrand - donneront un concert de jazz à la Sacem le 12 mars prochain afin de permettre la reconstruction du parc d'instruments d'une école de musique détruite près de Fukushima lors du tsunami de mars 2011. Concert gratuit. Dons libres. Réservations obligatoire au 06 77 13 37 86.
Pour la même cause, Dominique Fillon et ses musiciens donneront
un concert au Billboard de Tokyo en avril.
-Sunset - Sunside : www.sunset-sunside.com
-Duc des Lombards : www.ducdeslombards.com
-Le Triton : www.letriton.com
-Théâtre du Châtelet : www.chatelet-theatre.com
-Péniche l’Improviste : www.improviste.fr
-Salle Pleyel : www.sallepleyel.fr
-Théâtre le Palace : www.theatrelepalace.com
-Festival Banlieues Bleues : www.banlieuesbleues.org
Crédits photos : Susi Hyldegaard © Nicola Fasano – Bruno Angelini & Giovanni Falzone © Jérôme Prébois – Dress Code © Ondine Simon – Wared © Arno Fougères – Leïla Martial © Jean-Jacques Pussiau – Andy Sheppard Trio Libero © Malcolm Watson / ECM – Walter Smith III © Philippe Etheldrède – Sachal Vasandani, Marcus Strickland, Guillaume de Chassy, Fabrice Moreau avec Bruno Angelini et Mauro Gargano © Pierre de Chocqueuse Bruno – Kenny Garrett © Photos X/D.R.
D
Rien ne laissait supposer que Benoît Delbecq
Laurent Mignard
L
décédait en 1999 à l’âge de trente-six ans, souffrant d’un vieillissement physique accéléré, épuisé par de trop nombreux concerts. Edités sur Owl Records et produits par
connaissance au
début des années 80, rue Lliancourt, dans le petit bureau que
O
SAMEDI 4 et DIMANCHE 5 février
pianiste norvégien vient de publier
recueillie qui, les deux soirs, écouta avec
ferveur de nombreux extraits de l’album, des morceaux subtilement teintés de gospel joués par un pianiste dont le blues reste très présent dans le phrasé. Soignant les couleurs de ses
voicings
pianiste. Ahmad a également engagé
un nouveau batteur. Herlin Riley a lui aussi beaucoup joué avec Marsalis. Herlin et Reginald rythment “Blue Interlude”, “Citi Movement”, Blood on the Fields”, de grandes
réussites du trompettiste. Ils se connaissent et sont prompts à réagir aux désirs de leur nouvel employeur. Ce dernier peut s’appuyer sur eux, caler son jeu sur la pulsation soutenue de son
batteur, les rythmes précis de son bassiste. Même avec une nouvelle équipe et une basse plus funky sa musique ne change pas. Contrebasse et batterie lui offrent un tapis rythmique aux mailles
très tendues. Le groove reste au cœur de l’action et Ahmad en surveille les nuances. Il surveille, donne des ordres. A sa demande, Manolo Badrena fignole aux
percussions, assouplit ou durcit les rythmes, improvise même davantage que ses camarades constamment sous contrôle. Le pianiste n’a plus qu’à improviser sur les mélodies qu‘il s’est choisies.
“Blue Moon” son excellent nouvel album (Jazz Village / Harmonia Mundi) en contient de nouvelles. Ses
accords sèchement plaqués, ses notes perlées dans l’aigu du piano, ses silences inattendus leur donnent dynamique et mouvement. Les
standards qu’il reprend bénéficient également de son jeu orchestral. Blue Moon, Invitation, Laura, revivent avec beaucoup d’originalité sous ses doigts. Exploitant
toute l’étendue de son clavier, disposant d’une main droite percussive, d’une main gauche caressante, Ahmad donne poids et relief à ses notes, esquisse des thèmes, déroule de brusques cascades
d’arpèges ou, allusif, cultive la litote, laissant ainsi ses musiciens combler ses silences. Malgré un problème de mise en place qui affecta quelque peu sa version de Gypsy, ce concert
fut royal avec un pianiste visiblement heureux de jouer avec de nouveaux musiciens installant swing et feeling dans sa musique, le souple balancement de Poinciana joué en
rappel, nous redonnant courage pour affronter l’hiver.
Q
On savait
Christelle Pereira
“Inner Dance”, second disque de
La danoise Susi Hyldgaard
Je ne savais rien de Mild Dream
G
couronne. Il apportait
“Bitches”, le nouveau disque de Nicholas Payton que Philippe Etheldrède également présent s’est empressé de diffuser dans Jazz à Fip. Surprise, le trompettiste
de la Nouvelle-Orléans remplit sa musique de soul, chante, joue tous les instruments et offre à Esperanza Spalding et à Cassandra Wilson de belles parties
vocales. « On dirait un disque de Stevie Wonder » s’exclama Madame Michu qui nous sortit d’un placard “Fulfillingness’ First Finale”, l’un des grands opus de Stevie.
Circuit 24 qui s’était jusque-là contenté de reproduire des bruits de moteur avec sa bouche exhiba alors de son
blouson
d’aviateur “Black Radio”, nouvel opus du pianiste Robert Glasper qui mêle allègrement soul, hip hop, et même rap, dans un festival de couleurs et de rythmes. Ces deux disques,
Frédéric Goaty les chronique dans le nouveau Jazz Magazine / Jazzman. Bien vu Fred ! Ragaillardi par cette soul music festive, le couple Michu accompagné de
Jean-Paul s’est finalement déplacé au concert privé que donnait Herbie Hancock à l’UNESCO le 30 janvier, pour lancer les célébrations du quarantième anniversaire
de la Convention du patrimoine mondial. Le pianiste en profita pour confirmer la date de la première Journée Internationale du Jazz, le 27 avril, sous l’égide de cette institution.
Accompagné par la craquante Esperanza Spalding à la contrebasse, une vraie musicienne, Herbie joua How Deep is the Ocean, River de Joni
Mitchell, Maiden Voyage et Cantaloupe Island. Une prestation un peu gâchée par un batteur people qui, incapable de bien jouer cette musique, de tenir les bons
rythmes, la surchargea de coups de baguettes inutiles.
-Mark Murphy
-
-
-
-
paraître, un Choc assurément.
-Ahmad Jamal
-Alexis Tcholakian
-
-Jim McNeely
-
-Thelonious Monk
- Membre du groupe de Miguel Zenón
dans le 19e arrondissement de Paris. L’album, le
premier sous ce format depuis “The Present” en 2006, s’intitule provisoirement “Over the Clouds”, titre d’un morceau très africain introduit par un solo de piano, l’instrument partiellement
préparé à la patafix sonnant comme un balafon. La contrebasse y tient une place importante. On trouve
Ce nouvel album, le pianiste nous avait annoncé qu’il contiendrait « des morceaux très rythmiques, louchant sur l’afro-beat comme sur l’électro,
mais aussi du blues et des ballades. » Il tint parole, et nous les présenta au Duc en avant-première, prenant le temps de nous les expliquer. Le second concert du mercredi 18 débuta par Le
bon médicament, une ballade romantique, une mélodie que la main droite du pianiste égraine et développe dans l’aigu. Le disque contiendra deux reprises : la première est une version
légèrement funky de Prelude to a Kiss (Duke Ellington) ; la seconde une composition très chaloupée de Fela Kuti, Fe Fe Naa Efe.
Ira Coleman utilise une basse électrique et dans la version que comprendra l’album, la contrebasse de Jérôme Regard et la batterie de Laurent
Robin se rajoutent au trio, Laurent posant ainsi ses harmonies sur un véritable tapis rythmique. D’inspiration africaine, un morceau co-écrit par Laurent et Ira ne porte pas encore de
titre. Ce dernier lui donne un
rythme particulier
en jouant un ostinato de basse avec une croche de retard. Autre découverte, un blues baptisé provisoirement Some Kind of Blues, introduit par un pianiste qui aère ses notes et les fait
magnifiquement sonner. Le nouveau disque comprendra une reprise très rapide d’Edward K. précédemment enregistré par Laurent dans “Spoon-a-Rhythm” en 1996, ainsi qu’une pièce inspirée par
la récente tragédie de Fukushima, New Nuclear Killer, du bop énergique et ternaire. Nul doute à l’écoute de ces morceaux que ce nouvel opus attendu fin mars (Gazebo / L’autre
distribution) constituera un des évènements jazzistiques du printemps.
U
L
Le but de ma visite est un disque autoproduit par Michel qui n’a pas encore de distributeur, mais que l’on peut trouver dans quelques
FNAC parisiennes (Monparnasse, Ternes, Halles) et chez Crocojazz, rue de la montagne Sainte-Geneviève. “The Art of Michel Sardaby” n’est pas une nouveauté, mais une sélection de morceaux tirés de
sa discographie. Le choix est celui de sa seconde fille Patricia. « Conseillée par Gilles Coquempot de Crocojazz, elle a choisi les morceaux qui la touchaient le plus, se faisant
aider par Charles Duprat
L’album s’ouvre sur Song for my Children
Le blues imprègne totalement Night Cap
Car parallèlement aux cours qu’il suivait à l’école Boulle dont l’enseignement fut pour lui un véritable éveil, Michel fit son
apprentissage dans les clubs de la capitale avec les musiciens américains de passage. « J’ai accompagné entre autres Jay Jay Johnson
Deux titres live
Je ne peux m’empêcher de demander à Michel pourquoi il n’a pas enregistré de disque en solo. « Il me faut du temps. J’ai fait un AVC l’an
dernier. J’en conserve quelques séquelles au niveau des mains, surtout de la droite que je récupère progressivement. Peu avant mon accident, en mars 2011, avec Hassan Shakur
Excellent pédagogue, Michel Sardaby
MERCREDI 11 janvier
Le coffret Stan Getz
ce challenger encore peu connu du public à la plus haute marche du podium, mais l’excellence de son album – une séance en état de grâce dont
L’Académie du Jazz a l’habitude d’honorer ses disparus. Après avoir rendu hommage l’an dernier à Mimi Perrin
Le trompettiste Ambrose Akinmusire 



La charmante Susanna Bartilla qui parle plusieurs langues à la perfection. Son activité de traductrice ne l'empêche pas de chanter. Après un disque consacré à Johnny Mercer, elle s'apprête à enregistrer certains thèmes du répertoire de Peggy Lee. A droite, Nicolas Petitot, un amateur de vin jaune. Blang Music, sa petite maison de disques abrite "This is You", une rencontre superbe entre le pianiste Tom McClung et le saxophoniste Jean Jacques Elangué.

Arnaud Merlin et André Francis, tous deux membres de l'Académie du Jazz. André en est d'ailleurs le doyen, mais sa jeunesse d'esprit en fait presque un jeune homme. Au centre avec le pianiste Dominique Fillon, Philippe Gaillot, un ingénieur du son aux très grandes oreilles. Yaron Herman, Jacky Terrasson enregistrent chez lui, au Studio Recall. A droîte, barman d'un soir, mais véritable commissaire, l'irremplaçable Pierre Maigret, imbattable pour repérer les pochtrons.
Non ce n'est pas Judex, immortalisé par Georges Franju dans le film du même nom, mais Michel Contat qui rend justice au jazz dans les colonnes de Télérama. Avec lui, Jacques des Lombards, passionné de jazz (free) et de courses automobiles. Sur le cliché de droite, Christophe Chenier de l'AFP semble se désintéresser totalement de sa voisine, la charmante Miles Yzquierdo en grande conversation avec l'un de ses nombreux admirateurs.


Le blagueur de Choc avec Mauro Gargano, contrebassiste émérite. Les histoires du blogueur blagueur passionnent Philippe Etheldrède venu prendre des nouvelles du couple Michu. Cela amuse Julie-Anna Dallay Schwartzenberg, l'irremplaçable cheville ouvrière d'Arts et Spectacles qui a produit l'album de Michel El Malem récompensé par l'Académie.
Frais comme un gardon, Marcel Zanini ne perd pas une miette du buffet. Que regarde-t-elle Isabelle Marquis ? Elle a passé une partie de l'après-midi à installer l'exposition Duke Ellington dans le foyer du Châtelet. On aimerait en avoir beaucoup d'autres comme elle à L'Académie du Jazz, mais Isabelle n'est pas duplicable. A droite, Jean-Louis Chautemps s'apprête à déguster un divin breuvage. Il le mérite. Son évocation de Stan Getz le condamne à étancher sa soif.

Toujours pimpante Elisabeth Caumont. Les années passent, elle ne change pas. Mais comment fait-elle ? Leïla Olivesi a peut-être un elixir à proposer. Rendez-vous au Sunside le 27 pour rajeunir avec sa musique. Très élégante, Monique Feldstein arbore un superbe chapeau dans lequel elle espère avoir glissé le ticket gagnant du loto. Vous avez sans doute reconnu Claude Tissendier sur la photo de droite. La jeune femme qui l'accompagne n'est pas la sienne. Madame Alain Tomas, semble apprécier ce nouveau partenaire.
Très satisfait de cette remise des prix, le Président François Lacharme s'est autorisé un verre d'alcool. On le constate sur cette photo qu'il partage avec Nguyên Lê. Tous deux exhibent des dents parfaites. Le barbu de droite n'est pas Monsieur Häagen Dazs, glacier de son état, mais le docteur Francis Capeau qui cultive son jardin, prend grand soin de ses disques et sert à boire les assoiffés. Quelle autre Académie que celle du jazz transforme un médecin radiologue en barman ?

Journaliste apprécié pour ses chroniques au ton modéré et sa culture jazzistique, Lionel Eskenazi a rejoint l'Académie en 2010 sous nos applaudissements. L'attachée de presse de l'institution, la gracieuse Agnès Thomas avec Julien, un vieux pote. A droite Philippe Levy-Stab dont on peut admirer les belles photos de musiciens, ses images de Paris et de New York en noir et blanc. Photographe photographié, Philippe ne craint plus les objectifs. Il en a même plein la tête.
LE PALMARES 2011