11 septembre 2008
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Un excellent disque que l’on n’attendait pas ! Il nous vient d’Argentine,
d’un trio de jazzmen jouant des compositions de Lee Konitz, Warne Marsh, Billy Bauer et Lennie Tristano, pianiste virtuose et
aveugle pour qui le jazz était avant tout une façon de sentir. Né en 1973, Ernesto Jodos ne cache nullement ce qu’il doit à ce dernier. Adoptant une esthétique linéaire, jouant
de longues lignes mélodiques, le pianiste nous tient toujours en haleine par la construction savante de ses phrases qui, telles des histoires policières, conduisent à des dénouements surprenants
ou abrupts. Le morceau d’ouverture, Subconscious-lee, certainement le plus abstrait du recueil, ne reflète pas vraiment ce que contient ce disque. Naguère d’avant-garde, la musique de
Tristano et de ses élèves – Konitz et Marsh en furent les plus brillants – ne pose plus guère de difficultés d’écoute. De conception presque classique, elle s’inscrit dans l’évolution du bop,
s’organise autour d’une contrebasse et d’une batterie (Hernan Merlo et Eloy Michelini) qui n’oublient jamais de marquer la cadence. Disposant d’une section
rythmique confortable et par ailleurs étonnamment réactive (Subconscious-lee), Ernesto Jodos prend tout son temps pour choisir ses couleurs, organiser méthodiquement un discours aussi
chaleureux que logique. Il va jusqu’au bout de ses idées, économise ses notes (la main gauche, parcimonieuse, est souvent en attente) et parvient à les rendre essentielles.
Meilleurs morceaux : Dreams, Kary’s Trance,
mais tous méritent une écoute attentive.
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10 septembre 2008
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16:22
On peut l’écouter en
simple fond sonore, mais il serait dommage de ne pas y prêter des oreilles attentives. Arrangeur de
Diana Krall (« The Look of Love »), mais aussi des plus beaux albums d’Antonio Carlos Jobim, Claus Ogerman fait ici du bon boulot. Ses violons posent de douces couleurs sur des
thèmes de Massenet, Sibelius, Rachmaninov, De Falla. Entouré d’une section rythmique superlative – Christian McBride à la contrebasse, Lewis Nash à la batterie
et Luis Quintero (enthousiasmant) aux percussions - , Danilo Perez n’a plus qu’à poser ses doigts sur son magnifique piano. Les notes coulent comme une eau de
source désaltérante, Perez improvisant des variations mélodiques autour des thèmes dont il s’écarte peu. Quelques passages sont un peu sucrés (Lazy afternoon ; l’intro de If I Forget
You) et l’album un peu monochrome, le pianiste étant le seul soliste de ce beau disque accessible à un large public. Il accueille pour deux morceaux la voix de Cassandra
Wilson, cette dernière magnifique dans (All of Sudden) My Heart Sings.
Meilleurs instrumentaux : Across the Crystal Sea, Rays and Shadows, The
Purple Condor et The Saga of Rita Joe.
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8 septembre 2008
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19:27
Ce premier album d’une jeune chanteuse Belge mérite toute votre attention. Sorti l’an passé en Belgique, il fut salué par
une critique unanime et obtint la même année l’Octave de la Musique catégorie jazz. Une voix grave, sensuelle - on pense à Billie Holiday bien que le timbre soit quelque peu différent - chuchote
des mélodies tendres, des textes mélancoliques, nous plonge dans de fascinantes ambiances nocturnes. Le disque bénéficie de compositions originales et d’arrangements inventifs. Piano acoustique
et électrique (Pascal Mohy et Pascal Paulus, également responsables de la plupart des musiques), flûte ou saxophone confiés à Steve Houben,
installent de mystérieux climats, brodent d’étonnantes variations sonores. Les tempos sont lents et la voix hypnotise, les plages les plus longues attachant davantage. Les Parisiens n’oublieront
pas d’aller l’écouter au Sunset le 23 septembre.
Meilleurs
morceaux : A Stomach is Burning, My Man’s Gone Now, Let Me Love You,
Convictions.
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